En proie à de fortes convulsions, la situation dans la sous-région du Sahel préoccupe au plus haut point l'Algérie. La diplomatie algérienne, qui s'est toujours déployée dans le but de préserver cette région de toutes formes d'ingérences étrangères, a redoublé d'efforts dans cette perspective ces toutes dernières années alors que la région est plus que jamais dans l'œil du cyclone. Car, en effet, en plus de la menace terroriste d'El Qaïda, certains pays occidentaux, les Etats-Unis et la France en particulier, ne cachent plus leur ambition d'avoir pied dans cette région. A l'évidence Alger ne pouvait rester indifférente en gardant les bras croisés, ce d'autant qu'elle dispose d'une bande frontalière longue de 3.700 kilomètres avec les pays du Sahel. Ces derniers, notamment le Mali et le Niger, comme l'a à maintes reprises indiqué le chef de la diplomatie algérienne, font face à d'énormes problèmes économiques, de stabilité politique et de sécurité. Des conflits armés internes auxquels font face ces deux pays ont amené l'Algérie, soucieuse de faire régner la paix dans la region, de servir de médiateur entre les gouvernements et les mouvements armés, dirigés notamment par les Touaregs. Plusieurs accords de paix ont été ainsi signés entre les belligérants, dont le fameux «Accord d'Alger» entre le gouvernement de Bamako et les rebelles Touaregs. Un accord qui a été, il est vrai, souvent non respecté par l'une ou l'autre partie. Mais c'est dire combien Alger se soucie de la stabilité de cette sous-region et refuse, par conséquent, toute forme d'ingérence étrangère. Une stabilité pas évidente à concrétiser quand on sait la montée en force des appétits de certaines puissances et l'implantation de plus en plus grande d'El Qaïda dans la région. "Nous devons faire en sorte que les pays de cette région gèrent leurs problèmes eux-mêmes", a indiqué il y a quelques semaines seulement le ministre des Affaires étrangères. On comprend dès lors pourquoi l'Algérie a toujours dit non aux sollicitations des Etats-Unis par exemple d'implanter des bases militaires dans la région et ce à travers la création de l'Africom. Mais cela dit, Alger a toujours plaidé en faveur d'une coopération dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats. "Il est évident que la question de la sécurité dans le Sahel relève de la compétence des Etats de la région", souligne de son côté Abdelkader Messahel dans une récente déclaration avant d'ajouter que "La priorité est donc donnée aux pays de la région pour prendre en charge leurs destinées, mais cela implique aussi une plus grande responsabilité de la communauté internationale, dans l'application de ce qui a été défini comme mesures par le Conseil de sécurité". Messahel fait allusion à la résolution de l'Onu criminalisant le versement de rançons aux groupes terroristes. C'est sans doute pour toutes ces raisons que l'Algérie n'a pas admis que le Mali cède aux chantages et aux pressions de la France qui, pour libérer l'un de ses ressortissants détenus par El Qaïda, a fait le forcing auprès du gouvernement de Bamako pour qu'ils accèdent aux revendications des terroristes qui exigeaient la libération de quatre de leurs éléments emprisonnés alors au Mali. Et c'est ce qui fut fait. L'Algérie a alors rappelé son ambassadeur à Bamako. Le gouvernement algérien "condamne et dénonce avec force cette attitude inamicale du gouvernement malien qui a fait fi de la Convention bilatérale de coopération judiciaire, signée par les deux pays, et au nom de laquelle la demande d'extradition des deux ressortissants algériens, poursuivis par la justice algérienne pour des actes terroristes, a été formulée en septembre 2009 et réitérée en février 2010" indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'Onu interdit le payement de rançons L'Algérie a œuvré inlassablement pour amener l'Onu à faire interdire le paiement de rançons aux groupes terroristes. Cette action de la diplomatie algérienne a été couronnée de succès puisque le Conseil de sécurité de l'organisation internationale a adopté la résolution 1904 qui criminalise le paiement de rançons aux groupes terroristes. "Nous nous félicitons de l'adoption par le Conseil de sécurité de cette résolution", a souligné le président de la République dans son allocution prononcée au début du mois de février à Addis Abeba lors d'un sommet de l'UA. L'argent des rançons, faut-il le rappeler, sert aux financements des activités des groupes terroristes. A. S. En proie à de fortes convulsions, la situation dans la sous-région du Sahel préoccupe au plus haut point l'Algérie. La diplomatie algérienne, qui s'est toujours déployée dans le but de préserver cette région de toutes formes d'ingérences étrangères, a redoublé d'efforts dans cette perspective ces toutes dernières années alors que la région est plus que jamais dans l'œil du cyclone. Car, en effet, en plus de la menace terroriste d'El Qaïda, certains pays occidentaux, les Etats-Unis et la France en particulier, ne cachent plus leur ambition d'avoir pied dans cette région. A l'évidence Alger ne pouvait rester indifférente en gardant les bras croisés, ce d'autant qu'elle dispose d'une bande frontalière longue de 3.700 kilomètres avec les pays du Sahel. Ces derniers, notamment le Mali et le Niger, comme l'a à maintes reprises indiqué le chef de la diplomatie algérienne, font face à d'énormes problèmes économiques, de stabilité politique et de sécurité. Des conflits armés internes auxquels font face ces deux pays ont amené l'Algérie, soucieuse de faire régner la paix dans la region, de servir de médiateur entre les gouvernements et les mouvements armés, dirigés notamment par les Touaregs. Plusieurs accords de paix ont été ainsi signés entre les belligérants, dont le fameux «Accord d'Alger» entre le gouvernement de Bamako et les rebelles Touaregs. Un accord qui a été, il est vrai, souvent non respecté par l'une ou l'autre partie. Mais c'est dire combien Alger se soucie de la stabilité de cette sous-region et refuse, par conséquent, toute forme d'ingérence étrangère. Une stabilité pas évidente à concrétiser quand on sait la montée en force des appétits de certaines puissances et l'implantation de plus en plus grande d'El Qaïda dans la région. "Nous devons faire en sorte que les pays de cette région gèrent leurs problèmes eux-mêmes", a indiqué il y a quelques semaines seulement le ministre des Affaires étrangères. On comprend dès lors pourquoi l'Algérie a toujours dit non aux sollicitations des Etats-Unis par exemple d'implanter des bases militaires dans la région et ce à travers la création de l'Africom. Mais cela dit, Alger a toujours plaidé en faveur d'une coopération dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats. "Il est évident que la question de la sécurité dans le Sahel relève de la compétence des Etats de la région", souligne de son côté Abdelkader Messahel dans une récente déclaration avant d'ajouter que "La priorité est donc donnée aux pays de la région pour prendre en charge leurs destinées, mais cela implique aussi une plus grande responsabilité de la communauté internationale, dans l'application de ce qui a été défini comme mesures par le Conseil de sécurité". Messahel fait allusion à la résolution de l'Onu criminalisant le versement de rançons aux groupes terroristes. C'est sans doute pour toutes ces raisons que l'Algérie n'a pas admis que le Mali cède aux chantages et aux pressions de la France qui, pour libérer l'un de ses ressortissants détenus par El Qaïda, a fait le forcing auprès du gouvernement de Bamako pour qu'ils accèdent aux revendications des terroristes qui exigeaient la libération de quatre de leurs éléments emprisonnés alors au Mali. Et c'est ce qui fut fait. L'Algérie a alors rappelé son ambassadeur à Bamako. Le gouvernement algérien "condamne et dénonce avec force cette attitude inamicale du gouvernement malien qui a fait fi de la Convention bilatérale de coopération judiciaire, signée par les deux pays, et au nom de laquelle la demande d'extradition des deux ressortissants algériens, poursuivis par la justice algérienne pour des actes terroristes, a été formulée en septembre 2009 et réitérée en février 2010" indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'Onu interdit le payement de rançons L'Algérie a œuvré inlassablement pour amener l'Onu à faire interdire le paiement de rançons aux groupes terroristes. Cette action de la diplomatie algérienne a été couronnée de succès puisque le Conseil de sécurité de l'organisation internationale a adopté la résolution 1904 qui criminalise le paiement de rançons aux groupes terroristes. "Nous nous félicitons de l'adoption par le Conseil de sécurité de cette résolution", a souligné le président de la République dans son allocution prononcée au début du mois de février à Addis Abeba lors d'un sommet de l'UA. L'argent des rançons, faut-il le rappeler, sert aux financements des activités des groupes terroristes. A. S.