Le 15 mars 1962 est une date historique qui marque la fin d'une longue nuit coloniale. Mais depuis 1830, la lutte n'a jamais cessé et tout ce parcours est jalonné de sacrifices pour la libération du pays. Pour commémorer cette date-anniversaire, nous avons voulu rendre hommage à une grande moudjahida, aujourd'hui âgée de 85 ans. Dans sa maison, au style mauresque, située au nord de la ville, elle nous accueille avec le sourire. Entourée de ses petits-enfants, elle commence son récit et les souvenirs s'égrènent : "bien avant le déclenchement de la lutte armée, notre demeure était le rendez-vous des membres du PPA qui se réunissaient avec mon frère aîné, j'étais ainsi directement plongée dans l'atmosphère et l'esprit militant. Des figures bien connues ont tenu des réunions dans notre maison. Ces visages me reviennent aujourd'hui à l'esprit comme les officiers de l'ALN Belkebir responsable de la région du Zaccar, Hamdane Batel chef de katiba, Mustapha Ferroukhi, Si Tadj Eddine chef de commando qui dirigea l'attaque contre les colons à Khemis Miliana, Slimane El Ghoul, Belaredj dit Si Allel, etc. J'étais désigné comme agent de liaison pour la fourniture d'effets vestimentaires et de médicaments. Après le départ de mon frère qui a rejoint l'ALN dans les monts de l'Ouarsenis début 1955, j'étais responsable pour toutes opérations comportant les renseignements et la logistique je revois aussi ces belles jeunes filles qui ont séjourné dans notre "markez" avant de rejoindre leurs frères au maquis comme les soeurs Belechemeb Rabéa et Nefissa, Atika Mazari, tombées au champs d'honneur dans les monts du zaccar, les sœurs Farouzi et Zoufar Zehor. Nous possédons aussi une autre habitation au sud de la ville, à Zougala au quartier Sidi Sba. Les responsables de l'ALN se rencontraient pour préparer les opérations contre l'ennemi : Je me souviens de l'attaque des magasins de colons dirigée par le moudjahed si Tardj-Eddine, la fusillade d'un café-bar fréquenté par des parachutistes, ‘l'embuscade à Aïn Sultan avec la mort de 8 colons j'ai participé en 1958 à une opération de commando visant à éliminer un traître notoire qui a fait beaucoup de mal à la population, j'ai suivi un fidaï et en arrivant au grand marché de Souffay, je lui ai remis un pistolet qui a servi à neutralisé l'indicateur. Dénoncé par un harki, j'étais arrêtée le 15/09/1960 et transférée à la prison de Chleff après avoir subi pendant 14 jours des tortures inimaginables. Je fus libérée le 15 mars 1962. En prison, il y avait des jeunes et des vieux qui ont subi des atrocités sans nom, mais qui sont restés dignes avec la ferme conviction que la victoire est inéluctable." El hadja Baya, numéro d'ecrou 2369 termine son intervention en souhaitant que les jeunes relevent tous les défis en prenant l'exemple de leurs aînés qui se sont sacrifiés pour la libération du pays et pour une Algérie belle et prospère. C. -E. M. Le 15 mars 1962 est une date historique qui marque la fin d'une longue nuit coloniale. Mais depuis 1830, la lutte n'a jamais cessé et tout ce parcours est jalonné de sacrifices pour la libération du pays. Pour commémorer cette date-anniversaire, nous avons voulu rendre hommage à une grande moudjahida, aujourd'hui âgée de 85 ans. Dans sa maison, au style mauresque, située au nord de la ville, elle nous accueille avec le sourire. Entourée de ses petits-enfants, elle commence son récit et les souvenirs s'égrènent : "bien avant le déclenchement de la lutte armée, notre demeure était le rendez-vous des membres du PPA qui se réunissaient avec mon frère aîné, j'étais ainsi directement plongée dans l'atmosphère et l'esprit militant. Des figures bien connues ont tenu des réunions dans notre maison. Ces visages me reviennent aujourd'hui à l'esprit comme les officiers de l'ALN Belkebir responsable de la région du Zaccar, Hamdane Batel chef de katiba, Mustapha Ferroukhi, Si Tadj Eddine chef de commando qui dirigea l'attaque contre les colons à Khemis Miliana, Slimane El Ghoul, Belaredj dit Si Allel, etc. J'étais désigné comme agent de liaison pour la fourniture d'effets vestimentaires et de médicaments. Après le départ de mon frère qui a rejoint l'ALN dans les monts de l'Ouarsenis début 1955, j'étais responsable pour toutes opérations comportant les renseignements et la logistique je revois aussi ces belles jeunes filles qui ont séjourné dans notre "markez" avant de rejoindre leurs frères au maquis comme les soeurs Belechemeb Rabéa et Nefissa, Atika Mazari, tombées au champs d'honneur dans les monts du zaccar, les sœurs Farouzi et Zoufar Zehor. Nous possédons aussi une autre habitation au sud de la ville, à Zougala au quartier Sidi Sba. Les responsables de l'ALN se rencontraient pour préparer les opérations contre l'ennemi : Je me souviens de l'attaque des magasins de colons dirigée par le moudjahed si Tardj-Eddine, la fusillade d'un café-bar fréquenté par des parachutistes, ‘l'embuscade à Aïn Sultan avec la mort de 8 colons j'ai participé en 1958 à une opération de commando visant à éliminer un traître notoire qui a fait beaucoup de mal à la population, j'ai suivi un fidaï et en arrivant au grand marché de Souffay, je lui ai remis un pistolet qui a servi à neutralisé l'indicateur. Dénoncé par un harki, j'étais arrêtée le 15/09/1960 et transférée à la prison de Chleff après avoir subi pendant 14 jours des tortures inimaginables. Je fus libérée le 15 mars 1962. En prison, il y avait des jeunes et des vieux qui ont subi des atrocités sans nom, mais qui sont restés dignes avec la ferme conviction que la victoire est inéluctable." El hadja Baya, numéro d'ecrou 2369 termine son intervention en souhaitant que les jeunes relevent tous les défis en prenant l'exemple de leurs aînés qui se sont sacrifiés pour la libération du pays et pour une Algérie belle et prospère. C. -E. M.