Créé par la loi n° 84-10 du 11 février 1984, le service civil avait entre autres objectifs d'impulser un cadre à même de prendre en charge les besoins en matière de soins et de médecine dans les régions du pays dépourvues de personnels, de moyens et d'équipements. Près de 30 ans après l'institution de ce service, force est de constater qu'il est fait l'objet d'un rejet unanime de la part des médecins résidents, si tant que, à cause de lui, les hôpitaux du pays continuent d'être paralysés. Faut-il carrément supprimer ce service ou répondre aux doléances des praticiens qui espèrent des mesures incitatives ? Pour l'instant, les autorités ne semblent pas trop s'accommoder de ce débrayage sans précédent. Lors de son dernier passage à la télévision, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, avait abordé cette affaire sous l'angle de l'engagement patriotique. C'est dire tout le fossé qui sépare la tutelle des professionnels qui n'appréhendent leur métier que sous l'angle de l'efficacité et de la rentabilité. Pourquoi faire le service civil lorsque les conditions ne sont pas réunies pour exercer notre profession, rétorquent les médecins. «Le service civil n'est pas la bonne réponse, il avait été conçu comme une solution provisoire, mais maintenant, il dure depuis plus de vingt ans et cette formule n'a rien réglé» déplore le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Et de souligner le hiatus existant entre une situation qui exige le service civil et celle qui rend possible l'existence d'une pléthore de médecins chômeurs ou qui émargent dans le pré-emploi. A ses yeux les pouvoirs publics devraient «mettre le paquet» en instaurant des mesures incitatives comme l'octroi de primes. «Dans le principe le service civil n'est pas discutable, c'est sur la forme qu'on peut en débattre» affirme pour sa part le Dr Bekkat-Berkani Mohamed, président du Conseil national de l'Ordre des médecins. «C'est tout l'échec des pouvoirs publics qu'on voit là, on n'a pas su intéresser le corps médical» assène-t-il péremptoire. «On dit que la place des médecins est au chevet des malades. De là, à les obliger à faire ce service sans rétribution à la mesure des efforts consentis, cela n'est pas normal d'autant plus que les autres corporations ne sont pas appelées à faire le service civil». Et d'ajouter «il se trouve que la corporation qui est sollicitée est celle-là même qui capitalise la plus importante durée en terme de formation universitaire. Ils ont des bac + 7 avec le service militaire, cela fait un bac + 8 et avec le service civil, un bac + 13». Pour le Dr Merabet «les difficultés du service civil sont réels, les médecins qui sont souvent mariés y font des séjours durant lesquels ils doivent gérer l'épreuve de leur propre maternité ou de leur conjoint (étant entendu que les femmes médecins sont aussi astreintes au service civil». «Les patriciens demandent leurs droits, ils veulent des moyens, un cadre de vie et de travail, alors qu'il faut des réponses consensuelles, la tutelle ne sait répondre par (le) non. On voit aujourd'hui les dégâts, 3 mois d'arrêt, c'est le drame, je me pose une question : est-ce que la santé est importante pour le pays, oui ou non ?» s'interroge le Dr Bekkat. Créé par la loi n° 84-10 du 11 février 1984, le service civil avait entre autres objectifs d'impulser un cadre à même de prendre en charge les besoins en matière de soins et de médecine dans les régions du pays dépourvues de personnels, de moyens et d'équipements. Près de 30 ans après l'institution de ce service, force est de constater qu'il est fait l'objet d'un rejet unanime de la part des médecins résidents, si tant que, à cause de lui, les hôpitaux du pays continuent d'être paralysés. Faut-il carrément supprimer ce service ou répondre aux doléances des praticiens qui espèrent des mesures incitatives ? Pour l'instant, les autorités ne semblent pas trop s'accommoder de ce débrayage sans précédent. Lors de son dernier passage à la télévision, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, avait abordé cette affaire sous l'angle de l'engagement patriotique. C'est dire tout le fossé qui sépare la tutelle des professionnels qui n'appréhendent leur métier que sous l'angle de l'efficacité et de la rentabilité. Pourquoi faire le service civil lorsque les conditions ne sont pas réunies pour exercer notre profession, rétorquent les médecins. «Le service civil n'est pas la bonne réponse, il avait été conçu comme une solution provisoire, mais maintenant, il dure depuis plus de vingt ans et cette formule n'a rien réglé» déplore le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Et de souligner le hiatus existant entre une situation qui exige le service civil et celle qui rend possible l'existence d'une pléthore de médecins chômeurs ou qui émargent dans le pré-emploi. A ses yeux les pouvoirs publics devraient «mettre le paquet» en instaurant des mesures incitatives comme l'octroi de primes. «Dans le principe le service civil n'est pas discutable, c'est sur la forme qu'on peut en débattre» affirme pour sa part le Dr Bekkat-Berkani Mohamed, président du Conseil national de l'Ordre des médecins. «C'est tout l'échec des pouvoirs publics qu'on voit là, on n'a pas su intéresser le corps médical» assène-t-il péremptoire. «On dit que la place des médecins est au chevet des malades. De là, à les obliger à faire ce service sans rétribution à la mesure des efforts consentis, cela n'est pas normal d'autant plus que les autres corporations ne sont pas appelées à faire le service civil». Et d'ajouter «il se trouve que la corporation qui est sollicitée est celle-là même qui capitalise la plus importante durée en terme de formation universitaire. Ils ont des bac + 7 avec le service militaire, cela fait un bac + 8 et avec le service civil, un bac + 13». Pour le Dr Merabet «les difficultés du service civil sont réels, les médecins qui sont souvent mariés y font des séjours durant lesquels ils doivent gérer l'épreuve de leur propre maternité ou de leur conjoint (étant entendu que les femmes médecins sont aussi astreintes au service civil». «Les patriciens demandent leurs droits, ils veulent des moyens, un cadre de vie et de travail, alors qu'il faut des réponses consensuelles, la tutelle ne sait répondre par (le) non. On voit aujourd'hui les dégâts, 3 mois d'arrêt, c'est le drame, je me pose une question : est-ce que la santé est importante pour le pays, oui ou non ?» s'interroge le Dr Bekkat.