La signature d'une trêve et d'un accord pour des négociations de paix directes entre le gouvernement soudanais et un important groupe rebelle du Darfour représente une "bonne nouvelle" pour le président Omar el-Béchir, en campagne pour les premières élections multipartites législatives, régionales et présidentielle depuis 1986. La signature d'une trêve et d'un accord pour des négociations de paix directes entre le gouvernement soudanais et un important groupe rebelle du Darfour représente une "bonne nouvelle" pour le président Omar el-Béchir, en campagne pour les premières élections multipartites législatives, régionales et présidentielle depuis 1986. Le Darfour est l'un des sujets clés de la campagne électorale et M. Béchir souhaiterait parvenir à une solution avant le scrutin, ou, du moins, arriver à la mise sur pied d'un processus de paix sérieux, sur cet épineux dossier. Le conflit au Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à un conflit opposant des mouvements armés aux forces régulières soudanaises appuyées par des milices locales, a causé jusqu'à présent 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 d'après Khartoum, et plus de 2,7 millions de déplacés. Conflit très complexe au centre duquel se trouve le problème foncier, la répartition équitable du pouvoir et des richesses, souvent mal compris et appréhendé par l'opinion publique internationale, il a valu au président Omar el Bachir un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes de guerre et contre l'humanité dans cette région. Vendredi, il a promis "de bonnes nouvelles" qui allaient mettre fin au conflit au Darfour. Optimisme de campagne ? L'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), un leader laïc de la tribu Four - qui, a historiquemment donné son nom au "Darfour" (littéralement la "maison des Fours") - refuse de se joindre au processsus de paix de Doha. De plus, la situation demeurait tendue samedi dans le Jebel Marra, une montagne et sa vallée fertile au coeur du Darfour contrôlée par le SLA-Abdelwahid, après d'importants combats la semaine dernière avec les forces progouvernementales. L'entente avec le JEM (Mouvement pour la justice et l'égalité), un des deux principaux groupes rebelles du Darfour, d'obédience islamiste et comptant sur de solides appuis au sein de la tribu zaghawa établie au Darfour et dans l'Est du Tchad, "n'exclut pas les autres mouvements" de la rébellion, a déclaré M. Salaheddine, conseiller du président soudanais Omar el-Béchir sur le Darfour. Le SLA-Abdelwahid et une pléthore de petits mouvements armés qui ont participé à des pourparlers préliminaires mais n'ont pas signé d'accord cadre avec le gouvernement soudanais comme l'a fait le JEM, sont invités à se joindre aux négociations de paix. L'accord-cadre, signé au Tchad sous le parrainage du président tchadien Idriss Deby Itno, encadrera les négociations de paix directes entre le JEM et Khartoum qui doivent s'ouvrir en début de semaine à Doha, au Qatar. Y seront discutés les problèmes du partage des richesses, du partage de pouvoir, du retour des déplacés, de la compensation pour les victimes du conflit et des prisonniers de la rébellion. Les négociations en vue d'une "paix définitive" pourraient déboucher sur "un accord final à signer avant le 15 Mars 2010", a précisé la présidence tchadienne dans un communiqué. Le Tchad et le Soudan qui ont récemment entrepris un processus de normalisation de leurs relations, ont eu des rapports très tendus ces dernières années. N'Djamena accusait Khartoum de soutenir les rebelles tchadiens cherchant à renverser son gouvernement et le Soudan reprochait au Tchad d'appuyer les rebelles du Darfour. "Je n'envisage pas de difficultés majeures" dans ces négociations directes, a déclaré samedi soir à l'aéroport de Khartoum, de retour du Tchad, Ghazi Salaheddine. "J'espère que nous avons dépassé la phase militaire des problèmes. Les principaux enjeux sont maintenant le retour des réfugiés, des déplacés, la réconciliation", a-t-il ajouté. "Il ne s'agit pas d'une entente exclusive, elle n'exclut pas d'autres mouvements, spécialement ceux qui ont participé au processus de Doha", a assuré M. Salaheddine En signe de bonne volonté, M. Béchir a annulé les peines de mort prononcées contre 105 membres du JEM reconnus coupables d'avoir participé en mai 2008 à une attaque de la rébellion contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman. L'attaque avait fait plus de 200 morts. Il a aussi annoncé la libération prochaine de prisonniers du JEM. Ces nouveaux développements augurent-ils de la fin de la guerre au Darfour ? Difficile de le prédire si le SLA persiste dans son refus des négociations en vue de parvenir à une paix. Un précédent existe : le 5 mai 2006, un accord de paix entre le gouvernement et une faction importante du SLM/SLA, celle de Minni Minnawi, avait été signé alors que le JEM et une autre faction du SLA avaient refusé de le parapher. Mais "le JEM et le gouvernement soudanais ont exprimé leur engagement à poursuivre leurs efforts et les consultations en vue de ramener une paix définitive au Darfour qui intègre toutes les forces politiques et qui réponde aux aspirations et espoirs des populations du Darfour en particulier et du Soudan en général", concluait le communiqué sanctionnant l'accord-cadre. Cet objectif est peut-être plus proche que jamais et expliquerait l'optimisme de Omar el Bachir. Il constituerait alors une victoire pour lui à la veille des échéances électorales, de bon augure surtout pour la stabilité de ce grand pays qui doit aussi organiser en 2011 un référendum crucial sur l'autodétermination au Sud-Soudan. La signature finale de l'accord doit avoir lieu demain à Doha en présence du président Omar el Bachir et de son homologue tchadien. N. S. Le Darfour est l'un des sujets clés de la campagne électorale et M. Béchir souhaiterait parvenir à une solution avant le scrutin, ou, du moins, arriver à la mise sur pied d'un processus de paix sérieux, sur cet épineux dossier. Le conflit au Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à un conflit opposant des mouvements armés aux forces régulières soudanaises appuyées par des milices locales, a causé jusqu'à présent 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 d'après Khartoum, et plus de 2,7 millions de déplacés. Conflit très complexe au centre duquel se trouve le problème foncier, la répartition équitable du pouvoir et des richesses, souvent mal compris et appréhendé par l'opinion publique internationale, il a valu au président Omar el Bachir un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes de guerre et contre l'humanité dans cette région. Vendredi, il a promis "de bonnes nouvelles" qui allaient mettre fin au conflit au Darfour. Optimisme de campagne ? L'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), un leader laïc de la tribu Four - qui, a historiquemment donné son nom au "Darfour" (littéralement la "maison des Fours") - refuse de se joindre au processsus de paix de Doha. De plus, la situation demeurait tendue samedi dans le Jebel Marra, une montagne et sa vallée fertile au coeur du Darfour contrôlée par le SLA-Abdelwahid, après d'importants combats la semaine dernière avec les forces progouvernementales. L'entente avec le JEM (Mouvement pour la justice et l'égalité), un des deux principaux groupes rebelles du Darfour, d'obédience islamiste et comptant sur de solides appuis au sein de la tribu zaghawa établie au Darfour et dans l'Est du Tchad, "n'exclut pas les autres mouvements" de la rébellion, a déclaré M. Salaheddine, conseiller du président soudanais Omar el-Béchir sur le Darfour. Le SLA-Abdelwahid et une pléthore de petits mouvements armés qui ont participé à des pourparlers préliminaires mais n'ont pas signé d'accord cadre avec le gouvernement soudanais comme l'a fait le JEM, sont invités à se joindre aux négociations de paix. L'accord-cadre, signé au Tchad sous le parrainage du président tchadien Idriss Deby Itno, encadrera les négociations de paix directes entre le JEM et Khartoum qui doivent s'ouvrir en début de semaine à Doha, au Qatar. Y seront discutés les problèmes du partage des richesses, du partage de pouvoir, du retour des déplacés, de la compensation pour les victimes du conflit et des prisonniers de la rébellion. Les négociations en vue d'une "paix définitive" pourraient déboucher sur "un accord final à signer avant le 15 Mars 2010", a précisé la présidence tchadienne dans un communiqué. Le Tchad et le Soudan qui ont récemment entrepris un processus de normalisation de leurs relations, ont eu des rapports très tendus ces dernières années. N'Djamena accusait Khartoum de soutenir les rebelles tchadiens cherchant à renverser son gouvernement et le Soudan reprochait au Tchad d'appuyer les rebelles du Darfour. "Je n'envisage pas de difficultés majeures" dans ces négociations directes, a déclaré samedi soir à l'aéroport de Khartoum, de retour du Tchad, Ghazi Salaheddine. "J'espère que nous avons dépassé la phase militaire des problèmes. Les principaux enjeux sont maintenant le retour des réfugiés, des déplacés, la réconciliation", a-t-il ajouté. "Il ne s'agit pas d'une entente exclusive, elle n'exclut pas d'autres mouvements, spécialement ceux qui ont participé au processus de Doha", a assuré M. Salaheddine En signe de bonne volonté, M. Béchir a annulé les peines de mort prononcées contre 105 membres du JEM reconnus coupables d'avoir participé en mai 2008 à une attaque de la rébellion contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman. L'attaque avait fait plus de 200 morts. Il a aussi annoncé la libération prochaine de prisonniers du JEM. Ces nouveaux développements augurent-ils de la fin de la guerre au Darfour ? Difficile de le prédire si le SLA persiste dans son refus des négociations en vue de parvenir à une paix. Un précédent existe : le 5 mai 2006, un accord de paix entre le gouvernement et une faction importante du SLM/SLA, celle de Minni Minnawi, avait été signé alors que le JEM et une autre faction du SLA avaient refusé de le parapher. Mais "le JEM et le gouvernement soudanais ont exprimé leur engagement à poursuivre leurs efforts et les consultations en vue de ramener une paix définitive au Darfour qui intègre toutes les forces politiques et qui réponde aux aspirations et espoirs des populations du Darfour en particulier et du Soudan en général", concluait le communiqué sanctionnant l'accord-cadre. Cet objectif est peut-être plus proche que jamais et expliquerait l'optimisme de Omar el Bachir. Il constituerait alors une victoire pour lui à la veille des échéances électorales, de bon augure surtout pour la stabilité de ce grand pays qui doit aussi organiser en 2011 un référendum crucial sur l'autodétermination au Sud-Soudan. La signature finale de l'accord doit avoir lieu demain à Doha en présence du président Omar el Bachir et de son homologue tchadien. N. S.