La femme algérienne a exercé pendant l'époque antique plusieurs métiers dont celui de médecin, d'enseignant et même de comédien, c'est ce qui ressort de la conférence de presse qu'a animée la semaine passée à Alger, Mme Nacéra Benseddik, historienne du Maghreb antique, épigraphiste et archéologue autour du thème «Femme et métiers dans le Maghreb antique». «Les femmes ont été occultées parce que l'histoire de l'humanité a été faite par les hommes» a expliqué la conférencière. Se fondant sur les dernières découvertes archéologiques la chercheuse montre que la femme maghrébine avait occupé une place prépondérante dans les affaires de la cité. Selon elle, il serait vain de parler de la femme en mettant en avant son statut de victime. La conférencière a plaidé pour la prise en main par celles-ci de leur propre destin mais surtout «la prise en charge de leur propre histoire». La découverte d'épigraphes et de stèles qui remontent à la période comprise entre l'occupation romaine et la présence byzantine a pu révéler que la femme n'était pas confinée à la fonction de reproductrice ou de «matrice». Contrairement à l'idée généralement répandue, il s'avère qu'au contraire la femme d'Afrique du Nord occupait d'importantes fonctions dans la société, que ce soit sur le plan social ou économique. Benseddik bat ainsi en brèche l'image que l'homme a toujours voulu lui construire. Mais la conférencière reconnaît la difficulté d'une recherche qui accuse un déficit en documentation. Comment «évaluer la véritable place de la femme romano-africaine, lorsque la documentation ne parle que de la femme romaine» s'est-elle interrogée. Et de souligner : «lorsqu'on regarde de près les peintures, les gravures néolithiques telles que celles de l'Atlas, on découvre que dans cette Afrique préromaine les femmes ne sont pas réduites à la fécondation, mais elles sont également des actrices sociales à part entière». Si certains historiens estiment que ces gravures ne représentent que des muses ou des déesses, Nacéra Benseddik, quant à elle, pense que la femme dans le Maghreb antique avait une autre place que celle-là, car «à côté de la matrone, de la domestique, de la boulangère, de la fileuse de laine, de la coiffeuse nous retrouvons, a-t-elle dit, la «merictirce» c'est-à-dire l'actrice, ou encore «musica» c'est-à-dire la musicienne». L'oratrice en veut pour preuve «les colliers antiques découverts au Hammam Deradj en Tunisie, considérés comme ayant appartenu à une fugitive qui nous apprend beaucoup de choses». Apulée, a-t-elle révélé, en évoquant Souk Ahras dans son livre, a parlé de «medica» c'est-à-dire de la femme médecin.». Les vestiges romains de la région de Cherchell, permettent de dire, sans risque d'erreurs, que les femmes exerçaient des métiers à égalité avec les hommes, sinon encore plus que les hommes soutient Benseddik. Et de citer, entre autres, «les grammatica, qui sont des grammairiennes qui avaient pour fonction d'enseigner, ou encore des «pédagoga», c'est-à-dire des répétitrices». L'examen des vestiges archéologiques ajoute la conférencière montre que des femmes s'adonnaient à la lecture; on les appelait des littérata, c'est-à-dire des lettrées, comme en attestent des inscriptions métriques à Constantine, des gravures funéraires à Marsa en Tunisie, ou aussi un sarcophage à Tébessa. Des gravures ont aussi révélé que les femmes avaient exercé le métier de patronne et de commerçant. K. H. La femme algérienne a exercé pendant l'époque antique plusieurs métiers dont celui de médecin, d'enseignant et même de comédien, c'est ce qui ressort de la conférence de presse qu'a animée la semaine passée à Alger, Mme Nacéra Benseddik, historienne du Maghreb antique, épigraphiste et archéologue autour du thème «Femme et métiers dans le Maghreb antique». «Les femmes ont été occultées parce que l'histoire de l'humanité a été faite par les hommes» a expliqué la conférencière. Se fondant sur les dernières découvertes archéologiques la chercheuse montre que la femme maghrébine avait occupé une place prépondérante dans les affaires de la cité. Selon elle, il serait vain de parler de la femme en mettant en avant son statut de victime. La conférencière a plaidé pour la prise en main par celles-ci de leur propre destin mais surtout «la prise en charge de leur propre histoire». La découverte d'épigraphes et de stèles qui remontent à la période comprise entre l'occupation romaine et la présence byzantine a pu révéler que la femme n'était pas confinée à la fonction de reproductrice ou de «matrice». Contrairement à l'idée généralement répandue, il s'avère qu'au contraire la femme d'Afrique du Nord occupait d'importantes fonctions dans la société, que ce soit sur le plan social ou économique. Benseddik bat ainsi en brèche l'image que l'homme a toujours voulu lui construire. Mais la conférencière reconnaît la difficulté d'une recherche qui accuse un déficit en documentation. Comment «évaluer la véritable place de la femme romano-africaine, lorsque la documentation ne parle que de la femme romaine» s'est-elle interrogée. Et de souligner : «lorsqu'on regarde de près les peintures, les gravures néolithiques telles que celles de l'Atlas, on découvre que dans cette Afrique préromaine les femmes ne sont pas réduites à la fécondation, mais elles sont également des actrices sociales à part entière». Si certains historiens estiment que ces gravures ne représentent que des muses ou des déesses, Nacéra Benseddik, quant à elle, pense que la femme dans le Maghreb antique avait une autre place que celle-là, car «à côté de la matrone, de la domestique, de la boulangère, de la fileuse de laine, de la coiffeuse nous retrouvons, a-t-elle dit, la «merictirce» c'est-à-dire l'actrice, ou encore «musica» c'est-à-dire la musicienne». L'oratrice en veut pour preuve «les colliers antiques découverts au Hammam Deradj en Tunisie, considérés comme ayant appartenu à une fugitive qui nous apprend beaucoup de choses». Apulée, a-t-elle révélé, en évoquant Souk Ahras dans son livre, a parlé de «medica» c'est-à-dire de la femme médecin.». Les vestiges romains de la région de Cherchell, permettent de dire, sans risque d'erreurs, que les femmes exerçaient des métiers à égalité avec les hommes, sinon encore plus que les hommes soutient Benseddik. Et de citer, entre autres, «les grammatica, qui sont des grammairiennes qui avaient pour fonction d'enseigner, ou encore des «pédagoga», c'est-à-dire des répétitrices». L'examen des vestiges archéologiques ajoute la conférencière montre que des femmes s'adonnaient à la lecture; on les appelait des littérata, c'est-à-dire des lettrées, comme en attestent des inscriptions métriques à Constantine, des gravures funéraires à Marsa en Tunisie, ou aussi un sarcophage à Tébessa. Des gravures ont aussi révélé que les femmes avaient exercé le métier de patronne et de commerçant. K. H.