Le président brésilien, Jair Bolsonaro, a de nouveau attaqué la presse de son pays jeudi en la qualifiant de "pourrie", et va demander à des hommes d'affaires du pays de priver deux médias d'annonces publicitaires. Au cours d'une semaine marquée par une chute de la Bourse, la dépréciation du réal et la confirmation du premier cas de coronavirus au Brésil, M. Bolsonaro a consacré l'essentiel de son intervention hebdomadaire à remettre en cause le travail des médias nationaux qui, selon lui, cherchent à "le vaincre". "La première chose que la presse a comme règle générale, c'est le mensonge, je ne prétends pas, je l'affirme", a déclaré le Président d'extrême droite au début de son émission en direct sur Facebook, qui totalisait plus de 78 000 vues jeudi soir. Après avoir mis en cause le travail de journalistes travaillant pour des médias nationaux, M. Bolsonaro a indiqué qu'il devrait rencontrer des hommes d'affaires à Sao Paulo et qu'il entendait leur demander de ne pas faire de la publicité dans des médias tels que Folha de S. Paulo et Epoca, qu'il juge hostiles à son gouvernement. "Qu'est-ce que je vais dire aux hommes d'affaires ? (…) Quand vous faites de la publicité dans Folha de S. Paulo, par exemple, vous aidez à couler le Brésil, car ils veulent me vaincre", a lancé le chef de l'Etat. Le Président s'est illustré par une série d'attaques contre la presse, avant même son arrivée au pouvoir en janvier 2019. Il y a dix jours encore, M. Bolsonaro a provoqué une vague d'indignation sans précédent en insinuant qu'une journaliste du très respecté quotidien Folha de S. Paulo, Patricia Campos Mello, aurait tenté d'obtenir un scoop contre lui en échange de relations sexuelles avec sa source. En décembre, quand un journaliste lui a posé une question sur des accusations de corruption pesant sur son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, il a répondu par un commentaire homophobe, lui lançant : "Tu as une tête terrible d'homosexuel."