Défendant le Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique dont il est le porte-parole, Meziane Meriane relate la situation presque inextricable dans laquelle se trouvent les candidats au baccalauréat qui protestent contre le seuil tout en exhortant le ministère de l'Education nationale à prendre ses responsabilités. Défendant le Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique dont il est le porte-parole, Meziane Meriane relate la situation presque inextricable dans laquelle se trouvent les candidats au baccalauréat qui protestent contre le seuil tout en exhortant le ministère de l'Education nationale à prendre ses responsabilités. Aussi, il estime que le recours aux grèves ne justifie pas l'action des élèves quant à la solution équitable à trouver pour sortir de ce marasme qui inquiète aussi bien les candidats au Bac que les responsables de l'Education, y compris les parents d'élèves. Midi Libre : Le premier jour des épreuves des candidats au pré- Bac a enregistré un nombre important d'élèves. Quel est votre avis et est-ce que ces épreuves n'ont plus la même importance ? Meziane Meriane : L'examen n'a plus d'importance pour de nombreuses raisons. La première raison réside dans l'absence de discipline dans l'école algérienne tandis que la deuxième a trait au manque de la carte de composition servant à aider l'élève, probablement, lors du rattrapage ou de la seconde session de baccalauréat. Donc, depuis l'instauration du système de repêchage, les élèves ne donnent plus d'importance à l'année scolaire. Cet examen est très important, car il s'agit d'un test non négligeable préparatoire pour l'examen du Bac proprement dit. Malheureusement, les élèves qui subissent cet examen, ne sont pas présents pour la correction des épreuves de cet examen. Les séances de correction sont d'une importance capitale étant donné que c'est l'occasion de corriger les erreurs et les fautes susceptibles d'être commises par l'élève durant les véritables épreuves du baccalauréat. Donc, l'examen expérimental est très intéressant et utile, il a un rôle à jouer, notamment, la libération psychologique de l'élève. Ne pensez-vous pas que les élèves sousestiment les révisions des cours, d'où leur nonchalance et leur manque d'engouement pour les examens ? Ce ne sont pas les cours qui les éloignent de la volonté de se préparer sereinement aux examens, mais il existe une situation qui les incite à déserter les cours dans les écoles, à savoir les cours particuliers (cours payants du soir notamment). Ils abandonnent et laissent les cours dispensés dans les lycées en optant pour les cours privés. Ces raisons sont à l'origine de l'absence des élèves aux examens officiels. Mais les grèves sont également l'une des causes poussant les élèves à aller vers les cours particuliers ? Les grèves ne sont pas la raison principale, car avant le déclenchement des grèves, les élèves suivaient déjà les cours privés. Nous pouvons dire que le recours aux cours privées est devenu une tradition dans l'école algérienne dans certaines wilayas. Cependant, le flux des élèves vers les cours particuliers découle de l'absence d'environnement de dispense de cours adéquats au sein de l'école algérienne. Il est logique que lorsque la classe est surchargée de 45 élèves ou plus, l'élève est astreint de chercher la complémentarité et le support nécessaire pour l'assimilation des cours hors du cadre de l'école officielle algérienne. C'est normal qu'il opte pour les cours particuliers. Les grèves ne sont pas donc l'origine du mouvement de grève dans les lycées. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a abordé l'opportunité d'engager des réformes pédagogiques initiées depuis 2003. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Le ministre précédent, Baba Ahmed, a parlé de réformes du secteur de l'éducation en relatant également la tenue de la Conférence nationale de l'éducation programmée alors en juillet 2013, mais hélas, cette conférence n'a pas eu lieu. La nouvelle ministre de l'Education a exprimé sa volonté d'organiser des réformes pédagogiques, sachant que ces suggestions sont l'une de nos principales revendications et des préoccupations des syndicats. Car, après dix années d'application des réformes, il est temps de faire le bilan et l'évaluation des réformes éducationnelles. Ceci afin de trouver des solutions aux difficultés et aux problèmes rencontrés ces dernières années. Qu'en est-il du seuil notamment lorsqu'on sait que la ministre de l'Education a déclaré qu'en 2015, il y aura l'annulation de seuil ? Cela est le début de l'application du seuil. Néanmoins, nous sommes contre le seuil, car il n'est pas favorable et va à l'encontre de l'avenir de l'élève, notamment son cursus à l'université. C'est la raison pour laquelle nous avons recommandé aux élèves de réviser l'ensemble des cours pour leur avenir et non pas en raison du baccalauréat. En effet, nous avons sollicité les réformes du système de l'Education dans l'objectif de laisser l'élève, au cours de l'année, découvrir le seuil. Aussi, la grève n'est pas le facteur principal ayant motivé les élèves à demander le seuil. Atitre d'exemple, en 2012-2013, il n'n y a pas eu un jour de grève, et au mois de janvier, les élèves sont sortis dans la rue pour exiger le seuil. En 2007 et 2008, les élèves ont revendiqué le seuil au moment où des réformes de l'Education et des transformations pédagogiques -rapprochement avec les qualités et compétences - allaient être engagées. Il s'agit d'une démarche pédagogique nouvelle dont les élèves appréhendaient l'application. Ils ont alors investi la rue jusqu'à ce que le ministre de l'Education de l'époque, Benbouzid, leur octroie le seuil. En 2008, cela est devenu une tradition où chaque année, les élèves revendiquent le seuil. Néanmoins quand on procède au bilan et à l'évaluation des réformes, on arrive à disséquer les raisons ayant poussé les élèves à opter pour le seuil. Avec une solution appropriée, il n'y aura pas cette demande de seuil. Quand auront lieu ces réformes ? Les réformes ont débuté en 2003 alors que les négociations et l'évaluation pour les réformes ont commencé avec le ministre dans les lycées et les wilayas en organisant une conférence nationale au lycée de mathématiques de Kouba et nous avons décidé que la conférence nationale se déroule en juillet. La nouvelle ministre de l'Education affirme que cette conférence nationale est maintenue pour juillet, mais je persiste à dire qu'elle doit se référer aux spécialistes en matière d'éducation, car ce n'est pas n'importe qui qui peut proposer telle ou telle méthode ou réforme. Il existe des normes et des standards pour la création et la mise en forme de programmes éducationnels. La ministre a souligné que tous les concernés seront présents pour la conférence : parents d'élèves, syndicats et associations. Quelles sont les principales réformes autour desquelles se focalisent les syndicats ? Parmi les principales propositions que nous comptons présenter, on peut citer la formation des enseignants et des professeurs, car c'est le plus important. Ce sont eux qui peuvent véhiculer le message. La formation a une importance stratégique par rapport à nous. Parce que le ministère de l'Education organise des examens et concours sans axer la priorité sur la psychopédagogie du formateur sachant que l'Ecole normale supérieure de formation des enseignants ne couvre que 10 % des besoins nationaux. Aussi, il estime que le recours aux grèves ne justifie pas l'action des élèves quant à la solution équitable à trouver pour sortir de ce marasme qui inquiète aussi bien les candidats au Bac que les responsables de l'Education, y compris les parents d'élèves. Midi Libre : Le premier jour des épreuves des candidats au pré- Bac a enregistré un nombre important d'élèves. Quel est votre avis et est-ce que ces épreuves n'ont plus la même importance ? Meziane Meriane : L'examen n'a plus d'importance pour de nombreuses raisons. La première raison réside dans l'absence de discipline dans l'école algérienne tandis que la deuxième a trait au manque de la carte de composition servant à aider l'élève, probablement, lors du rattrapage ou de la seconde session de baccalauréat. Donc, depuis l'instauration du système de repêchage, les élèves ne donnent plus d'importance à l'année scolaire. Cet examen est très important, car il s'agit d'un test non négligeable préparatoire pour l'examen du Bac proprement dit. Malheureusement, les élèves qui subissent cet examen, ne sont pas présents pour la correction des épreuves de cet examen. Les séances de correction sont d'une importance capitale étant donné que c'est l'occasion de corriger les erreurs et les fautes susceptibles d'être commises par l'élève durant les véritables épreuves du baccalauréat. Donc, l'examen expérimental est très intéressant et utile, il a un rôle à jouer, notamment, la libération psychologique de l'élève. Ne pensez-vous pas que les élèves sousestiment les révisions des cours, d'où leur nonchalance et leur manque d'engouement pour les examens ? Ce ne sont pas les cours qui les éloignent de la volonté de se préparer sereinement aux examens, mais il existe une situation qui les incite à déserter les cours dans les écoles, à savoir les cours particuliers (cours payants du soir notamment). Ils abandonnent et laissent les cours dispensés dans les lycées en optant pour les cours privés. Ces raisons sont à l'origine de l'absence des élèves aux examens officiels. Mais les grèves sont également l'une des causes poussant les élèves à aller vers les cours particuliers ? Les grèves ne sont pas la raison principale, car avant le déclenchement des grèves, les élèves suivaient déjà les cours privés. Nous pouvons dire que le recours aux cours privées est devenu une tradition dans l'école algérienne dans certaines wilayas. Cependant, le flux des élèves vers les cours particuliers découle de l'absence d'environnement de dispense de cours adéquats au sein de l'école algérienne. Il est logique que lorsque la classe est surchargée de 45 élèves ou plus, l'élève est astreint de chercher la complémentarité et le support nécessaire pour l'assimilation des cours hors du cadre de l'école officielle algérienne. C'est normal qu'il opte pour les cours particuliers. Les grèves ne sont pas donc l'origine du mouvement de grève dans les lycées. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a abordé l'opportunité d'engager des réformes pédagogiques initiées depuis 2003. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Le ministre précédent, Baba Ahmed, a parlé de réformes du secteur de l'éducation en relatant également la tenue de la Conférence nationale de l'éducation programmée alors en juillet 2013, mais hélas, cette conférence n'a pas eu lieu. La nouvelle ministre de l'Education a exprimé sa volonté d'organiser des réformes pédagogiques, sachant que ces suggestions sont l'une de nos principales revendications et des préoccupations des syndicats. Car, après dix années d'application des réformes, il est temps de faire le bilan et l'évaluation des réformes éducationnelles. Ceci afin de trouver des solutions aux difficultés et aux problèmes rencontrés ces dernières années. Qu'en est-il du seuil notamment lorsqu'on sait que la ministre de l'Education a déclaré qu'en 2015, il y aura l'annulation de seuil ? Cela est le début de l'application du seuil. Néanmoins, nous sommes contre le seuil, car il n'est pas favorable et va à l'encontre de l'avenir de l'élève, notamment son cursus à l'université. C'est la raison pour laquelle nous avons recommandé aux élèves de réviser l'ensemble des cours pour leur avenir et non pas en raison du baccalauréat. En effet, nous avons sollicité les réformes du système de l'Education dans l'objectif de laisser l'élève, au cours de l'année, découvrir le seuil. Aussi, la grève n'est pas le facteur principal ayant motivé les élèves à demander le seuil. Atitre d'exemple, en 2012-2013, il n'n y a pas eu un jour de grève, et au mois de janvier, les élèves sont sortis dans la rue pour exiger le seuil. En 2007 et 2008, les élèves ont revendiqué le seuil au moment où des réformes de l'Education et des transformations pédagogiques -rapprochement avec les qualités et compétences - allaient être engagées. Il s'agit d'une démarche pédagogique nouvelle dont les élèves appréhendaient l'application. Ils ont alors investi la rue jusqu'à ce que le ministre de l'Education de l'époque, Benbouzid, leur octroie le seuil. En 2008, cela est devenu une tradition où chaque année, les élèves revendiquent le seuil. Néanmoins quand on procède au bilan et à l'évaluation des réformes, on arrive à disséquer les raisons ayant poussé les élèves à opter pour le seuil. Avec une solution appropriée, il n'y aura pas cette demande de seuil. Quand auront lieu ces réformes ? Les réformes ont débuté en 2003 alors que les négociations et l'évaluation pour les réformes ont commencé avec le ministre dans les lycées et les wilayas en organisant une conférence nationale au lycée de mathématiques de Kouba et nous avons décidé que la conférence nationale se déroule en juillet. La nouvelle ministre de l'Education affirme que cette conférence nationale est maintenue pour juillet, mais je persiste à dire qu'elle doit se référer aux spécialistes en matière d'éducation, car ce n'est pas n'importe qui qui peut proposer telle ou telle méthode ou réforme. Il existe des normes et des standards pour la création et la mise en forme de programmes éducationnels. La ministre a souligné que tous les concernés seront présents pour la conférence : parents d'élèves, syndicats et associations. Quelles sont les principales réformes autour desquelles se focalisent les syndicats ? Parmi les principales propositions que nous comptons présenter, on peut citer la formation des enseignants et des professeurs, car c'est le plus important. Ce sont eux qui peuvent véhiculer le message. La formation a une importance stratégique par rapport à nous. Parce que le ministère de l'Education organise des examens et concours sans axer la priorité sur la psychopédagogie du formateur sachant que l'Ecole normale supérieure de formation des enseignants ne couvre que 10 % des besoins nationaux.