Depuis quelque temps, beaucoup de jeunes se sont mis en tête de créer, dans le cadre du dispositif de l'Ansej, des agences de location de voitures. Depuis quelque temps, beaucoup de jeunes se sont mis en tête de créer, dans le cadre du dispositif de l'Ansej, des agences de location de voitures. Une activité rentable, se disent-ils, en prenant exemple sur ceux qui se sont lancés dans ce créneau avant eux. Mais ils ne doivent pas perdre de vue que c'est aussi une activité qui comporte un certain nombre de risques. Il ne se passe pas, en effet, une seule semaine sans qu'il n'y ait des dépôts de plaintes au sujet de clients qui ont loué des voitures pour disparaître ensuite dans la nature. Ce n'est qu'une fois leurs voitures volées que les gérants s'aperçoivent que les papiers d'identité fournis sont faux. Avec un bon scanner et une bonne imprimante, on arrive à produire de faux documents qui tromperaient la vigilance des plus avertis. Parmi les agents de location de voitures qui se sont ainsi fait avoir, Karim, un jeune homme d'une trentaine d'années dont l'agence se trouve à Bab Ezzouar. Son activité marchait tellement bien qu'il avait décidé de l'agrandir en se débarrassant de ses petites voitures de tourisme au profit de grands et luxueux 4x4. Ainsi, se dit-il, il toucherait une clientèle un peu plus aisée. Ce qui était vrai… Sauf que ce genre de clientèle aisée n'a pas besoin de louer de voitures. elle a les siennes. Deux jours après avoir réceptionné ses trois gros véhicules de luxe, Karim reçut la visite d'un jeune homme bien habillé et qui s'était présenté comme le patron d'une petite entreprise économique en pleine expansion. - Vous comprenez monsieur, lui avait dit le jeune homme, de nos jours les apparences comptent beaucoup. Je rencontre beaucoup de monde dans la sphère du business mais si on me voit arriver avec ma petite 205, on ne me prendra pas au sérieux. C'est pourquoi, de temps en temps, je loue des voitures de luxe. Et je ne vous apprendrai rien, mon frère, si je vous dis que les 4x4 sont devenus un des signes extérieurs de la réussite et de la puissance. Quand vous êtes à bord de ce type de véhicules, on vous respecte, on vous écoute. Karim jubilait. Il avait frappé en plein dans le mille. Avec une douzaine de clients comme celui qui était là en face de lui, sa fortune sera faite. Il pourrait même en moins d'une année ouvrir deux autres agences et acheter d'autres véhicules qui travailleraient pour lui. Le client s'avéra être un partenaire extraordinaire : il avait payé le montant de la location pour la journée ainsi que la caution sans le moindre commentaire. Il s'était même permis une réflexion qui avait mis à l'aise Karim - Vous remarquerez, mon frère, que je n'ai pas essayé de négocier vos prix… - C'est vrai, d'habitude, les gens négocient… - Moi, si je ne négocie pas, ce n'est pas parce que je suis riche. C'est parce que le service que vous venez de me fournir n'a pas de prix. En moins de quelques jours, si je réussis à séduire le client chez qui je me rends, je récupérerai cette dépense et je gagnerait un joli pactole. - Ah ! vraiment, vous, vous êtes franc ! Vous me plaisez beaucoup ! s'exclama Karim, aux anges. Le client s'en alla. Il devait revenir le soir même avec le 4x4 qu'il avait loué. Mais à 21h, il n'était toujours pas revenu. Karim commença à s'inquiéter et il lui téléphona. Il eut droit à un répondeur qui lui disait que «l'appareil devait être fermé ou en dehors de la zone de couverture». Il voulut déposer plainte mais il hésitait. Si à chaque fois qu'un client accusait un léger retard il déposait plainte contre lui, il n'aurait plus qu'à changer d'activité. Et puis, chaque fois qu'il se rappelait son jeune client, il tentait de se persuader qu'il n'y avait vraiment pas lieu de s'inquiéter. Le jeune homme d'affaires devait se trouver dans un endroit où il n'y avait pas de champ. C'est pourquoi il ne pouvait pas l'appeler pour l'avertir de son retard. Il le voyait déjà revenant le lendemain pour lui présenter ses excuses… la vie est pleine d'imprévus ! C'est vrai. La vie est pleine d'imprévus mais souvent fort désagréables. Le lendemain à midi, comme le client ne revenait toujours pas, Karim déposa plainte. Et c'est au poste de police qu'il apprit qu'il y avait un gang qui activait entre Dar El-Beïda, Bordj El-Kiffan et Bab Ezzouar. Un gang qui s'était spécialisé dans le vol des 4x4. Sa déposition faite, on lui dit qu'on lui ferait signe dès qu'il y aura du nouveau. La semaine dernière Karim s'est retrouvé au tribunal d'El Harrach en sa qualité de victime. Au box des accusés, il y avait quatre jeunes hommes dont l'activité principale consistait à louer des voitures de luxe qu'ils… revendaient avec une facilité incroyable malgré l'absence de papiers. Quand le jeune auquel avait eu affaire Karim fut appelé à la barre, il déclara d'une voix calme : «J'étais endetté et c'était le seul moyen pour moi de me tirer d'affaire : louer des voitures et les vendre ensuite.» Une peine de 4 ans de prison ferme et une amende de 20 millions de centimes furent requises contre l'escroc. Une activité rentable, se disent-ils, en prenant exemple sur ceux qui se sont lancés dans ce créneau avant eux. Mais ils ne doivent pas perdre de vue que c'est aussi une activité qui comporte un certain nombre de risques. Il ne se passe pas, en effet, une seule semaine sans qu'il n'y ait des dépôts de plaintes au sujet de clients qui ont loué des voitures pour disparaître ensuite dans la nature. Ce n'est qu'une fois leurs voitures volées que les gérants s'aperçoivent que les papiers d'identité fournis sont faux. Avec un bon scanner et une bonne imprimante, on arrive à produire de faux documents qui tromperaient la vigilance des plus avertis. Parmi les agents de location de voitures qui se sont ainsi fait avoir, Karim, un jeune homme d'une trentaine d'années dont l'agence se trouve à Bab Ezzouar. Son activité marchait tellement bien qu'il avait décidé de l'agrandir en se débarrassant de ses petites voitures de tourisme au profit de grands et luxueux 4x4. Ainsi, se dit-il, il toucherait une clientèle un peu plus aisée. Ce qui était vrai… Sauf que ce genre de clientèle aisée n'a pas besoin de louer de voitures. elle a les siennes. Deux jours après avoir réceptionné ses trois gros véhicules de luxe, Karim reçut la visite d'un jeune homme bien habillé et qui s'était présenté comme le patron d'une petite entreprise économique en pleine expansion. - Vous comprenez monsieur, lui avait dit le jeune homme, de nos jours les apparences comptent beaucoup. Je rencontre beaucoup de monde dans la sphère du business mais si on me voit arriver avec ma petite 205, on ne me prendra pas au sérieux. C'est pourquoi, de temps en temps, je loue des voitures de luxe. Et je ne vous apprendrai rien, mon frère, si je vous dis que les 4x4 sont devenus un des signes extérieurs de la réussite et de la puissance. Quand vous êtes à bord de ce type de véhicules, on vous respecte, on vous écoute. Karim jubilait. Il avait frappé en plein dans le mille. Avec une douzaine de clients comme celui qui était là en face de lui, sa fortune sera faite. Il pourrait même en moins d'une année ouvrir deux autres agences et acheter d'autres véhicules qui travailleraient pour lui. Le client s'avéra être un partenaire extraordinaire : il avait payé le montant de la location pour la journée ainsi que la caution sans le moindre commentaire. Il s'était même permis une réflexion qui avait mis à l'aise Karim - Vous remarquerez, mon frère, que je n'ai pas essayé de négocier vos prix… - C'est vrai, d'habitude, les gens négocient… - Moi, si je ne négocie pas, ce n'est pas parce que je suis riche. C'est parce que le service que vous venez de me fournir n'a pas de prix. En moins de quelques jours, si je réussis à séduire le client chez qui je me rends, je récupérerai cette dépense et je gagnerait un joli pactole. - Ah ! vraiment, vous, vous êtes franc ! Vous me plaisez beaucoup ! s'exclama Karim, aux anges. Le client s'en alla. Il devait revenir le soir même avec le 4x4 qu'il avait loué. Mais à 21h, il n'était toujours pas revenu. Karim commença à s'inquiéter et il lui téléphona. Il eut droit à un répondeur qui lui disait que «l'appareil devait être fermé ou en dehors de la zone de couverture». Il voulut déposer plainte mais il hésitait. Si à chaque fois qu'un client accusait un léger retard il déposait plainte contre lui, il n'aurait plus qu'à changer d'activité. Et puis, chaque fois qu'il se rappelait son jeune client, il tentait de se persuader qu'il n'y avait vraiment pas lieu de s'inquiéter. Le jeune homme d'affaires devait se trouver dans un endroit où il n'y avait pas de champ. C'est pourquoi il ne pouvait pas l'appeler pour l'avertir de son retard. Il le voyait déjà revenant le lendemain pour lui présenter ses excuses… la vie est pleine d'imprévus ! C'est vrai. La vie est pleine d'imprévus mais souvent fort désagréables. Le lendemain à midi, comme le client ne revenait toujours pas, Karim déposa plainte. Et c'est au poste de police qu'il apprit qu'il y avait un gang qui activait entre Dar El-Beïda, Bordj El-Kiffan et Bab Ezzouar. Un gang qui s'était spécialisé dans le vol des 4x4. Sa déposition faite, on lui dit qu'on lui ferait signe dès qu'il y aura du nouveau. La semaine dernière Karim s'est retrouvé au tribunal d'El Harrach en sa qualité de victime. Au box des accusés, il y avait quatre jeunes hommes dont l'activité principale consistait à louer des voitures de luxe qu'ils… revendaient avec une facilité incroyable malgré l'absence de papiers. Quand le jeune auquel avait eu affaire Karim fut appelé à la barre, il déclara d'une voix calme : «J'étais endetté et c'était le seul moyen pour moi de me tirer d'affaire : louer des voitures et les vendre ensuite.» Une peine de 4 ans de prison ferme et une amende de 20 millions de centimes furent requises contre l'escroc.