Les fondements arguments sur lesquels s'est appuyé le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune pour instruire et orienter le gouvernement lors du Conseil des ministres qu'il a présidé samedi visent à ce que le Plan d'action en phase d'élaboration se détache définitivement des anciennes pratiques de gouvernance, une rupture totale avec le modèle économique et social en vigueur dans le pays pendant une vingtaine d'années. Plus important encore : une pression soigneusement planifiée dans une démarche pragmatique fondée sur la concertation, la franchise, la transparence et la rigueur et orientée inclusivement vers la réalisation de l'intérêt général. M. Tebboune a particulièrement déclaré que " cette démarche doit s'appuyer sur notre détermination à opérer une véritable rupture avec les pratiques du passé et promouvoir de nouveaux modes de gouvernance à la mesure des espérances du peuple ".
Restauration et redynamisation économique Une feuille de route tracée donc pour le gouvernement du Premier ministre, Abdelaziz Djerad en termes de développement visant la restauration et la redynamisation économique permettant un fort renouveau de croissance et de nouveaux investissements Il est important que ces investissements aillent à des projets qui donnent des profits très rapidement, une valeur ajoutée qui puissent satisfaire les besoins nationaux pour ensuite s'orienter vers l'exploration afin de faire directement bénéficier l'équilibre de la balance des paiements. En effet, le niveau assez faible du volume des exportations hors hydrocarbures est l'un des facteurs essentiels du déficit de la balance des paiements du pays.
Le déficit budgétaire se creuse L'économie nationale est massivement dépendante des hydrocarbures pour ses importations et ses recettes publiques, à hauteur de 95 % et de 75 % respectivement. L'effondrement des prix du pétrole a grevé les finances publiques, la balance commerciale et les réserves de change. Le déficit budgétaire s'est creusé pour atteindre 992, 67 milliards de dinars durant le premier trimestre de l'année 2019, contre 1. 276,5 milliards de dinars durant la même période en 2O18, en baisse de 22 %, selon les chiffres du ministère des Finances. Selon un rapport de suivi de la situation économique en Algérie établi par lq Banque mondiale au mois d'octobre dernier, la croissance du PIB a atteint 1,5 % en 2018, contre 1,4 % l'année précédente, et s'est maintenue à 1,5 % au premier trimestre de 2019. La croissance du secteur des hydrocarbures a été lente, l'activité économique s'étant contractée de 6,5 % et 7,7 % en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement, contrecarrant en partie les effets de la légère augmentation de la croissance hors hydrocarbures de 3,4 % et 3,9 % en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement. Sur le plan sectoriel, les secteurs des services commerciaux, de l'industrie, de la construction et des travaux publics, et de l'agriculture continuent de stimuler la croissance hors hydrocarbures, qui a atteint 5,6 % ,6 %, 3 % et 2,7 % au premier trimestre de 2019, respectivement. Le même rapport de la Banque mondiale note que la croissance du PIB devrait se ralentir à 1,3 % en 2019, aggravant le déficit budgétaire à 12 % du PIB et augmentant le risque d'un ajustement brutal à l'avenir. Sur le plan extérieur, le déficit du compte-courant devrait se creuser pour atteindre 8,1 % du PIB, principalement en raison du déficit commercial nettement plus important. La découverte d'un nouveau champ gazier laisse entrevoir un rebond de la production et des exportations de gaz, mais uniquement à moyen terme, et si et seulement si le cadre d'investissement dans les hydrocarbures s'y prête.
Baisse constante des recettes pétrolières Le nouveau gouvernement du Premier ministre, Abdelaziz Djerad est d'emblé confronté à une baisse constante des recettes pétrolières et gazières ainsi qu'à une hausse de la facture des importations. Il est astreint dans ces conditions à adopter un ensemble de mesures correctives dans le cadre de l'éventuelle loi de finances complémentaires de 2020 surtout que les réserves de change continueront de baisser pour atteindre à fin décembre 2020, 51,6 milliards de dinars avait annoncé l'ancien ministre des Finances lors de la présentation du projet de la loi de finances 2020 devant l'APN au mois de novembre dernier. Selon le ministre, ce montant représente 12, 4 mois d'importations de biens et de marchandises sans facteurs de production. Cela explique aussi que les réserves de change du pays ont reculé à 72,6 milliards de dollars à la fin avril 2019, contre 79, 88 à la fin de l'année 2018, soit une baisse de 7, 28 milliards de dollars en quatre mois. Pas de quoi être rassuré sur le proche avenir, indique-t-on d'autant plus que les réserves de change sont alimentées " quasi-exclusivement " par les ventes d'hydrocarbures qui ne font plus recettes et que les stocks d'or stagnent, à 173, 6 tonnes (environ 10 milliards de dollars), depuis 2009. Il convient de rappeler que l'Algérie a réduit sa production de pétrole dans une fourchette oscillant entre 24.000 et 25.000 barils par jour au 1er janvier 2019 dans le cadre de l'accord Opep-non Opep signé en décembre 2018. Avant la mise en œuvre de cet accord, la production de l'Algérie était de 1, 08 million de barils par jour en exportant 540.000 barils par jour. Outre, cet accord contraignant du cartel, la production de pétrole brut et de gaz naturel a régulièrement diminué ces dernières années, en raison principalement de retards répétés des projets, de difficultés pour attirer des partenaires d'investissement, de l'insuffisance des infrastructures et de problèmes techniques
Nécessité d'exporter le produit national C'est dire qu'après la satisfaction du marché interne, la production nationale devra se diriger nettement vers l'exportation car le produit national à l'exportation n'est pas seulement présenté comme avantageux quand à ses effets sur la balance des paiements mais il créerait un secteur intégré dans l'économie et le marché mondial, qui servirait ensuite de tête de pont à la réalisation de l'ensemble des segments de l'économie nationale, une plus grande ouverture sur le marché régional et international et aux conditions conduisant au respect des critères de compétitivité tant pour les prix que pour la qualité.
Mise en place d'un système juridique stable Le gouvernement dans sa stratégie de révision du climat des affaires devra donc faire preuve d'une plus grande volonté d'accélération et de renforcement des Investissements directes étrangers (IDE) et des transferts y attenant ; capitaux, technologie, modèle de gestion et de marketing. En d'autres termes, une opération d'incitation à l'IDE devra être répandue pour attirer davantage d'investissements porteurs. D'ailleurs, le chef de l'Etat a appelé le gouvernement à la mise en place d'un système juridique stable pour une durée d'au moins dix années à même d'assurer une lisibilité aux investisseurs, l'objectif étant d'inciter les hommes d'affaires à investir.
Rétablissement du lien entre l'Etat et le citoyen Cet ensemble de désidérata ne traduit pas moins qu'une détermination de refonte radicale du modèle économique et sociale ce qui fait dire au président de la République qu' " il est essentiel, pour la crédibilité de l'Etat et des Institutions publiques, que les engagements pris soient honorés, car c'est la condition sin qua non du rétablissement du lien entre l'Etat et le citoyen… ". Cette démarche fondée essentiellement sur la concertation et le dialogue s'avère être un outil puissant d'expression qui se réclame de la démocratie représentative, de la démocratie participative. Une piste que le gouvernement devra suivre en vue d'amorcer un processus de concertation sous la forme d'une régulation économique et sociale la plus achevée. Une concertation à mettre au sommet de la pyramide de tous les mécanismes de changement que le programme présidentiel a exprimé en matière de développement global, lié à la politique économique et sociale, notamment. Dans ce cadre, concertation, dialogue ne sont plus une nécessité sur laquelle on s'appuie, mais ils sont devenus en cette étape cruciale que traverse le pays, la société, en plus et davantage, une voie royale stratégique de gouvernance et de transparence et également un important levier de management afin de faire partager et faire épouser la vision, les objectifs, les règles et les priorités du Plan d'action du gouvernement aux citoyens qui, à leur tour, sont de plus en plus attentifs de voir du neuf. A ce propos, le chef de l'Etat s'est engagé dans son programme politique à faire du citoyen le pivot et l'acteur de toutes les démarches de changement. " La promotion d'une démocratie participative où le citoyen sera acteur et finalité de l'action publique, à travers notamment un dialogue collaboratif et un échange constant entre les collectivités territoriales, les citoyens, les associations, les entreprises et autres acteurs locaux pour l'identification des problèmes et l'évaluation des politiques publiques ". Et en même temps : une société civile libre, dynamique et capable d'assumer pleinement son rôle de contre-pouvoir et d'évaluateur de l'action publique au service du citoyen et du pays.
Passer rapidement de l'extensif à l'intensif Ainsi le mot d'ordre qui court dans l'opinion publique, sera-t-il en ce qui concerne la phase présente qui vient d'entamer l'Algérie pour le changement, de passer rapidement de l'extensif à l'intensif dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et culturelle Oui ? seule cette intensification, peut permettre l'élévation significative et continuelle de la vie et d'une croissance forte.. En un mot, la croissance intensive de la productivité sociale parle travail. Mais cette nouvelle approche économique et sociale, qui tient compte de données objectives en mutation, transformation, changement, comportement nouveau de la distillation de la gouvernance n'est pas elle-même son seul but. Fondée sur l'épanouissement du citoyen, qui repose sur le civisme, le patriotisme, la démocratie, elle vise à réunir les moyens matériels et financiers nécessaires et pour finir l'approfondissement de cette stratégie et son intime interprétation surtout qu'il est impératif d'accélérer le nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et de l'économie de la connaissance, d'engager en parallèle une nouvelle politique de développement indépendante de la rente pétrolière. Et pour cause, depuis la mi-mai 2014, le secteur des hydrocarbures souffre à la fois des fortes fluctuations des prix mais aussi de la baisse de la production locale de pétrole due à la réduction du quota national.