Les révoltes au Maghreb et dans le monde arabe, à coup sûr, n'ont pas encore livré tous leurs secrets. L'onde de choc de l'acte-suicide de Mohammed Bouazizi, partie du centre de la Tunisie, s'est propagée dans l'Orient arabe en épargnant, toutefois, les monarchies du Golfe et l'Arabie saoudite qui ne sont pas pour autant un parangon de démocratie. Au Maghreb, la révolte peine à se déplacer vers l'ouest de la Tunisie. Elle s'est, donc, contentée d'affecter l'Egypte de Moubarak et la Libye de Kadhafi. Suffisamment forte en Tunisie, elle a forcé Ben Ali à abandonner le pouvoir et l'armée a dû se ranger au côté des insurgés. Les réactions face à ces révoltes populaires diffèrent suivant les armées et les personnalités des chefs d'Etat des pays respectifs. Si Mouammar Khadafi s'est taillé, sa vie durant, une étoffe de nomade-guerrier intrépide, il a tenu à quitter la scène en adoptant une attitude conforme à cette image. Il devait, donc, rester dans son pays et «mourir les armes à la main» quoi qu'il en coûte. Moubarek a préféré jeter l'éponge, il est vrai, après avoir été lâché par son armée. Mais lui qui croyait incarner l'Egypte, a cru bon de rester à demeure souffrant d'être comparé au tyran de Tunis qui en a été réduit à prendre la fuite. Hormis la Libye, les pays nord-africains, ont plus ou moins aménagé des espaces pour des formes d'opposition politique, quand bien même leurs économies présentent le défaut d'être à forte teneur rentière (pétrole pour l'Algérie, la Libye et l'Egypte) (tourisme pour la Tunisie) (phosphate et banques pour le Maroc). La situation ne diffère pas en Syrie et au Yémen où c'est le pétrole qui reste la première ressource, mais partout la corruption s'est développée en l'absence de transparence et, surtout, de démocratie causant ainsi des blocages au niveau de l'alternance des élites. Les pouvoirs, devenus quasi dynastiques, perdurent et se perpétuent de père en fils ou se préparent à le devenir (Hafed al-Assad, Bachar al-Assad, pour le premier cas et Moubarak et Khadafi pour le second cas. Les lectures divergent à propos de ces révoltes qu'on a coutume de désigner sous le générique de «révoltes arabes». Grosso modo, deux approches ont été développées. La première voit dans la société civile et la jeunesse le moteur des protestations, la seconde confère plutôt un rôle prépondérant aux classes dirigeantes opposées à l'un des clans rivaux au pouvoir. Mais dans la foulée de ces insurrections, les pays se mettent à nu révélant soudain leur architecture sociale véritable. Khadafi qui a régné sur la Libye en maître absolu depuis le coup d'Etat contre le roi Idris 1er en 1967 a fait le vide autour de lui, il a empêché l'éclosion du mouvement associatif et des partis politiques rendant ainsi suspecte toute contestation au régime politique, si tant que la seule voie qui restait est de prendre les armes. Mais le rapport de force est favorable au régime en place du fait de sa détention de la violence légitime. Et du fait aussi que sa longévité lui a permis d'accumuler au fil des ans un arsenal militaire considérable qu'il a acquis auprès des puissances européennes dont, d'ailleurs, il a fallu l'intervention étrangère pour le détruire. Ce dont on est sûr, c'est que ces révoltes pointent avant tout les pouvoirs dictatoriaux même si on peut douter sur les aspirations à la démocratie de la part d'une société comme la Libye. Mais tous ces peuples n'hésitent pas à réclamer ouvertement chacun à sa façon l'aide étrangère pour venir à bout des potentats locaux disqualifiant ainsi les mythologies nationalistes. «Les révoltes arabes», donc, remettent ouvertement en cause le nationalisme arabe, même des opposants en Syrie, un des berceaux du bâathisme, n'y ont pas échappé. A leurs yeux, l'aide éventuelle de l'Occident est de nature à sortir leur pays de l'oppression. On est, donc, très loin du «choc des civilisations», l'idée si chère à Samuel P. Huntington. Les révoltes au Maghreb et dans le monde arabe, à coup sûr, n'ont pas encore livré tous leurs secrets. L'onde de choc de l'acte-suicide de Mohammed Bouazizi, partie du centre de la Tunisie, s'est propagée dans l'Orient arabe en épargnant, toutefois, les monarchies du Golfe et l'Arabie saoudite qui ne sont pas pour autant un parangon de démocratie. Au Maghreb, la révolte peine à se déplacer vers l'ouest de la Tunisie. Elle s'est, donc, contentée d'affecter l'Egypte de Moubarak et la Libye de Kadhafi. Suffisamment forte en Tunisie, elle a forcé Ben Ali à abandonner le pouvoir et l'armée a dû se ranger au côté des insurgés. Les réactions face à ces révoltes populaires diffèrent suivant les armées et les personnalités des chefs d'Etat des pays respectifs. Si Mouammar Khadafi s'est taillé, sa vie durant, une étoffe de nomade-guerrier intrépide, il a tenu à quitter la scène en adoptant une attitude conforme à cette image. Il devait, donc, rester dans son pays et «mourir les armes à la main» quoi qu'il en coûte. Moubarek a préféré jeter l'éponge, il est vrai, après avoir été lâché par son armée. Mais lui qui croyait incarner l'Egypte, a cru bon de rester à demeure souffrant d'être comparé au tyran de Tunis qui en a été réduit à prendre la fuite. Hormis la Libye, les pays nord-africains, ont plus ou moins aménagé des espaces pour des formes d'opposition politique, quand bien même leurs économies présentent le défaut d'être à forte teneur rentière (pétrole pour l'Algérie, la Libye et l'Egypte) (tourisme pour la Tunisie) (phosphate et banques pour le Maroc). La situation ne diffère pas en Syrie et au Yémen où c'est le pétrole qui reste la première ressource, mais partout la corruption s'est développée en l'absence de transparence et, surtout, de démocratie causant ainsi des blocages au niveau de l'alternance des élites. Les pouvoirs, devenus quasi dynastiques, perdurent et se perpétuent de père en fils ou se préparent à le devenir (Hafed al-Assad, Bachar al-Assad, pour le premier cas et Moubarak et Khadafi pour le second cas. Les lectures divergent à propos de ces révoltes qu'on a coutume de désigner sous le générique de «révoltes arabes». Grosso modo, deux approches ont été développées. La première voit dans la société civile et la jeunesse le moteur des protestations, la seconde confère plutôt un rôle prépondérant aux classes dirigeantes opposées à l'un des clans rivaux au pouvoir. Mais dans la foulée de ces insurrections, les pays se mettent à nu révélant soudain leur architecture sociale véritable. Khadafi qui a régné sur la Libye en maître absolu depuis le coup d'Etat contre le roi Idris 1er en 1967 a fait le vide autour de lui, il a empêché l'éclosion du mouvement associatif et des partis politiques rendant ainsi suspecte toute contestation au régime politique, si tant que la seule voie qui restait est de prendre les armes. Mais le rapport de force est favorable au régime en place du fait de sa détention de la violence légitime. Et du fait aussi que sa longévité lui a permis d'accumuler au fil des ans un arsenal militaire considérable qu'il a acquis auprès des puissances européennes dont, d'ailleurs, il a fallu l'intervention étrangère pour le détruire. Ce dont on est sûr, c'est que ces révoltes pointent avant tout les pouvoirs dictatoriaux même si on peut douter sur les aspirations à la démocratie de la part d'une société comme la Libye. Mais tous ces peuples n'hésitent pas à réclamer ouvertement chacun à sa façon l'aide étrangère pour venir à bout des potentats locaux disqualifiant ainsi les mythologies nationalistes. «Les révoltes arabes», donc, remettent ouvertement en cause le nationalisme arabe, même des opposants en Syrie, un des berceaux du bâathisme, n'y ont pas échappé. A leurs yeux, l'aide éventuelle de l'Occident est de nature à sortir leur pays de l'oppression. On est, donc, très loin du «choc des civilisations», l'idée si chère à Samuel P. Huntington.