Le président de la République de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a entamé hier une visite d'amitié et de travail de deux jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Le Président Erdogan a été accueilli, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, par le Président Tebboune et des responsables de l'Etat, ainsi que des membres du gouvernement. Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, le président turc s'est, par la suite, recueilli, au sanctuaire des Martyrs à Alger, à la mémoire des chouhada de la Guerre de libération nationale. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est entretenu, avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite d'amitié et de travail en Algérie. Il est donc évident que les deux présidents ont discuté sur les voies et moyens à même de renforcer les liens unissant les deux pays, l'élargissement des domaines de coopération bilatérale, tout en se concertant sur les questions internationales d'intérêt commun. A l'ordre du jour des discussions algéro-turques, il y a lieu de retenir les relations bilatérales. Les deux Etats envisagent de créer une instance qui aura pour mission de définir et de gérer ce qui devrait être un "partenariat d'exception": le Haut conseil de coopération stratégique algéro-turc. Et justement un diplomate turc a indiqué que "Nos pays doivent renforcer leurs relations sur tous les plans, et pas uniquement en matière économique et culturelle. Ce sera le rôle du Haut conseil de coopération stratégique algéro-turc qui devrait prendre forme dans le cadre d'un protocole d'accord que les deux présidents signeront durant cette visite". Cette deuxième visite du président Erdogan après celle effectuée en février 2018 d'une nouvelle phase dans les relations entre l'Algérie et la Turquie, d'autanrt que le président turque est le premier chef d'Etat à effectuer une visite en Algérie après l'élection du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Le dossier libyen est également au menu des deux présidents dans la mesure où cette visite du Président Erdogan à Alger intervient dans le sillage de la Conférence internationale sur la Libye, qui s'est tenue le 19 janvier Berlin, à laquelle les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Erdogan ont participé. Elle intervient également après la réunion sur la Libye, qui s'est tenue jeudi à Alger. Les ministres des Affaires étrangères de pays voisins de la Libye, ont exhorté les belligérants libyens à s'inscrire dans le processus de dialogue politique, sous les auspices des Nations unies, avec le concours de l'Union africaine (UA) et des pays voisins de la Libye, en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère
Renforcement du partenariat économique et discussion sur des questions d'intérêt commun La visite du Président Erdogan à Alger constitue donc l'occasion de booster encore plus l'économie et le volume des investissements et discuter des questions internationales d'intérêt commun. La coopération économique entre l'Algérie et la Turquie, enregistre ces dernières années une dynamique particulière, avec la réalisation de nombreux projets de partenariat et aujourd'hui, il y a lieu d'étudier les moyens pour l'accroissement du niveau des échanges, à travers, notamment la tenue d'un forum d'affaires présidé conjointement par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad et le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Et c'est justement ce qui explique que M. Erdogan est accompagné, lors de sa visite d'une importante délégation ministérielle dont font partie des hommes d'affaires et patrons d'entreprise. Au total, près de 800 entreprises turques, qui emploient près de 30 000 personnes, activent actuellement à travers le territoire national. Une société mixte algéro-turque a été créée en 2016 en vertu d'un protocole d'accord signé entre l'Entreprise portuaire d'Arzew (EPA) et la société turque de sidérurgie "Tosialy". D'ailleurs, il est utile de rappeler, au passage, que les échanges commerciaux entre les deux pays, sur les onze derniers mois, s'élèvent à plus de 4 milliards de dollars. Les exportations sont de l'ordre de 2,015 milliards de dollars et les importations de 2,049 milliards de dollars. En vertu de nombreux accords portant sur la concrétisation de projets dans les secteurs industriel (textile, sidérurgie...), énergétique, de transport maritime et du bâtiment, la coopération algéro-turque ne cesse de se diversifier et de se développer, faisant de la Turquie le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie. Durant la période allant de 2003 à 2017, pas moins de 138 projets d'investissement impliquant des promoteurs turcs, devant générer 33.859 postes d'emploi, ont été déclarés au niveau de l'Andi pour un montant global de 474 milliards de DA, selon un bilan du ministère de l'Industrie. En 2017, la Turquie avait détrôné la France en se plaçant en haut du tableau des investisseurs étrangers déclarés, avec un volume financier de 169 milliards de DA, permettant la création de 12 306 emplois. Mieux encore, plusieurs centaines de sociétés turques sont déjà présentes en Algérie, notamment dans la construction, les services et le commerce. En février 2018, lors de la visite de Recep Tayyip Erdogan à Alger, les deux pays avaient signé des accords de partenariat et de coopération ainsi que des mémorandums d'entente dans les secteurs de l'énergie, de l'agriculture, du tourisme, de l'enseignement supérieur, de la culture et de la diplomatie. Il faut savoir aussi que les Turcs, dont le pays est lié par un traité d'amitié et de coopération avec l'Algérie depuis mai 2006, sont en outre intéressés par le marché algérien du textile. Le complexe intégré des métiers du textile (Tayal) de Relizane, implanté dans la zone de Sidi Khettab, est surtout connu pour la qualité et l'innovation, des facteurs importants pour la commercialisation des produits tant en Algérie qu'à l'international.
Sur le plan commercial Parallèlement aux projets d'investissements engagés par les deux parties, les échanges commerciaux algero-turcs ont également connu un essor pour s'établir à plus de 4 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de 2019, faisant de la Turquie le 5éme partenaire commercial de l'Algérie après la Chine, la France, l'Italie et l'Espagne. En 2018, les échanges avaient atteint 4,628 milliards de dollars, constitués de 2,318 milliards de dollars d'exportations algériennes, en hausse de plus de 26% par rapport à 2017 et 2,310 milliards de dollars d'importations auprès de la Turquie en augmentation de 14 % par rapport à la même période. L'objectif tracé par les deux parties est celui d'atteindre, dans les prochaines années, un volume de 10 milliards de dollars par an d'échanges commerciaux.