Au 15e jour de la révolte contre le guide, Mouammar Kadhafi, la situation est toujours aussi confuse et complexe. Action militaire, interdiction de l'espace aérien, durcissement des sanctions touchant le colonel, ses proches et son entourage immédiat, cet ensemble de mesures est mis à réflexion par les grandes puissances pour obliger Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. Il y a un consensus de la communauté internationale à ce que le leader libyen parte. Après des tergiversations et atermoiements, Moscou a fait connaître, hier, sa position et estime que «Mouammar Kadhafi est un homme politiquement mort qui n'a pas sa place dans le monde civilisé et doit quitter le pouvoir», a indiqué une source au Kremlin citée par l'agence Interfax, la Russie appelant ainsi, pour la première fois, le raïs à quitter le pouvoir. Ce que le guide de la Jamahiria refuse et plus que jamais exprime son intention de ne rien lâcher. Interviewé ABC News le numéro 1 libyen affirme qu'il est toujours aimé dans son pays, niant que des manifestations soient organisées contre lui. La situation se complique pour le guide libyen. La communauté internationale est déterminée à employer les grands moyens pour le déloger. La réflexion à une interdiction de l'espace aérien est sérieusement envisagée. L'armée américaine positionne des forces navales et aériennes autour de la Libye, a indiqué le Pentagone, précisant que ses planificateurs étudiaient diverses solutions. La chef de la diplomatie, Hillary Clinton a précisé qu'aucune action militaire impliquant des navires américains n'était prévue dans le pays. L'action américaine à de fortes chance d'être approuvée et suivie par ses partenaires occidentaux. Le Premier ministre français, François Fillon a indiqué que toutes les options étaient à l'étude, dont celle de l'interdiction du survol du territoire libyen qui nécessiterait toutefois l'implication de l'Otan et l'approbation de l'Onu. Cependant, son ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, lui veut «couper tous les flux financiers vers la Libye», mais s'oppose au principe d'une zone d'interdiction aérienne. «Est-ce que ça ne peut pas se retourner contre nous en disant : l'Occident agresse [la Libye] parce qu'il y a du pétrole ?», s'est-il interrogé. En tout état de cause, les jours de Kadhafi à la tête de la Jamahiria sont comptés. Dans une interview accordée à la chaîne ABC, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies déclare que «Washington ne relâchera pas la pression sur Mouammar Kadhafi jusqu'à ce qu'il s'en aille». Les Libyens qui sont tout aussi déterminés à ce que Kadhafi parte, redoutent et rejettent l'intervention étrangère chez eux. A Benghazi, bastion de l'insurrection contre le régime de Kadhafi, des banderoles contre l'intervention étrangère sont brandies par des manifestants. L'organisation Pan islamique l'OCI (Organisation de la conférence islamique) se déclare opposée à toute intervention militaire en Libye. «Toutes les options devraient être utilisées pour le règlement des conflit par des moyens pacifiques et sans avoir recours à l'usage de la force», a déclaré le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, devant le Conseil des droits de l'homme de l'Onu réuni en session à Genève. Sur le terrain, la situation est toujours aussi confuse. Des informations fragmentaires et des rumeurs sont les seules sources d'informations. Selon certaines sources, l'armée libyenne renforce sa présence à Dehiba, poste-frontière avec la Tunisie, dans l'ouest de la Libye. Des véhicules militaires et des soldats armés de Kalachnikovs se sont déployés à ce poste-frontière, qu'ils ont orné de drapeaux verts. Hier, il n'y avait aucune présence militaire à Dehiba, situé à une soixantaine de kilomètres de Nalout. L'armée libyenne a aussi déployé des renforts à Nalout pour ne pas voir la ville tomber aux mains des insurgés qui acculent le régime de Mouammar Kadhafi dans l'ouest du pays. Des témoins à Misrata affirment que les combats continuent, et que les troupes du régime attaquent autour de l'aéroport. Selon un témoin contacté par une agence de presse, les troupes de Kadhafi tentent de pénétrer dans la ville de Zaouiah, aux mains de l'opposition. selon un témoin joint par les médias hier, les villes de Zliten (à l'ouest de Misrata) et Syrte sont toujours sous le contrôle du régime. A Benghazi, cependant, on prépare déjà l'après Kadhafi. Devant un parterre d'une cinquantaine de journalistes internationaux Abdelhafez Ghoqa, le porte-parole de ce Conseil, a exposé l'objectif de la nouvelle entité politique créée. «La création d'un Conseil national vise avant tout à donner un visage politique à la révolution», a-t-il déclaré. Sa composition et son rôle exact dans la vie quotidienne des Libyens sont encore mal définis. «Ce conseil sera formé par des notables, des juges, des avocats, mais rien n'est encore vraiment organisé. Ce n'est pas un parti politique», explique certaines sources. C'est dire que l'après Kadhafi est rempli d'incertitudes en l'absence d'institutions pérennes et surtout visibles. Conséquence de la crise libyenne, les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt-sept ont prévu de se réunir le 11 mars prochain à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à la crise en Libye et en Afrique du Nord. Rien de bon pour les pays de la région. S. B. Au 15e jour de la révolte contre le guide, Mouammar Kadhafi, la situation est toujours aussi confuse et complexe. Action militaire, interdiction de l'espace aérien, durcissement des sanctions touchant le colonel, ses proches et son entourage immédiat, cet ensemble de mesures est mis à réflexion par les grandes puissances pour obliger Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. Il y a un consensus de la communauté internationale à ce que le leader libyen parte. Après des tergiversations et atermoiements, Moscou a fait connaître, hier, sa position et estime que «Mouammar Kadhafi est un homme politiquement mort qui n'a pas sa place dans le monde civilisé et doit quitter le pouvoir», a indiqué une source au Kremlin citée par l'agence Interfax, la Russie appelant ainsi, pour la première fois, le raïs à quitter le pouvoir. Ce que le guide de la Jamahiria refuse et plus que jamais exprime son intention de ne rien lâcher. Interviewé ABC News le numéro 1 libyen affirme qu'il est toujours aimé dans son pays, niant que des manifestations soient organisées contre lui. La situation se complique pour le guide libyen. La communauté internationale est déterminée à employer les grands moyens pour le déloger. La réflexion à une interdiction de l'espace aérien est sérieusement envisagée. L'armée américaine positionne des forces navales et aériennes autour de la Libye, a indiqué le Pentagone, précisant que ses planificateurs étudiaient diverses solutions. La chef de la diplomatie, Hillary Clinton a précisé qu'aucune action militaire impliquant des navires américains n'était prévue dans le pays. L'action américaine à de fortes chance d'être approuvée et suivie par ses partenaires occidentaux. Le Premier ministre français, François Fillon a indiqué que toutes les options étaient à l'étude, dont celle de l'interdiction du survol du territoire libyen qui nécessiterait toutefois l'implication de l'Otan et l'approbation de l'Onu. Cependant, son ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, lui veut «couper tous les flux financiers vers la Libye», mais s'oppose au principe d'une zone d'interdiction aérienne. «Est-ce que ça ne peut pas se retourner contre nous en disant : l'Occident agresse [la Libye] parce qu'il y a du pétrole ?», s'est-il interrogé. En tout état de cause, les jours de Kadhafi à la tête de la Jamahiria sont comptés. Dans une interview accordée à la chaîne ABC, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies déclare que «Washington ne relâchera pas la pression sur Mouammar Kadhafi jusqu'à ce qu'il s'en aille». Les Libyens qui sont tout aussi déterminés à ce que Kadhafi parte, redoutent et rejettent l'intervention étrangère chez eux. A Benghazi, bastion de l'insurrection contre le régime de Kadhafi, des banderoles contre l'intervention étrangère sont brandies par des manifestants. L'organisation Pan islamique l'OCI (Organisation de la conférence islamique) se déclare opposée à toute intervention militaire en Libye. «Toutes les options devraient être utilisées pour le règlement des conflit par des moyens pacifiques et sans avoir recours à l'usage de la force», a déclaré le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, devant le Conseil des droits de l'homme de l'Onu réuni en session à Genève. Sur le terrain, la situation est toujours aussi confuse. Des informations fragmentaires et des rumeurs sont les seules sources d'informations. Selon certaines sources, l'armée libyenne renforce sa présence à Dehiba, poste-frontière avec la Tunisie, dans l'ouest de la Libye. Des véhicules militaires et des soldats armés de Kalachnikovs se sont déployés à ce poste-frontière, qu'ils ont orné de drapeaux verts. Hier, il n'y avait aucune présence militaire à Dehiba, situé à une soixantaine de kilomètres de Nalout. L'armée libyenne a aussi déployé des renforts à Nalout pour ne pas voir la ville tomber aux mains des insurgés qui acculent le régime de Mouammar Kadhafi dans l'ouest du pays. Des témoins à Misrata affirment que les combats continuent, et que les troupes du régime attaquent autour de l'aéroport. Selon un témoin contacté par une agence de presse, les troupes de Kadhafi tentent de pénétrer dans la ville de Zaouiah, aux mains de l'opposition. selon un témoin joint par les médias hier, les villes de Zliten (à l'ouest de Misrata) et Syrte sont toujours sous le contrôle du régime. A Benghazi, cependant, on prépare déjà l'après Kadhafi. Devant un parterre d'une cinquantaine de journalistes internationaux Abdelhafez Ghoqa, le porte-parole de ce Conseil, a exposé l'objectif de la nouvelle entité politique créée. «La création d'un Conseil national vise avant tout à donner un visage politique à la révolution», a-t-il déclaré. Sa composition et son rôle exact dans la vie quotidienne des Libyens sont encore mal définis. «Ce conseil sera formé par des notables, des juges, des avocats, mais rien n'est encore vraiment organisé. Ce n'est pas un parti politique», explique certaines sources. C'est dire que l'après Kadhafi est rempli d'incertitudes en l'absence d'institutions pérennes et surtout visibles. Conséquence de la crise libyenne, les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt-sept ont prévu de se réunir le 11 mars prochain à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à la crise en Libye et en Afrique du Nord. Rien de bon pour les pays de la région. S. B.