"Alors que la société a profondément changé, sur le plan juridique il s'est pratiquement rien passé" pour concrétiser l'égalité entre les sexes, regrette Dalila Djerbal, sociologue et membre du réseau Wassila. Invitée à s'exprimer, hier, dans l'émission l'Invité de la rédaction de la radio Chaîne 3, Mme Djerbal a tenu à souligner le décalage entre les principes généraux d'égalité inscrits dans la loi fondamentale du pays et les pratiques toujours discriminatoires à l'égard de la gent féminine. "Toutes ces résistances qui se manifestent depuis tant d'années, nous ont conduit à ce moment de rupture". Rappelant le combat des femmes en Algérie, la sociologue fait remarquer que les revendications sont toujours les mêmes parce que, explique-t-elle "ce combat pour l'égalité n'a pas encore abouti". "Regardez dans l'espace public, insiste-t-elle, y a eu des changements extraordinaires. Les femmes sont partout et cette nouvelle génération de femmes continue, non seulement, de porter les revendications, mais elle exige aussi le respect dans l'espace public". Pour Dalila Djerbal, le changement ne doit pas se limiter aux textes mais doit toucher à tous les aspects politiques, juridiques et économiques. S'attardant sur ce dernier aspect, l'invitée de la Chaîne 3 désigne du doigt la précarité en milieu professionnel qui pénalise les femmes. "La moitié des femmes travailleuses sont dans le secteur privé et dans ce secteur ce sont des salaires moindres, des postes de travail précaires (…) Toute cette précarité donne plus de vulnérabilité, plus d'harcèlement sexuel", dénonce-t-elle.