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2es assises nationales de l'architecture
Esthétique, la face ratée de l'urbanisme
Publié dans Le Midi Libre le 17 - 12 - 2012

Dans un conteste marqué par une tension sur les attributions du logement, tous types confondus, arrive ces assises comme une soupape de sécurité pour désamorcer la bombe du logement d'une part et la vacance que connaît ce secteur. A quelques jours du renouvellement de la direction du Cnoa, son patron compte dégager la nouvelle feuille de route de ces assises en guise de grande ligne de la prochaine direction du Cnoa.
Dans un conteste marqué par une tension sur les attributions du logement, tous types confondus, arrive ces assises comme une soupape de sécurité pour désamorcer la bombe du logement d'une part et la vacance que connaît ce secteur. A quelques jours du renouvellement de la direction du Cnoa, son patron compte dégager la nouvelle feuille de route de ces assises en guise de grande ligne de la prochaine direction du Cnoa.
L'urbanisme est sous la loupe des experts en architecture à Oran depuis samedi et jusqu'à aujourd'hui puisque se tiennent les Assises nationales d'architecture au centre des conventions Ahmed-Benahmed. Durant ces assisses la question de l'architecture dans l'urbanisme national sera soulevée et étudiée. Pour en parler des experts internationaux seront de la partie. Il en va de
la Tunisie, du Maroc, de la France et du Canada. Pour le côté officiel seront présents le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa) qui, faut-il le rappeler, organise ces assises et différents ministères en rapport avec l'urbanisme. Il s'agit précisément des ministères respectifs de l'Habitat et l'Urbanisme, de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, des Travaux publics et du Tourisme. C'est dire l'importance de ces assises qui viennent six années après les premières. Elles avaient eu lieu en 2006 à Alger et étaient placées sous le haut patronage du chef de l'état. Au moment des faits le président Abdelaziz Bouteflika avait inauguré ces assises avec des propos peu amènes mais vrais : « J'ai honte, j'ai honte, j'ai honte de la saleté de nos villes et du cadre de vie de nos citoyens dans sa globalité » Six ans plus tard un tour dans nos villes nous font conclure qu'à
« ibidem idem »
L'esthétique urbaine, la face ratée de l'habitat
l'esthétique urbanistique n'est pas l'apanage de l'Algérien qui, pris dans la logique du gain d'espace intérieur, rentabilise et investit tous les autres espaces. Résultat des comptes nos habitations, construites récemment ou anciennes, ont pour façades une image
désolante. Pour pallier cet état de faits l'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, avait abordé le sujet en septembre 2011. Pour lui l'esthétique urbaine est intiment liée à l'avènement de la parabole. Pour en découdre il a prôné aux promoteurs de « se rapprocher des architectes et le ministère de la Poste et des Technologie de l'information et de la Communication afin de trouver une solution pour placer les câbles des antennes ».S'agissant des espaces urbains traditionnellement associés aux immeubles, bon nombre d'entre eux sont investis par manque de logement ou abus de biens communs. Si le cas est social il n'en demeure pas moins qu'il interpelle plus d'un sur la difformité de l'urbanisme ancien et nouveau. Le pire dans ces excroissances urbanistiques est la complicité tacite des APC et l'absence totale pour ne pas dire l'inaction de la police urbaine. Autant de facteur déformant l'image de l'habitat chez nous, notamment pour ce qui est des propriétés collectives. Pour ce qui est des habitations privées, type propriété, le constat est plus amer parce que les nouvelles « villas » ne répondent plus aux normes méditerranéennes. Ainsi qu'il s'agisse du type de construction ou de sa couleur tout est en contraste total avec l'aménagement du territoire. Comment expliquer ce délit et cette laideur qui emplit nos villes et campagnes. Pour mieux comprendre ce phénomène il suffit de filtrer les chantiers de construction pour avoir la bonne température. Dans ces lieux d'ouvrage tous les acteurs sont présents sauf l'architecte. Par appât du gain celui-ci est largué à l'arrière-plan du plan urbanistique par le maître d'ouvrage. Pourtant à la première tuile il est le premier interpellé au banc des accusés. à la veille des deuxièmes assises nationales d'architecture d'Oran le président et le vice-président du Cnoa ont fait un état des lieux sur la situation. Unanimes Othmane Touileb (président du Cnoa) et Kaouadji Ighmouracene (vice-président du Cnoa) ont établi un constat douloureux et alarmant sur le paysage urbain des villes en Algérie. Pour eux, en tant qu'experts en architecture il ne fait aucun doute que le cadre urbain est détérioré. Le hic de la situation ce sont les recommandations faites aux premières assises qui n'ont pas abouties. En 6 ans le feu vert a été donné pour construire et déloger les Algériens des habitations précoces et satisfaire la demande au logement. Donc la quantité a prévalu sur la qualité. D'après le vice-président du Cnoa depuis décembre 2006, date des premières assises nationales d'architecture et en dépit de l'appel du chef de l'état d'aller, dans ce domaine, vers « un sursaut de qualité » dans les faits rien n'a suivi si ce n'est le souci de livrer en temps et en heure du logement. La précision est apportée et le distinguo fait : l'on a livré non des habitations mais plutôt où pioncer en grandeur nature. Autant dire une prolifération de quartiers dortoirs. Pour calmer la grogne sociale plutôt que d'écurer la plaie l'on s'est offert un pansement sur une jambe en bois. En septembre 2011 alors que les émeutes du logement menaçaient le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme en place, Nourredine Moussa, avait donné le programme des réalisations de l'année 2010/2011. 255.000 logements avaient été déjà livrés en juin 2011 et 570.000 autres étaient en cours de réalisation. Selon la même source il s'agissait de 40% du programme. L'on sait aussi que le programme de construction du logement du dernier quinquennat a pris du plomb dans l'aile. Il n'a débuté qu'à fin 2010. Aujourd'hui deuxième édition des assises nationales de l'architecture oblige ! La question de la qualité du bâti revient au devant de l'actualité. Pour Kaouadji Ighmouracene la grande question est de savoir comment réhabiliter l'architecte.
L'architecte, le chaînon
manquant de l'urbanisme
Dans la construction. Si l'interrogation est binaire par rapport à la fonction elle-même, en filigrane des questions plus ardues et avec, des anomalies ou vides sont à explorer, saisir et décortiquer parce que in fine, les premiers à trinquer sont le citoyen et le contribuable. Subséquemment l'on revient au rôle de l'architecte. Pour le vice-président du Cnoa l'architecte est chargé de la conception de la ville. L'on saisit d'entrée de jeu que ce travail dépasse le maçon à qui on fait appel presque toujours sans l'architecte. Toujours est-il que cet espace qu'est la ville et que l'architecte doit imaginer pour que les autres maillons de la chaîne de construction devront faire sortir de terre doit raconter l'histoire de cette société pour être acceptée,occupée et rentabilisée. En ce sens Kaouadji Ighmouracene la définit comme un espace pluriel où se côtoient les membres de la société avec les moyens vitaux nécessaires. Par ces moyens cet expert entend toutes les structures qui conférent la dynamique de la société. Il est question du logement des lieux de promenade, d'école, de loisirs, de sport, d'administration, des structures de santé et de travail.
La confusion du secteur urbain
S'agissant de notre parc immobilier à nous, aussi divers qu'anarchique, il a jouit d'une tentative de régulation de la construction illicite en août 1985, via une loi de régularisation. En cause le taux important que représentaient à cette époque ces constructions. Selon le vice-président du Cnoa à la même période 80% du bâti comprenait des constructions illicites. S'en est suivie une deuxième loi, la 08-15, pour élargir cette régularisation à ceux qui ont échappé à la loi d'août 1985. Il se trouve que cette loi sera applicable jusqu'à juillet 2013. D'après le vice-président du Cnoa il se trouve qu'à ce jour le taux de traitement des dossiers est nettement en deçà des espérances des pouvoirs publics. Le plus décevant étant que
ladite loi, qui est en rapport direct avec l'urbanisme et sa qualité, a été pondue sans le Cnoa. Faut-il rappeler que notre historique sismique nous a appris que le phénomène en lui-même n'est pas mortel contrairement à la main de l'homme qui, elle, est criminelle. Pour mieux mesurer l'ampleur des choses un flash back sur les dégâts enregistrés pendant le séisme de Boumerdès nous donne une première appréciation. Ainsi et selon le président du Cnoa son institution a recensé une dizaine d'architectes algériens qui ont été estés Kaouadji Ighmouracene en 2003 des suites des effondrement des constructions pendant le séisme. Au moment des faits L'enquête menée à cette époque par le tribunal a montré que la zone est sismique. La même enquête a révélé qu'il y avait même des «accélérations sismiques» cela n'a pas empêché les gens de construire pour récolter (les survivants) des fruits macabres. Il s'agit principalement de corps ensevelis. De cette enquête deux architectes ont été jugés coupables et responsables. Perçu sous cet angle ce métier devient à haut risque. Surtout lorsque l'on tient compte de l'absence de concertation entre les différents maillons de la construction. Ainsi le président du Cnoa a relevé une autre anomalie, à savoir et encore une fois la non participation du Cnoa aux assises de l'urbanisme tenues en juin dernier. Ce qui traduit la vacance du secteur de l'urbanisme et la question qui sous-tend est de savoir le pourquoi et le comment de l'absence de corrélation entre les différents protagonistes du secteurs alors que dans les faits ils existent et ne demandent qu'à travailler. En témoignent les différentes assises qui se déroulent dans ce but. Dans les faits cela se traduit par une défiguration du paysage urbanistique et la non satisfaction du citoyen qu'il s'agisse des constructions ou des aménagement du secteur. Pour le président du Cnoa, quand on tient compte de la place de l'architecte dans l'urbanisme, c'est-à-dire au sommet de la chaîne, il est clair que pour ce chaos c'est lui qu'on montre du doigt. Sur quoi Othmane Touileb a conclu que les architectes algériens sont responsables certes mais pas coupables. Il s'agit pour le même intervenant d'une responsabilité collective qui commence par les bureaux d'études jusqu'au dernier ouvrier du chantier. D'où l'intérêt de ces assises. Pour tenter de remettre les pendules à l'heure, en somme le Cnoa ambitionne, via ces deuxièmes assises, de porter la question de l'architecture face à la réalité nationale. Pris sous cette lucarne le débat sera certainement intéressant. Surtout que l'on sait par l'expérience acquise des grandes métropoles comme la ville pomme pour ou Hongkong pour ne citer que
celles-ci, de l'impact de leur urbanisme sur le développement socio-économique du pays.
Les revendications du Cnoa
L'autre sujet attendu est l'incohérence que connaît l'architecte algérien. Il est sous- estimé chez lui. Sinon comment expliquer que plusieurs projets sont attribués à des bureaux d'études étrangers (BET) qui une fois sur place, selon le numéro 1 du Cnoa, en ignorant les compétences algériennes. En chiffres à ces projets les architectes nationaux sont sollicités à hauteur de 90%. Tant qu'à faire le président du Cnoa demande à ce que ces mêmes projets passent sous la houlette algérienne et gagner en devises ce qui est attribué aux BET étrangers. Il est aussi demandé à ces deuxièmes assises nationales d'architecture l'application ou une suite aux recommandations faites aux premières assises de 2006, desquelles aucune suite n'a été rendue. Il en va du bilan exhaustif de la situation urbaine en Algérie de 2006, de l'identification des chaînons faibles de l'urbanisme, et des disfonctionnement du secteur dont le couac entre les maîtres d'ouvrages, maîtres de l'œuvre et les entreprises publiques chargées du contrôle et enfin l'estimation des mécanismes qui régissent les marchés publics. La transition est toute faite pour souligner l'inadéquation entre la législation en cours chargée du secteur et les défis de développement du tissu urbain. A cela s'ajoute l'impact de la donne sociale. Pour Othmane Touileb cette dernière a bouleversé l'urbanisme en tant que secteur. En cause l'exode rural induit par la conjoncture sécuritaire de la décennie rouge a provoqué la ruée vers les villes et donc la sécurité, au plus fort de cette crise ce qui a engendré la "prolifération des agglomérations loin des normes" dixit Othmane Touileb.
Aujourd'hui la donne urbanistique exige une stratégie globale et le développement de la recherche pour. Les axes phares de cette recherche devront porter, selon la même source, sur « Le développement du parc immobilier et urbain du pays, le mouvement de la population, les réserves foncières des communes », a précisé pour sa part le numéro 2 du Cnoa, Kaouadji Mohamed Yaghmoracen, lequel outre ces recherches plaide pour des « réformes approfondies (...) de la gestion urbaine et de politique du bâtiment » à cela est attendu aussi la question insatiable du logement en Algérie.
L'urbanisme est sous la loupe des experts en architecture à Oran depuis samedi et jusqu'à aujourd'hui puisque se tiennent les Assises nationales d'architecture au centre des conventions Ahmed-Benahmed. Durant ces assisses la question de l'architecture dans l'urbanisme national sera soulevée et étudiée. Pour en parler des experts internationaux seront de la partie. Il en va de
la Tunisie, du Maroc, de la France et du Canada. Pour le côté officiel seront présents le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa) qui, faut-il le rappeler, organise ces assises et différents ministères en rapport avec l'urbanisme. Il s'agit précisément des ministères respectifs de l'Habitat et l'Urbanisme, de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, des Travaux publics et du Tourisme. C'est dire l'importance de ces assises qui viennent six années après les premières. Elles avaient eu lieu en 2006 à Alger et étaient placées sous le haut patronage du chef de l'état. Au moment des faits le président Abdelaziz Bouteflika avait inauguré ces assises avec des propos peu amènes mais vrais : « J'ai honte, j'ai honte, j'ai honte de la saleté de nos villes et du cadre de vie de nos citoyens dans sa globalité » Six ans plus tard un tour dans nos villes nous font conclure qu'à
« ibidem idem »
L'esthétique urbaine, la face ratée de l'habitat
l'esthétique urbanistique n'est pas l'apanage de l'Algérien qui, pris dans la logique du gain d'espace intérieur, rentabilise et investit tous les autres espaces. Résultat des comptes nos habitations, construites récemment ou anciennes, ont pour façades une image
désolante. Pour pallier cet état de faits l'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, avait abordé le sujet en septembre 2011. Pour lui l'esthétique urbaine est intiment liée à l'avènement de la parabole. Pour en découdre il a prôné aux promoteurs de « se rapprocher des architectes et le ministère de la Poste et des Technologie de l'information et de la Communication afin de trouver une solution pour placer les câbles des antennes ».S'agissant des espaces urbains traditionnellement associés aux immeubles, bon nombre d'entre eux sont investis par manque de logement ou abus de biens communs. Si le cas est social il n'en demeure pas moins qu'il interpelle plus d'un sur la difformité de l'urbanisme ancien et nouveau. Le pire dans ces excroissances urbanistiques est la complicité tacite des APC et l'absence totale pour ne pas dire l'inaction de la police urbaine. Autant de facteur déformant l'image de l'habitat chez nous, notamment pour ce qui est des propriétés collectives. Pour ce qui est des habitations privées, type propriété, le constat est plus amer parce que les nouvelles « villas » ne répondent plus aux normes méditerranéennes. Ainsi qu'il s'agisse du type de construction ou de sa couleur tout est en contraste total avec l'aménagement du territoire. Comment expliquer ce délit et cette laideur qui emplit nos villes et campagnes. Pour mieux comprendre ce phénomène il suffit de filtrer les chantiers de construction pour avoir la bonne température. Dans ces lieux d'ouvrage tous les acteurs sont présents sauf l'architecte. Par appât du gain celui-ci est largué à l'arrière-plan du plan urbanistique par le maître d'ouvrage. Pourtant à la première tuile il est le premier interpellé au banc des accusés. à la veille des deuxièmes assises nationales d'architecture d'Oran le président et le vice-président du Cnoa ont fait un état des lieux sur la situation. Unanimes Othmane Touileb (président du Cnoa) et Kaouadji Ighmouracene (vice-président du Cnoa) ont établi un constat douloureux et alarmant sur le paysage urbain des villes en Algérie. Pour eux, en tant qu'experts en architecture il ne fait aucun doute que le cadre urbain est détérioré. Le hic de la situation ce sont les recommandations faites aux premières assises qui n'ont pas abouties. En 6 ans le feu vert a été donné pour construire et déloger les Algériens des habitations précoces et satisfaire la demande au logement. Donc la quantité a prévalu sur la qualité. D'après le vice-président du Cnoa depuis décembre 2006, date des premières assises nationales d'architecture et en dépit de l'appel du chef de l'état d'aller, dans ce domaine, vers « un sursaut de qualité » dans les faits rien n'a suivi si ce n'est le souci de livrer en temps et en heure du logement. La précision est apportée et le distinguo fait : l'on a livré non des habitations mais plutôt où pioncer en grandeur nature. Autant dire une prolifération de quartiers dortoirs. Pour calmer la grogne sociale plutôt que d'écurer la plaie l'on s'est offert un pansement sur une jambe en bois. En septembre 2011 alors que les émeutes du logement menaçaient le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme en place, Nourredine Moussa, avait donné le programme des réalisations de l'année 2010/2011. 255.000 logements avaient été déjà livrés en juin 2011 et 570.000 autres étaient en cours de réalisation. Selon la même source il s'agissait de 40% du programme. L'on sait aussi que le programme de construction du logement du dernier quinquennat a pris du plomb dans l'aile. Il n'a débuté qu'à fin 2010. Aujourd'hui deuxième édition des assises nationales de l'architecture oblige ! La question de la qualité du bâti revient au devant de l'actualité. Pour Kaouadji Ighmouracene la grande question est de savoir comment réhabiliter l'architecte.
L'architecte, le chaînon
manquant de l'urbanisme
Dans la construction. Si l'interrogation est binaire par rapport à la fonction elle-même, en filigrane des questions plus ardues et avec, des anomalies ou vides sont à explorer, saisir et décortiquer parce que in fine, les premiers à trinquer sont le citoyen et le contribuable. Subséquemment l'on revient au rôle de l'architecte. Pour le vice-président du Cnoa l'architecte est chargé de la conception de la ville. L'on saisit d'entrée de jeu que ce travail dépasse le maçon à qui on fait appel presque toujours sans l'architecte. Toujours est-il que cet espace qu'est la ville et que l'architecte doit imaginer pour que les autres maillons de la chaîne de construction devront faire sortir de terre doit raconter l'histoire de cette société pour être acceptée,occupée et rentabilisée. En ce sens Kaouadji Ighmouracene la définit comme un espace pluriel où se côtoient les membres de la société avec les moyens vitaux nécessaires. Par ces moyens cet expert entend toutes les structures qui conférent la dynamique de la société. Il est question du logement des lieux de promenade, d'école, de loisirs, de sport, d'administration, des structures de santé et de travail.
La confusion du secteur urbain
S'agissant de notre parc immobilier à nous, aussi divers qu'anarchique, il a jouit d'une tentative de régulation de la construction illicite en août 1985, via une loi de régularisation. En cause le taux important que représentaient à cette époque ces constructions. Selon le vice-président du Cnoa à la même période 80% du bâti comprenait des constructions illicites. S'en est suivie une deuxième loi, la 08-15, pour élargir cette régularisation à ceux qui ont échappé à la loi d'août 1985. Il se trouve que cette loi sera applicable jusqu'à juillet 2013. D'après le vice-président du Cnoa il se trouve qu'à ce jour le taux de traitement des dossiers est nettement en deçà des espérances des pouvoirs publics. Le plus décevant étant que
ladite loi, qui est en rapport direct avec l'urbanisme et sa qualité, a été pondue sans le Cnoa. Faut-il rappeler que notre historique sismique nous a appris que le phénomène en lui-même n'est pas mortel contrairement à la main de l'homme qui, elle, est criminelle. Pour mieux mesurer l'ampleur des choses un flash back sur les dégâts enregistrés pendant le séisme de Boumerdès nous donne une première appréciation. Ainsi et selon le président du Cnoa son institution a recensé une dizaine d'architectes algériens qui ont été estés Kaouadji Ighmouracene en 2003 des suites des effondrement des constructions pendant le séisme. Au moment des faits L'enquête menée à cette époque par le tribunal a montré que la zone est sismique. La même enquête a révélé qu'il y avait même des «accélérations sismiques» cela n'a pas empêché les gens de construire pour récolter (les survivants) des fruits macabres. Il s'agit principalement de corps ensevelis. De cette enquête deux architectes ont été jugés coupables et responsables. Perçu sous cet angle ce métier devient à haut risque. Surtout lorsque l'on tient compte de l'absence de concertation entre les différents maillons de la construction. Ainsi le président du Cnoa a relevé une autre anomalie, à savoir et encore une fois la non participation du Cnoa aux assises de l'urbanisme tenues en juin dernier. Ce qui traduit la vacance du secteur de l'urbanisme et la question qui sous-tend est de savoir le pourquoi et le comment de l'absence de corrélation entre les différents protagonistes du secteurs alors que dans les faits ils existent et ne demandent qu'à travailler. En témoignent les différentes assises qui se déroulent dans ce but. Dans les faits cela se traduit par une défiguration du paysage urbanistique et la non satisfaction du citoyen qu'il s'agisse des constructions ou des aménagement du secteur. Pour le président du Cnoa, quand on tient compte de la place de l'architecte dans l'urbanisme, c'est-à-dire au sommet de la chaîne, il est clair que pour ce chaos c'est lui qu'on montre du doigt. Sur quoi Othmane Touileb a conclu que les architectes algériens sont responsables certes mais pas coupables. Il s'agit pour le même intervenant d'une responsabilité collective qui commence par les bureaux d'études jusqu'au dernier ouvrier du chantier. D'où l'intérêt de ces assises. Pour tenter de remettre les pendules à l'heure, en somme le Cnoa ambitionne, via ces deuxièmes assises, de porter la question de l'architecture face à la réalité nationale. Pris sous cette lucarne le débat sera certainement intéressant. Surtout que l'on sait par l'expérience acquise des grandes métropoles comme la ville pomme pour ou Hongkong pour ne citer que
celles-ci, de l'impact de leur urbanisme sur le développement socio-économique du pays.
Les revendications du Cnoa
L'autre sujet attendu est l'incohérence que connaît l'architecte algérien. Il est sous- estimé chez lui. Sinon comment expliquer que plusieurs projets sont attribués à des bureaux d'études étrangers (BET) qui une fois sur place, selon le numéro 1 du Cnoa, en ignorant les compétences algériennes. En chiffres à ces projets les architectes nationaux sont sollicités à hauteur de 90%. Tant qu'à faire le président du Cnoa demande à ce que ces mêmes projets passent sous la houlette algérienne et gagner en devises ce qui est attribué aux BET étrangers. Il est aussi demandé à ces deuxièmes assises nationales d'architecture l'application ou une suite aux recommandations faites aux premières assises de 2006, desquelles aucune suite n'a été rendue. Il en va du bilan exhaustif de la situation urbaine en Algérie de 2006, de l'identification des chaînons faibles de l'urbanisme, et des disfonctionnement du secteur dont le couac entre les maîtres d'ouvrages, maîtres de l'œuvre et les entreprises publiques chargées du contrôle et enfin l'estimation des mécanismes qui régissent les marchés publics. La transition est toute faite pour souligner l'inadéquation entre la législation en cours chargée du secteur et les défis de développement du tissu urbain. A cela s'ajoute l'impact de la donne sociale. Pour Othmane Touileb cette dernière a bouleversé l'urbanisme en tant que secteur. En cause l'exode rural induit par la conjoncture sécuritaire de la décennie rouge a provoqué la ruée vers les villes et donc la sécurité, au plus fort de cette crise ce qui a engendré la "prolifération des agglomérations loin des normes" dixit Othmane Touileb.
Aujourd'hui la donne urbanistique exige une stratégie globale et le développement de la recherche pour. Les axes phares de cette recherche devront porter, selon la même source, sur « Le développement du parc immobilier et urbain du pays, le mouvement de la population, les réserves foncières des communes », a précisé pour sa part le numéro 2 du Cnoa, Kaouadji Mohamed Yaghmoracen, lequel outre ces recherches plaide pour des « réformes approfondies (...) de la gestion urbaine et de politique du bâtiment » à cela est attendu aussi la question insatiable du logement en Algérie.


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