Les déclarations du chef de la diplomatie française ont été mal appréciées par les partis politiques algériens. Ceux d'entre eux, contactés par le Midi Libre, se sont à l'unanimité situés en porte à faux par rapport aux propos de Bernard Kouchner. Des propos qui ne font que renforcer le constat selon lequel les relations entre la France et l'Algérie se trouvent effectivement dans une zone de turbulences. Nos interlocuteurs, qui appartiennent à différents courants politiques, n'ont pas manqué de rappeler à la France son obligation de devoir présenter ses excuses au peuple algérien pour les crimes commis durant la longue nuit coloniale. Tous ont mis en exergue le fait que le contentieux entre les deux pays, et contrairement à ce que tendent de faire accréditer Bernard Kouchner et d'autres hauts responsables français, est une question qui relève de l'humeur d'une génération. Les déclarations du chef de la diplomatie française ont été mal appréciées par les partis politiques algériens. Ceux d'entre eux, contactés par le Midi Libre, se sont à l'unanimité situés en porte à faux par rapport aux propos de Bernard Kouchner. Des propos qui ne font que renforcer le constat selon lequel les relations entre la France et l'Algérie se trouvent effectivement dans une zone de turbulences. Nos interlocuteurs, qui appartiennent à différents courants politiques, n'ont pas manqué de rappeler à la France son obligation de devoir présenter ses excuses au peuple algérien pour les crimes commis durant la longue nuit coloniale. Tous ont mis en exergue le fait que le contentieux entre les deux pays, et contrairement à ce que tendent de faire accréditer Bernard Kouchner et d'autres hauts responsables français, est une question qui relève de l'humeur d'une génération. Saïd Bouhadja, chargé de la communication au FLN : «Kouchner pense peut-être que l'Algérie est gérée par les humeurs des personnes et ne dispose pas d'institutions. Il feint ainsi d'ignorer que l'Algérie est un Etat qui a des institutions qui sont connues de tous. Le ministre français des Affaires étrangères ne doit pas se tromper sur ce plan. On ne trouve cette pensée dans aucun autre Etat, car Bernard Kouchner semble avoir parlé en tant que personne. Or, normalement et au regard de son statut et par respect pour ce dernier, il devrait s'exprimer en tant qu'institution. La relation entre les deux pays doit être d'égal à égal et être bâtie sur le respect mutuel et non pas soumise à l'évaluation personnelle. Ces relations doivent être régies par les institutions et non par les personnes.» Mohamed Saïd, président du parti pour la liberté et la justice (PLJ) : «Ce n'est pas du tout une question de générations parce que Sarkozy n'a pas fait la Guerre d'Algérie. Et pourtant, il a une position extrémiste par rapport à ses prédécesseurs, à l'exemple notamment de Jacques Chirac qui, lui, a fait la Guerre d'Algérie. Pendant sa campagne électorale pour la présidentielle française de 2007, rappelons-le, il a pris deux engagements formels, celui, d'abord, de ne pas signer un traité d'amitié avec l'Algérie, contrairement à la volonté exprimée par son prédécesseur, et celui ensuite de ne pas faire acte de repentance par rapport aux crimes de la France coloniale et ne pas présenter des excuses au peuple algérien. Cela veut dire que les propos de Bernard Kouchner n'ont aucun sens tant ce n'est pas une question de génération, mais une question de justice à rendre à un peuple qui a souffert dans sa chair, sa culture et son âme durant 132 années.» Moussa Touati, président du FNA : «Je crois qu'il y a des héritiers qui vont succéder à cette génération. Car il y a des victimes de la présence coloniale de la France en Algérie. Et là je ne parle pas uniquement des anciens moudjahidine, des enfants de chouhada ou des veuves de martyrs, dans la mesure où personne ne monopolise l'histoire, mais de tout le peuple algérien. Il faut que cesse cette mentalité de tutorat qui dure depuis 48 ans maintenant. La France, qui a obtenu la même chose de l'Allemagne, doit obligatoirement présenter ses excuses et dédommager le peuple algérien pour ses crimes coloniaux.» Djamel Benabdessalam, secrétaire général d'El Islah : «Bernard Kouchner a de plus en plus tendance à s'immiscer dans les affaires internes de l'Algérie de manière éhontée. On lui dit que quand partiront les anciens moudjahiddine, il restera encore les enfants de chouhada et les enfants de moudjahidine. Les Algériens ne renonceront jamais à demander à la France de faire acte de repentance par rapport à ses abominables crimes qui ont causé la mort de 8 millions de martyrs. La France doit avoir honte de son histoire coloniale.» Tayeb Houari, secrétaire général de l'Onec : «Cela n'est ni nouveau ni surprenant, tant la France croit toujours qu'il lui est possible de récupérer les jeunes Algériens. Or, c'est une grave erreur de jugement. La meilleure illustration nous a été donnée tout au long de ces derniers mois par ces mêmes jeunes lesquels, de surcroît, vivent en France. Ce sont en effet ces jeunes, pourtant nés en France, qui sont sortis fêter la victoire de l'équipe nationale de football en brandissant l'emblème national dans toutes les rues de France prouvant ainsi leur attachement à leur pays et à son histoire et leur fidélité au serment des chouhada. Les Algériens ne peuvent pas oublier que la France a commis des crimes de guerre contre l'humanité et c'est pourquoi elle doit non seulement faire acte de repentance, mais aussi doit indemniser les victimes de ces crimes.». Saïd Bouhadja, chargé de la communication au FLN : «Kouchner pense peut-être que l'Algérie est gérée par les humeurs des personnes et ne dispose pas d'institutions. Il feint ainsi d'ignorer que l'Algérie est un Etat qui a des institutions qui sont connues de tous. Le ministre français des Affaires étrangères ne doit pas se tromper sur ce plan. On ne trouve cette pensée dans aucun autre Etat, car Bernard Kouchner semble avoir parlé en tant que personne. Or, normalement et au regard de son statut et par respect pour ce dernier, il devrait s'exprimer en tant qu'institution. La relation entre les deux pays doit être d'égal à égal et être bâtie sur le respect mutuel et non pas soumise à l'évaluation personnelle. Ces relations doivent être régies par les institutions et non par les personnes.» Mohamed Saïd, président du parti pour la liberté et la justice (PLJ) : «Ce n'est pas du tout une question de générations parce que Sarkozy n'a pas fait la Guerre d'Algérie. Et pourtant, il a une position extrémiste par rapport à ses prédécesseurs, à l'exemple notamment de Jacques Chirac qui, lui, a fait la Guerre d'Algérie. Pendant sa campagne électorale pour la présidentielle française de 2007, rappelons-le, il a pris deux engagements formels, celui, d'abord, de ne pas signer un traité d'amitié avec l'Algérie, contrairement à la volonté exprimée par son prédécesseur, et celui ensuite de ne pas faire acte de repentance par rapport aux crimes de la France coloniale et ne pas présenter des excuses au peuple algérien. Cela veut dire que les propos de Bernard Kouchner n'ont aucun sens tant ce n'est pas une question de génération, mais une question de justice à rendre à un peuple qui a souffert dans sa chair, sa culture et son âme durant 132 années.» Moussa Touati, président du FNA : «Je crois qu'il y a des héritiers qui vont succéder à cette génération. Car il y a des victimes de la présence coloniale de la France en Algérie. Et là je ne parle pas uniquement des anciens moudjahidine, des enfants de chouhada ou des veuves de martyrs, dans la mesure où personne ne monopolise l'histoire, mais de tout le peuple algérien. Il faut que cesse cette mentalité de tutorat qui dure depuis 48 ans maintenant. La France, qui a obtenu la même chose de l'Allemagne, doit obligatoirement présenter ses excuses et dédommager le peuple algérien pour ses crimes coloniaux.» Djamel Benabdessalam, secrétaire général d'El Islah : «Bernard Kouchner a de plus en plus tendance à s'immiscer dans les affaires internes de l'Algérie de manière éhontée. On lui dit que quand partiront les anciens moudjahiddine, il restera encore les enfants de chouhada et les enfants de moudjahidine. Les Algériens ne renonceront jamais à demander à la France de faire acte de repentance par rapport à ses abominables crimes qui ont causé la mort de 8 millions de martyrs. La France doit avoir honte de son histoire coloniale.» Tayeb Houari, secrétaire général de l'Onec : «Cela n'est ni nouveau ni surprenant, tant la France croit toujours qu'il lui est possible de récupérer les jeunes Algériens. Or, c'est une grave erreur de jugement. La meilleure illustration nous a été donnée tout au long de ces derniers mois par ces mêmes jeunes lesquels, de surcroît, vivent en France. Ce sont en effet ces jeunes, pourtant nés en France, qui sont sortis fêter la victoire de l'équipe nationale de football en brandissant l'emblème national dans toutes les rues de France prouvant ainsi leur attachement à leur pays et à son histoire et leur fidélité au serment des chouhada. Les Algériens ne peuvent pas oublier que la France a commis des crimes de guerre contre l'humanité et c'est pourquoi elle doit non seulement faire acte de repentance, mais aussi doit indemniser les victimes de ces crimes.».