Des milliers d'Egyptiens se sont massés vendredi dernier place Tahrir, au Caire, afin de maintenir la pression sur les dirigeants militaires pour qu'ils accélèrent la démocratisation et jugent au plus vite l'ancien président Hosni Moubarak, ainsi que ses anciens collaborateurs. Mais au-delà de ce grand rassemblement, l'absence des Frères musulmans, le mouvement politique le plus structuré de l'Egypte post-révolutionnaire, a été particulièrement remarquée. Présents lors de la dernière grande manifestation organisée il y a une semaine en Egypte, les Frères musulmans ont justifié leur décision en expliquant qu'il fallait du temps aux autorités pour répondre aux demandes du peuple. Selon les analystes, l'actuelle prudence de la confrérie des Frères musulmans s'expliquerait par le fait que ses responsables ne souhaitent pas froisser l'armée, qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak, en février. Et pour cause, leur mouvement était interdit à l'époque du "raïs" et aujourd'hui, ils n'ont jamais été aussi libres. Le fait que la confrérie ne se joigne pas aux manifestations de vendredi souligne par ailleurs la fracture qui commence à se dessiner entre les Frères musulmans et une nouvelle génération de manifestants, moins bien organisée, mais bien déterminée à ne pas relâcher la pression sur le pouvoir intérimaire."Les jeunes rejettent en bloc le langage des menaces employé par le Conseil suprême des forces armées. Il rejettent aussi ce mode de dialogue", a dit Mohamed Adel, un responsable du mouvement du 6-Avril. Les mécontents de la place Tahrir, dont certains campent depuis une semaine à cet endroit, ont dit n'avoir pas du tout apprécié le ton utilisé cette semaine dans des communiqués de presse diffusés par l'armée, au sein desquels les manifestations étaient décrites comme des menaces pour l'ordre public. Les autorités égyptiennes avaient prévenu qu'elles utiliseraient tous les moyens légaux, sans violence, pour faire cesser ces mouvements. Mais pour l'heure, aucune action dans ce sens n'a été mise en oeuvre à travers le pays. Place Tahrir, vendredi, les slogans hostiles au pouvoir intérimaire ont fusé."A bas le régime militaire!", scandait notamment un groupe de personnes venues manifester. D'autres demandaient que soient jugés tous les policiers qui ont tué des manifestants pendant les grands mouvements de contestation du début d'année. Tous avaient un point commun, celui de demander que leurs revendications, en termes de démocratie et de justice, ne restent pas lettres mortes. Reuters Des milliers d'Egyptiens se sont massés vendredi dernier place Tahrir, au Caire, afin de maintenir la pression sur les dirigeants militaires pour qu'ils accélèrent la démocratisation et jugent au plus vite l'ancien président Hosni Moubarak, ainsi que ses anciens collaborateurs. Mais au-delà de ce grand rassemblement, l'absence des Frères musulmans, le mouvement politique le plus structuré de l'Egypte post-révolutionnaire, a été particulièrement remarquée. Présents lors de la dernière grande manifestation organisée il y a une semaine en Egypte, les Frères musulmans ont justifié leur décision en expliquant qu'il fallait du temps aux autorités pour répondre aux demandes du peuple. Selon les analystes, l'actuelle prudence de la confrérie des Frères musulmans s'expliquerait par le fait que ses responsables ne souhaitent pas froisser l'armée, qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak, en février. Et pour cause, leur mouvement était interdit à l'époque du "raïs" et aujourd'hui, ils n'ont jamais été aussi libres. Le fait que la confrérie ne se joigne pas aux manifestations de vendredi souligne par ailleurs la fracture qui commence à se dessiner entre les Frères musulmans et une nouvelle génération de manifestants, moins bien organisée, mais bien déterminée à ne pas relâcher la pression sur le pouvoir intérimaire."Les jeunes rejettent en bloc le langage des menaces employé par le Conseil suprême des forces armées. Il rejettent aussi ce mode de dialogue", a dit Mohamed Adel, un responsable du mouvement du 6-Avril. Les mécontents de la place Tahrir, dont certains campent depuis une semaine à cet endroit, ont dit n'avoir pas du tout apprécié le ton utilisé cette semaine dans des communiqués de presse diffusés par l'armée, au sein desquels les manifestations étaient décrites comme des menaces pour l'ordre public. Les autorités égyptiennes avaient prévenu qu'elles utiliseraient tous les moyens légaux, sans violence, pour faire cesser ces mouvements. Mais pour l'heure, aucune action dans ce sens n'a été mise en oeuvre à travers le pays. Place Tahrir, vendredi, les slogans hostiles au pouvoir intérimaire ont fusé."A bas le régime militaire!", scandait notamment un groupe de personnes venues manifester. D'autres demandaient que soient jugés tous les policiers qui ont tué des manifestants pendant les grands mouvements de contestation du début d'année. Tous avaient un point commun, celui de demander que leurs revendications, en termes de démocratie et de justice, ne restent pas lettres mortes. Reuters