Laurent Gbagbo contre le reste du monde. La victoire du chef de l'Etat sortant étant rejetée par la communauté nationale, ce dernier semble décidé à croiser le fer avec elle, à coups d'imprécations et de menaces. Laurent Gbagbo contre le reste du monde. La victoire du chef de l'Etat sortant étant rejetée par la communauté nationale, ce dernier semble décidé à croiser le fer avec elle, à coups d'imprécations et de menaces. Vendredi après-midi, après avoir annulé le vote des électeurs dans neuf départements de la moitié nord du pays, le Conseil constitutionnel a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre avec 51% des voix contre 49% à Alassane Ouattara. Moins de deux heures plus tard, le représentant des Nations unies en Côte d'Ivoire, Youn-Jin Choi, chargé de certifier le scrutin, assurait à l'inverse que l'opposant l'avait emporté, comme l'avait indiqué le président de la Commission électorale indépendante la veille. Dans la foulée, la victoire d'Alassane Ouattara a été reconnue par le secrétaire général des Nations unies, Ban-ki Moon, par l'Union européenne, mais aussi par Nicolas Sarkozy et Barack Obama. Menaces La riposte du régime ivoirien ne s'est pas fait attendre. Sur le plateau du journal télévisé de 20 heures de la chaîne nationale (RTI), un proche conseiller de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, a menacé d'expulsion de représentant de l'Onu, avant de se lancer dans une violente diatribe contre l'organisation internationale, accusée de ne pas respecter la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Il a accusé le diplomate, mandaté par le Conseil de sécurité, d'«incitation à la violence» et d'être un «agent de déstabilisation». Ambassadeur de Côte d'Ivoire auprès des Nations unies, Alcide Djédjé n'a pas hésité à qualifié l'ONU d'«institution de combines», où les Etats les plus puissants défendraient avant tout leurs intérêts. Depuis le scrutin du 28 novembre, le clan présidentiel multiplie, par ailleurs, les intimidations envers les médias et les ressortissants étrangers. Vendredi, un porte-parole de l'armée a prévenu, à la télévision, que des imposteurs vêtus de tenue militaire auraient prévu d'attaquer «des intérêts français», sans donner plus de précision. Près de 14.000 Français, dont une moitié de binationaux, résident en Côte d'Ivoire. Enfin, la RTI a consacré une bonne partie de son journal télévisé à dénoncer les agissements de la presse française. Exhibant une photo de la correspondante de France 24 à Abidjan, elle a accusé la chaîne française de vouloir déstabiliser le pays en ayant relayé la proclamation des résultats provisoires par le président de la CEI qui donnent vainqueur Ouattara. Echange de tirs à Abidjan Des échanges de tirs nourris ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi au sud et au nord d'Abidjan, a appris le journal Libération auprès d'habitants, alors que la Côte d'Ivoire était sous haute tension avec un président proclamé, Laurent Gbagbo, et un autre reconnu à l'étranger, Alassane Ouattara. Comme ils l'avaient fait la veille après la proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo, des centaines de jeunes en colère sont sortis au petit matin, dans le quartier populaire de Koumassi (sud), pour ériger des barricades et mettre le feu à des pneus ou des bouts de bois, dans une ambiance électrique. Vendredi après-midi, après avoir annulé le vote des électeurs dans neuf départements de la moitié nord du pays, le Conseil constitutionnel a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre avec 51% des voix contre 49% à Alassane Ouattara. Moins de deux heures plus tard, le représentant des Nations unies en Côte d'Ivoire, Youn-Jin Choi, chargé de certifier le scrutin, assurait à l'inverse que l'opposant l'avait emporté, comme l'avait indiqué le président de la Commission électorale indépendante la veille. Dans la foulée, la victoire d'Alassane Ouattara a été reconnue par le secrétaire général des Nations unies, Ban-ki Moon, par l'Union européenne, mais aussi par Nicolas Sarkozy et Barack Obama. Menaces La riposte du régime ivoirien ne s'est pas fait attendre. Sur le plateau du journal télévisé de 20 heures de la chaîne nationale (RTI), un proche conseiller de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, a menacé d'expulsion de représentant de l'Onu, avant de se lancer dans une violente diatribe contre l'organisation internationale, accusée de ne pas respecter la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Il a accusé le diplomate, mandaté par le Conseil de sécurité, d'«incitation à la violence» et d'être un «agent de déstabilisation». Ambassadeur de Côte d'Ivoire auprès des Nations unies, Alcide Djédjé n'a pas hésité à qualifié l'ONU d'«institution de combines», où les Etats les plus puissants défendraient avant tout leurs intérêts. Depuis le scrutin du 28 novembre, le clan présidentiel multiplie, par ailleurs, les intimidations envers les médias et les ressortissants étrangers. Vendredi, un porte-parole de l'armée a prévenu, à la télévision, que des imposteurs vêtus de tenue militaire auraient prévu d'attaquer «des intérêts français», sans donner plus de précision. Près de 14.000 Français, dont une moitié de binationaux, résident en Côte d'Ivoire. Enfin, la RTI a consacré une bonne partie de son journal télévisé à dénoncer les agissements de la presse française. Exhibant une photo de la correspondante de France 24 à Abidjan, elle a accusé la chaîne française de vouloir déstabiliser le pays en ayant relayé la proclamation des résultats provisoires par le président de la CEI qui donnent vainqueur Ouattara. Echange de tirs à Abidjan Des échanges de tirs nourris ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi au sud et au nord d'Abidjan, a appris le journal Libération auprès d'habitants, alors que la Côte d'Ivoire était sous haute tension avec un président proclamé, Laurent Gbagbo, et un autre reconnu à l'étranger, Alassane Ouattara. Comme ils l'avaient fait la veille après la proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo, des centaines de jeunes en colère sont sortis au petit matin, dans le quartier populaire de Koumassi (sud), pour ériger des barricades et mettre le feu à des pneus ou des bouts de bois, dans une ambiance électrique.