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«Les opérateurs économiques nationaux se plaignent de la bureaucratie» Le Pr Mebtoul corrobore la thèse du FCE relative à la faiblesse des investissements
Alors que Reda Hamiani affirme que les conditions des investissements et l'amélioration du climat d'affaires ne sont pas réunies en Algérie, le Pr Abderrahmane Mebtoul, expert et président de l'Agence algérienne de développement de l'économie de marché estime que «l'important consiste à replacer le cadre économique des investissements». Le président du forum des chefs d'entreprise (FCE) a souligné que l'essentiel des investisseurs étrangers en Algérie doivent surtout apporter l'expertise et le transfert technologique pour le développement industriel en Algérie même s'ils prennent 70 % et les opérateurs nationaux 30 %. Cela est beaucoup plus avantageux que lorsqu'ils s'impliquent dans des activités et des transactions commerciales. Alors que Reda Hamiani affirme que les conditions des investissements et l'amélioration du climat d'affaires ne sont pas réunies en Algérie, le Pr Abderrahmane Mebtoul, expert et président de l'Agence algérienne de développement de l'économie de marché estime que «l'important consiste à replacer le cadre économique des investissements». Le président du forum des chefs d'entreprise (FCE) a souligné que l'essentiel des investisseurs étrangers en Algérie doivent surtout apporter l'expertise et le transfert technologique pour le développement industriel en Algérie même s'ils prennent 70 % et les opérateurs nationaux 30 %. Cela est beaucoup plus avantageux que lorsqu'ils s'impliquent dans des activités et des transactions commerciales. Comment appréciez-vous les réactions du patronat concernant le climat des investissements et d'affaires en Algérie? La version du secteur privé, notamment celle du président du FCE concernant le climat des investissements est assez objective. En fait, il faut replacer le contexte et le cadre économique des investissements en Algérie et savoir comment un opérateur économique est attiré et investit. D'abord, il faut retenir plusieurs critères importants. Il s'agit d'avoir une bonne gouvernance dans un pays au 21e siècle (dominé par la mondialisation et la globalisation). Aussi, la bonne gouvernance est liée à une politique économique viable et stratégique avec un retour d'investissement et du capital sur 4 ou 5 années. Une visibilité est nécessaire dans une économie ouverte où il ne faut pas interdire aux gens d'importer sachant que l'économie est libéralisée et mondialisée. Y a-t-il d'autres facteurs ? L'autre facteur de blocage est le système financier; les banques, malgré beaucoup de compétences internes, sont de simples guichets administratifs totalement déconnectés des réseaux internationaux; des réformes structurelles de fond sont souvent annoncées, mais différées pour cause d' enjeux de pouvoir importants, lieu de distribution de la rente. Autre facteur de blocage : la dévalorisation du savoir car privilégiant les emplois rentes au lieu du travail et de l'intelligence malgré des discours déconnectés de la réalité ( un simple député a un salaire quatre fois supérieur à un professeur d 'université en fin de carrière et 5 à fois celui d'un jeune docteur d'Etat ) assistant à un système socio-éducatif inadapté et enfin l'épineux problème du foncier car parfois dans les grandes agglomérations, le prix de cession du terrain approche le coût du matériel . La politique socio-économique actuelle ne favorise-t-elle pas le blocage de l'entreprise ? Effectivement, l'allocation des ressources financières n'est pas optimale car plus de 70% de ces dépenses vont aux infrastructures alors que le développement durable implique de privilégier le savoir et l'entreprise, seuls créateurs de richesses, les infrastructures n'étant qu'un moyen. Ce divorce entre les objectifs pas clairement définis et les moyens limités, expliquent l'appel à l'entreprise étrangère sans risques puisque le financement se fait sur fonds publics, et le gonflement démesuré des importations et du poste services qui a doublé entre 2007 et 2009, avec ce paradoxe de la fuite des cerveaux algériens à l'étranger et d'appel à l'assistance technique étrangère. D'où l'importance d'un débat national sur les réserves d 'hydrocarbures qui iront à l'épuisement dans moins de 18 ans pour le pétrole et 25/30 ans pour le gaz car on peut découvrir des milliers de gisements de gaz conventionnel en Algérie mais non rentables surtout pour le gaz, avec la révolution technologique du gaz non conventionnel, du forage horizontal ayant diminué les coûts par deux en trois années; et ce n'est que le début (prix de cession actuellement à 4/5 dollars) et la gestion de nos réserves de change propriété de toute la collectivité nationale. Plus précisément, pourquoi cette faiblesse de l'investissement direct étranger ? Nous devons d'abord savoir que tout entrepreneur national et étranger est mu par la seule logique du profit fonction de contraintes tant internes qu'externes à chaque pays privilégiant les grands espaces économiques d'où d'ailleurs l'importance de l'intégration maghrébine. Cette non intégration, selon la banque mondiale (rapport 2009) faisant perdre aux pays du Maghreb plusieurs points de taux de croissance. En ce XXIème siècle, un chef d'Etat étranger ne peut imposer à une firme d'aller investir pour des raisons politiques, ce qui explique que les IDE sont concentrés à plus de 70% au sein des pays développés, les 30% restants étant accaparés pour plus de 70% par la Chine, l'Inde, le Brésil et l'ensemble des autres pays du tiers monde se partageant le reste. Le peu d'attrait de l'IDE par rapport à nos voisins tunisiens et marocains s'expliquent fondamentalement par les causes citées précédemment car le mal est avant tout en nous, l'économie et les comportements à dominances rentières et je ne m'explique pas pourquoi ni les marocains ni les tunisiens n'ont dénoncé les clauses fondamentales, pas celles secondaires, d'ordre techniques de l'Accord qui les lient bien avant nous avec l'Union européenne (les mêmes clauses que celles de l'Algérie). Le passage d'une économie de rente à une économie productive suppose une nouvelle réorientation de la gouvernance et de la politique socio-économique. Ce n'est qu'à ces conditions que l'Algérie qui a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot au sein de l'espace euro-méditerranéen et arabo-afrcain attirera les IDE. Tout en étant réaliste, éviter tant les utopies de la gestion des années 1970, que des généralisations par des lois et toujours des lois comme si le juridisme était une fin en soi, (mentalité bureaucratique que contredisent les pratiques sociales), car à vouloir imposer les normes 49/51% aux entreprises étrangères sans ciblage et en revenant à une économie administrée des années 1970, cela ne fera qu'entraîner une méfiance généralisée. Excepté certains segments stratégiques qui peuvent expliquer cette décision, la généralisation est une attitude suicidaire pour le pays. Comment peut-on nous comparer aux pays voisins ? Les IDE sont faibles car les critères d'attractivité ne sont pas réunis. Comparativement à nos pays voisins, le Maroc (implantation des usines Renault) et la Tunisie qui ont paraphé l'accord d'association avec l'Union européenne et qui s'y plaisent, l'Algérie n'a pas encore atteint le même degré d'intégration. Le mal est en nous, parce que nous n'avons pas les conditions d'accès aux IDE. Il devient impérieux de fructifier les relations personnalisées entre les chefs d'Etat, lesquelles ne fonctionnent pas convenablement. Cependant, ce sont les entreprises privées qui scellent le partenariat et rentabilisent les investissements. Au 21e siècle, les IDE représentent une part de 70 % qui se dirigent exclusivement vers les pays développés, particulièrement le G 8. Alors que pour les 25 % restants, la moitié va vers la Chine et l'autre moitié vers les pays en voie de développement. En matière d'IDE, l'Algérie se classe mal dans le climat des affaires. Pour le secteur privé local, l'investissement est faible et le FCE a attiré l'attention à la suite des dernières dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui décourage les PME. En effet, un investisseur étranger ou national a horreur de l'instabilité juridique. Que pensez-vous du crédit documentaire ? Le Credoc pénalise les petites et moyennes entreprises qui ne trouvent pas de moyens de financement et 300 entreprises sont menacées de fermeture. Plus de 70 % des investissements sont absorbés par les infrastructures et non pas par la valorisation du savoir. En fait, les infrastructures sont souvent un lieu de corruption, car il n'y a pas de contrôle, tel que dans les cimenteries… Les malfaçons sont le résultat de la mauvaise gestion et le divorce entre les objectifs et les moyens est possible. Un rapport de la banque mondiale sur les infrastructures en Algérie montre que les ministères n'ont pas les moyens de poursuivre les projets. Propos recueillis par A. A Comment appréciez-vous les réactions du patronat concernant le climat des investissements et d'affaires en Algérie? La version du secteur privé, notamment celle du président du FCE concernant le climat des investissements est assez objective. En fait, il faut replacer le contexte et le cadre économique des investissements en Algérie et savoir comment un opérateur économique est attiré et investit. D'abord, il faut retenir plusieurs critères importants. Il s'agit d'avoir une bonne gouvernance dans un pays au 21e siècle (dominé par la mondialisation et la globalisation). Aussi, la bonne gouvernance est liée à une politique économique viable et stratégique avec un retour d'investissement et du capital sur 4 ou 5 années. Une visibilité est nécessaire dans une économie ouverte où il ne faut pas interdire aux gens d'importer sachant que l'économie est libéralisée et mondialisée. Y a-t-il d'autres facteurs ? L'autre facteur de blocage est le système financier; les banques, malgré beaucoup de compétences internes, sont de simples guichets administratifs totalement déconnectés des réseaux internationaux; des réformes structurelles de fond sont souvent annoncées, mais différées pour cause d' enjeux de pouvoir importants, lieu de distribution de la rente. Autre facteur de blocage : la dévalorisation du savoir car privilégiant les emplois rentes au lieu du travail et de l'intelligence malgré des discours déconnectés de la réalité ( un simple député a un salaire quatre fois supérieur à un professeur d 'université en fin de carrière et 5 à fois celui d'un jeune docteur d'Etat ) assistant à un système socio-éducatif inadapté et enfin l'épineux problème du foncier car parfois dans les grandes agglomérations, le prix de cession du terrain approche le coût du matériel . La politique socio-économique actuelle ne favorise-t-elle pas le blocage de l'entreprise ? Effectivement, l'allocation des ressources financières n'est pas optimale car plus de 70% de ces dépenses vont aux infrastructures alors que le développement durable implique de privilégier le savoir et l'entreprise, seuls créateurs de richesses, les infrastructures n'étant qu'un moyen. Ce divorce entre les objectifs pas clairement définis et les moyens limités, expliquent l'appel à l'entreprise étrangère sans risques puisque le financement se fait sur fonds publics, et le gonflement démesuré des importations et du poste services qui a doublé entre 2007 et 2009, avec ce paradoxe de la fuite des cerveaux algériens à l'étranger et d'appel à l'assistance technique étrangère. D'où l'importance d'un débat national sur les réserves d 'hydrocarbures qui iront à l'épuisement dans moins de 18 ans pour le pétrole et 25/30 ans pour le gaz car on peut découvrir des milliers de gisements de gaz conventionnel en Algérie mais non rentables surtout pour le gaz, avec la révolution technologique du gaz non conventionnel, du forage horizontal ayant diminué les coûts par deux en trois années; et ce n'est que le début (prix de cession actuellement à 4/5 dollars) et la gestion de nos réserves de change propriété de toute la collectivité nationale. Plus précisément, pourquoi cette faiblesse de l'investissement direct étranger ? Nous devons d'abord savoir que tout entrepreneur national et étranger est mu par la seule logique du profit fonction de contraintes tant internes qu'externes à chaque pays privilégiant les grands espaces économiques d'où d'ailleurs l'importance de l'intégration maghrébine. Cette non intégration, selon la banque mondiale (rapport 2009) faisant perdre aux pays du Maghreb plusieurs points de taux de croissance. En ce XXIème siècle, un chef d'Etat étranger ne peut imposer à une firme d'aller investir pour des raisons politiques, ce qui explique que les IDE sont concentrés à plus de 70% au sein des pays développés, les 30% restants étant accaparés pour plus de 70% par la Chine, l'Inde, le Brésil et l'ensemble des autres pays du tiers monde se partageant le reste. Le peu d'attrait de l'IDE par rapport à nos voisins tunisiens et marocains s'expliquent fondamentalement par les causes citées précédemment car le mal est avant tout en nous, l'économie et les comportements à dominances rentières et je ne m'explique pas pourquoi ni les marocains ni les tunisiens n'ont dénoncé les clauses fondamentales, pas celles secondaires, d'ordre techniques de l'Accord qui les lient bien avant nous avec l'Union européenne (les mêmes clauses que celles de l'Algérie). Le passage d'une économie de rente à une économie productive suppose une nouvelle réorientation de la gouvernance et de la politique socio-économique. Ce n'est qu'à ces conditions que l'Algérie qui a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot au sein de l'espace euro-méditerranéen et arabo-afrcain attirera les IDE. Tout en étant réaliste, éviter tant les utopies de la gestion des années 1970, que des généralisations par des lois et toujours des lois comme si le juridisme était une fin en soi, (mentalité bureaucratique que contredisent les pratiques sociales), car à vouloir imposer les normes 49/51% aux entreprises étrangères sans ciblage et en revenant à une économie administrée des années 1970, cela ne fera qu'entraîner une méfiance généralisée. Excepté certains segments stratégiques qui peuvent expliquer cette décision, la généralisation est une attitude suicidaire pour le pays. Comment peut-on nous comparer aux pays voisins ? Les IDE sont faibles car les critères d'attractivité ne sont pas réunis. Comparativement à nos pays voisins, le Maroc (implantation des usines Renault) et la Tunisie qui ont paraphé l'accord d'association avec l'Union européenne et qui s'y plaisent, l'Algérie n'a pas encore atteint le même degré d'intégration. Le mal est en nous, parce que nous n'avons pas les conditions d'accès aux IDE. Il devient impérieux de fructifier les relations personnalisées entre les chefs d'Etat, lesquelles ne fonctionnent pas convenablement. Cependant, ce sont les entreprises privées qui scellent le partenariat et rentabilisent les investissements. Au 21e siècle, les IDE représentent une part de 70 % qui se dirigent exclusivement vers les pays développés, particulièrement le G 8. Alors que pour les 25 % restants, la moitié va vers la Chine et l'autre moitié vers les pays en voie de développement. En matière d'IDE, l'Algérie se classe mal dans le climat des affaires. Pour le secteur privé local, l'investissement est faible et le FCE a attiré l'attention à la suite des dernières dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui décourage les PME. En effet, un investisseur étranger ou national a horreur de l'instabilité juridique. Que pensez-vous du crédit documentaire ? Le Credoc pénalise les petites et moyennes entreprises qui ne trouvent pas de moyens de financement et 300 entreprises sont menacées de fermeture. Plus de 70 % des investissements sont absorbés par les infrastructures et non pas par la valorisation du savoir. En fait, les infrastructures sont souvent un lieu de corruption, car il n'y a pas de contrôle, tel que dans les cimenteries… Les malfaçons sont le résultat de la mauvaise gestion et le divorce entre les objectifs et les moyens est possible. Un rapport de la banque mondiale sur les infrastructures en Algérie montre que les ministères n'ont pas les moyens de poursuivre les projets. Propos recueillis par A. A