Rendez-vous - es 2es Assises de l'architecture, organisées par le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), auront lieu les 15, 16 et 17 décembre à Oran. Ces Assises auront pour objectif de débattre de tous les questionnements liés à la réalité algérienne, la situation du cadre bâti et du paysage urbain de nos villes qui se détériore de plus en plus, ont affirmé, hier, les responsables du Cnoa au forum d'El Moudjahid. Cette manifestation sera l'occasion pour faire une lecture assez exhaustive sur l'état des lieux, de réaliser un diagnostic et enfin sortir avec des recommandations qui seront soumises au ministère de tutelle. Pour M. Kahouadji, le combat national d'aujourd'hui repose sur l'amélioration de la qualité du bâti surtout que rien n'a été fait et les recommandations des 1res Assises du Cnoa sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Depuis 2006, nous continuons à réaliser le même type de logement. Le président de la République avait mentionné dans son discours lu lors des 1res Assises de l'architecture tenues les 19 et 20 décembre 2006 à Alger qu'«il est temps de faire un sursaut de qualité». Que s'est-il passé pendant ces 6 ans ? Selon M. Kahouadji : «L'Algérie avait un seul souci face à la crise du logement : construire vite en quantité sans se soucier de la qualité.» Maintenant la question de fond qui se pose est de savoir quelle est la mission de l'architecte dans l'acte de construction ? Cela nous amène à revenir sur les leçons à tirer du séisme de Boumerdès du mois de mai 2003. Pour le président du Conseil national de l'ordre des architectes, le Conseil a recensé une dizaine d'architectes algériens qui ont été poursuivis en justice. L'enquête menée à cette époque par le tribunal a montré que la zone est sismique et il y avait même des «accélérations sismiques». Deux architectes seulement ont été condamnés pour responsabilité directe sur la construction. Par ailleurs, sur le volet de la qualité des produits architecturaux, Othmane Touileb a souligné que la production doit être de qualité et de niveau. A ce titre, il a précisé que pour atteindre cet objectif, il faudrait que les maîtres d'ouvrage, surtout publics, donnent plus de liberté à l'architecte dans le choix des matériaux de construction. «L'architecte ne réunit pas toutes les conditions favorables pour exercer son métier.» Par ailleurs, l'hôte du forum rappelle que l'Ordre n'a pas été convié à prendre part aux dernières assises sur l'urbanisme en juin dernier et n'a pas été consulté dans la formulation de la loi 08-15 portant régularisation des logements illicites. «Ces lois ne font qu'encourager l'illicite car cela incite à construire dans la précipitation», dit-il. A qui incombe la responsabilité de cette situation qui perdure et qui porte préjudice au métier d'architecte ? Où réside la faille ? En réponse, le même intervenant dira que le Cnoa a tiré la sonnette d'alarme quant à la qualité depuis belle lurette. Nous sommes responsables mais pas coupables. La responsabilité incombe à tout le monde, à commencer par les bureaux d'études jusqu'au dernier ouvrier.