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Sous la férule de Cheïkh Mohand Oulhoucine
Tadartiw : Taqqa N'At Yehia
Publié dans Le Midi Libre le 22 - 09 - 2010

Le village de Takka, ou Taqqa, N'At Yehia est situé à 10 km de Aïn El-Hammam et à 50 km de Tizi-Ouzou, dans la commune d'Aït Yehia. Taqqa est un mot berbère qui signifie genévrier. Le village est, en effet, encaissé dans une verdure luxuriante.
Le village de Takka, ou Taqqa, N'At Yehia est situé à 10 km de Aïn El-Hammam et à 50 km de Tizi-Ouzou, dans la commune d'Aït Yehia. Taqqa est un mot berbère qui signifie genévrier. Le village est, en effet, encaissé dans une verdure luxuriante.
La végétation y est assez dense ; on y trouve des oliviers, des grenadiers, des arbousiers, des figuiers mais aussi frênes, garigues et maquis. Après Taqerboust à Bouira et Taourirt Moqren de Larbaâ n'Ath Irathène, Taqqa N'At Yehia est le troisième grand village de Kabylie. Il comptait jadis sept hameaux : Taffrawt, Issendlen, Agwni Isssad, Lemkharda, Aït Si Amara, Aït Bouthechour et Aït Ahmed. Les sept hameaux faisaient partie du village qu'on surnomme Taqqa aux sept fronts (Taqqa m sebaa iwegiden.) Les sept hameaux constituent à leur tour les quatre quartiers qui forment le village. Chaque quartier constitue Adhroum qui, dans les traditions ancestrales, est composé de familles plus ou moins proches l'une de l'autre, à l'instar des autres villages kabyles. Le plus important d'entre eux, At Meloula est constitué des familles Aït Ouarès, Mahiou, Aït Hamou, Lefki, Ben Chikh, Aït Saâda, Aït Kaci, Kadi et Aït Saâdi. Vient en deuxième position Iazounèn avec les familles Aït Hebouche, Iazouzen, Aït Amer, Ayad, Messaoudi, Azzi et Bennour. Le troisième Adhroum est celui des Lemkharda avec les familles Aït Ali, Ben Kaci Ali, Hamoudi, Aït Hamou Ali... En dernier, le quartier d'At Lahcène  qui, lui, compte les Aït Hamadouche, Kadi, Aït Amara, Aït Saïd, Aoudjehane, Aït Yahia.
Treize fontaines font la fierté des villageois : Tala Bwezrou, Meqoucha, Agouni Heguini, Akhemchane, Tala Guilef, Tala Tirdha, Laïnessar, Boudmouyene, Abbas, Tala Ybouba, Amecherir, Afarzal, Tala Lemkharda. Mais la référence historique à Taqqa est incontestablement le mausolée de Sidi Hend Ou Lefki, un saint du village, puisque celui de Chikh Mohand Oulhoucine est implanté au village Aït Ahmed. Cependant, pour pimenter un peu l'histoire, un mausolée qui abrite le même saint se trouve à Igoufaf, un village voisin de Taqqa.
La légende de Sidi Hend Ou Lefki
On raconte qu'à chaque fois qu'un village enterrait Sidi Hend Ou Lefki, l'autre village venait le déterrer, jusqu'à ce qu'ils trouvèrent la dépouille coupée en deux : On dit que Sidi Hend Ou Lefki s'est coupé en deux pour éviter aux deux villages de s'entretuer. La poire coupée en deux, chaque village fête désormais Sidi Hend Oulefki dans son propre mausolée.
A l'image de tous les villages kabyles, Taqqa est doté d'un comité où jeunesse et sagesse se côtoient dans l'intérêt suprême des citoyens. Le comité, en plus des volontariats, vit des cotisations de ces citoyens. Qu'ils vivent au village, en dehors ou à l'étranger, tous cotisent.. La caisse du village a permis la réalisation de plusieurs projets, entre autres, le dallage des différentes artères des quartiers et l'achat d'un tracteur à benne qui assure régulièrement le ramassage des déchets ménagers.
Timechert le repas de la solidarité
Chaque année, le village organise Timechret, afin de permettre en l'occasion à tous les habitants du village de partager le même repas, quel que soit leur rang social. Les problèmes du village et les différents litiges font l'objet d'une assemblée générale organisée à Tadjmaât Oufella. Les villageois décident des actions et des projets à mener dans l'intérêt du village, en plus de la manière et de la procédure dont les différents projets seront réalisés.
Comme infrastructures destinées à la jeunesse, Taqqa Ait Yahia compte la seule maison de jeunes existant dans la commune, construite bénévolement par les jeunes du village. Au lendemain des événements tragiques d'octobre 1988, «Agraw Ilmezien Taddart Taqqa» (le comité de jeunes du village Taqqa) sort d'une semi-clandestinité pour donner naissance à l'association Tagmat (fraternité) agréée par la wilaya de Tizi Ouzou le 25 janvier 1990. Malheureusement, pour des raisons diverses, allant de la précarité des moyens matériels disponibles ou accessibles pour toutes les associations ont tôt fait d'user le mouvement associatif naissant. Grâce à la mobilisation de ses adhérents, Tagmat a échappé au naufrage, gardant intactes les traditions et les lois du village tout en ramenant au quotidien du village joie de vivre et sérénité dans la convivialité et la modernité, en organisant périodiquement des activités artistiques, religieuses, scientifiques et sportives ainsi que d'autres activités destinées à l'information, l'éducation, la formation et l'insertion des jeunes rejetés par l'école.
Grâce aux efforts de ses adhérents, Tagmat s'est illustrée par la construction d'une maison de jeunes et l'aménagement d'un terrain de jeux où peuvent évoluer à l'aise les adhérents mais aussi tous les jeunes du village. L'Association compte une troupe théâtrale qui a à son actif plusieurs spectacles à la maison de la culture Mouloud-Maameri et dans plusieurs villages de Kabylie. Faisant feu de tout bois, Tagmat s'investit dans le sport autant que dans le social et la culture. C'est ainsi qu'elle organise chaque année le marathon du 20 avril. Les sections d'arts martiaux (taekwondo et vo Viêt Nam) comptent plusieurs titres et champions. L'association a organisé à deux reprises le championnat de wilaya taekwondo.
Une pléiade d'hommes illustres
Les habitants de Taqqa disposent aujourd'hui d'une école primaire centenaire fondée en 1896. L'implantation de cette école pour indigènes a été l'un des axes d'une stratégie coloniale dans le but de rallier des autochtones qui n'avaient jusque-là pas d'accès au savoir ; école qui n'était accessible qu'à une minorité aisée de villageois. Ainsi en 1896, l'école de Taqqa fut implantée sur un site qu'on appelait le cimetière des At Azzi, lieu qui s'appelle toujours ldjamaa Ibuba. En plus de cette infrastructure, pan de l'histoire, les citoyens de Taqqa disposent d'un collège, d'une médiathèque, d'un stade, d'une polyclinique et d'un bureau de poste
Taqqa compte des personnalités dont elle peut s'enorguellir et être fiere ! Il s'agit de Hocine Aït Ahmed, Mbarek Mahiou, Ali Yahia Abdennour, Rachid Ali Yahia, Ahmed Mahiou, Mohand Salah Youyou ... ainsi que l'illustre personnage qu'est Cheïkh Mohand Ou L'houcine
La végétation y est assez dense ; on y trouve des oliviers, des grenadiers, des arbousiers, des figuiers mais aussi frênes, garigues et maquis. Après Taqerboust à Bouira et Taourirt Moqren de Larbaâ n'Ath Irathène, Taqqa N'At Yehia est le troisième grand village de Kabylie. Il comptait jadis sept hameaux : Taffrawt, Issendlen, Agwni Isssad, Lemkharda, Aït Si Amara, Aït Bouthechour et Aït Ahmed. Les sept hameaux faisaient partie du village qu'on surnomme Taqqa aux sept fronts (Taqqa m sebaa iwegiden.) Les sept hameaux constituent à leur tour les quatre quartiers qui forment le village. Chaque quartier constitue Adhroum qui, dans les traditions ancestrales, est composé de familles plus ou moins proches l'une de l'autre, à l'instar des autres villages kabyles. Le plus important d'entre eux, At Meloula est constitué des familles Aït Ouarès, Mahiou, Aït Hamou, Lefki, Ben Chikh, Aït Saâda, Aït Kaci, Kadi et Aït Saâdi. Vient en deuxième position Iazounèn avec les familles Aït Hebouche, Iazouzen, Aït Amer, Ayad, Messaoudi, Azzi et Bennour. Le troisième Adhroum est celui des Lemkharda avec les familles Aït Ali, Ben Kaci Ali, Hamoudi, Aït Hamou Ali... En dernier, le quartier d'At Lahcène  qui, lui, compte les Aït Hamadouche, Kadi, Aït Amara, Aït Saïd, Aoudjehane, Aït Yahia.
Treize fontaines font la fierté des villageois : Tala Bwezrou, Meqoucha, Agouni Heguini, Akhemchane, Tala Guilef, Tala Tirdha, Laïnessar, Boudmouyene, Abbas, Tala Ybouba, Amecherir, Afarzal, Tala Lemkharda. Mais la référence historique à Taqqa est incontestablement le mausolée de Sidi Hend Ou Lefki, un saint du village, puisque celui de Chikh Mohand Oulhoucine est implanté au village Aït Ahmed. Cependant, pour pimenter un peu l'histoire, un mausolée qui abrite le même saint se trouve à Igoufaf, un village voisin de Taqqa.
La légende de Sidi Hend Ou Lefki
On raconte qu'à chaque fois qu'un village enterrait Sidi Hend Ou Lefki, l'autre village venait le déterrer, jusqu'à ce qu'ils trouvèrent la dépouille coupée en deux : On dit que Sidi Hend Ou Lefki s'est coupé en deux pour éviter aux deux villages de s'entretuer. La poire coupée en deux, chaque village fête désormais Sidi Hend Oulefki dans son propre mausolée.
A l'image de tous les villages kabyles, Taqqa est doté d'un comité où jeunesse et sagesse se côtoient dans l'intérêt suprême des citoyens. Le comité, en plus des volontariats, vit des cotisations de ces citoyens. Qu'ils vivent au village, en dehors ou à l'étranger, tous cotisent.. La caisse du village a permis la réalisation de plusieurs projets, entre autres, le dallage des différentes artères des quartiers et l'achat d'un tracteur à benne qui assure régulièrement le ramassage des déchets ménagers.
Timechert le repas de la solidarité
Chaque année, le village organise Timechret, afin de permettre en l'occasion à tous les habitants du village de partager le même repas, quel que soit leur rang social. Les problèmes du village et les différents litiges font l'objet d'une assemblée générale organisée à Tadjmaât Oufella. Les villageois décident des actions et des projets à mener dans l'intérêt du village, en plus de la manière et de la procédure dont les différents projets seront réalisés.
Comme infrastructures destinées à la jeunesse, Taqqa Ait Yahia compte la seule maison de jeunes existant dans la commune, construite bénévolement par les jeunes du village. Au lendemain des événements tragiques d'octobre 1988, «Agraw Ilmezien Taddart Taqqa» (le comité de jeunes du village Taqqa) sort d'une semi-clandestinité pour donner naissance à l'association Tagmat (fraternité) agréée par la wilaya de Tizi Ouzou le 25 janvier 1990. Malheureusement, pour des raisons diverses, allant de la précarité des moyens matériels disponibles ou accessibles pour toutes les associations ont tôt fait d'user le mouvement associatif naissant. Grâce à la mobilisation de ses adhérents, Tagmat a échappé au naufrage, gardant intactes les traditions et les lois du village tout en ramenant au quotidien du village joie de vivre et sérénité dans la convivialité et la modernité, en organisant périodiquement des activités artistiques, religieuses, scientifiques et sportives ainsi que d'autres activités destinées à l'information, l'éducation, la formation et l'insertion des jeunes rejetés par l'école.
Grâce aux efforts de ses adhérents, Tagmat s'est illustrée par la construction d'une maison de jeunes et l'aménagement d'un terrain de jeux où peuvent évoluer à l'aise les adhérents mais aussi tous les jeunes du village. L'Association compte une troupe théâtrale qui a à son actif plusieurs spectacles à la maison de la culture Mouloud-Maameri et dans plusieurs villages de Kabylie. Faisant feu de tout bois, Tagmat s'investit dans le sport autant que dans le social et la culture. C'est ainsi qu'elle organise chaque année le marathon du 20 avril. Les sections d'arts martiaux (taekwondo et vo Viêt Nam) comptent plusieurs titres et champions. L'association a organisé à deux reprises le championnat de wilaya taekwondo.
Une pléiade d'hommes illustres
Les habitants de Taqqa disposent aujourd'hui d'une école primaire centenaire fondée en 1896. L'implantation de cette école pour indigènes a été l'un des axes d'une stratégie coloniale dans le but de rallier des autochtones qui n'avaient jusque-là pas d'accès au savoir ; école qui n'était accessible qu'à une minorité aisée de villageois. Ainsi en 1896, l'école de Taqqa fut implantée sur un site qu'on appelait le cimetière des At Azzi, lieu qui s'appelle toujours ldjamaa Ibuba. En plus de cette infrastructure, pan de l'histoire, les citoyens de Taqqa disposent d'un collège, d'une médiathèque, d'un stade, d'une polyclinique et d'un bureau de poste
Taqqa compte des personnalités dont elle peut s'enorguellir et être fiere ! Il s'agit de Hocine Aït Ahmed, Mbarek Mahiou, Ali Yahia Abdennour, Rachid Ali Yahia, Ahmed Mahiou, Mohand Salah Youyou ... ainsi que l'illustre personnage qu'est Cheïkh Mohand Ou L'houcine


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