La réforme du baccalauréat est une des revendications pédagogiques défendue depuis quelques années par la majorité des syndicats du secteur de l'éducation nationale. Si du temps de Benbouzid, les partenaires sociaux n'ont pas été très convaincants, depuis l'arrivée de Baba Ahmed, les choses ont changé. La question a, selon toute vraisemblance, séduit le ministre de l'Education nationale qui s'est montré très réceptif aux recommandations de certains syndicats. La suppression pure et simple de la fameuse formule de la limitation du seuil des programmes a été la première mesure préconisée par Baba Ahmed. Mais elle ne fera pas long feu en raison des grèves cycliques et de la révolte des candidats qui la considèrent comme un acquis. Cette année, le seuil, complètement écarté au début de l'année, s'est pratiquement imposé de lui-même, et pour les mêmes raisons. Conclusion : seule la stabilité des établissements pourrait mettre fin à la formule inventée par Benbouzid et que, paradoxalement, tous les syndicats rejettent. Mais pour le reste des propositions relatives à la réforme du bac, le débat reste ouvert. Il faut s'attendre cependant à ce que la concertation avec les différents partenaires sociaux suscite des remous car chacun a une vision propre à lui. La convergence des idées risque d'être difficile. Déjà, rien que pour l'instauration d'une deuxième session, les avis sont mitigés. En effet, si l'idée semble intéresser la majorité des syndicats, certains avertissent des conséquences négatives de cette formule. C'est le cas pour le Satef. Les propositions de Boualem Amoura, au département de tutelle, concernant la réforme du baccalauréat, reposent essentiellement sur la tenue d'épreuves anticipées avant l'année de l'examen. "Nous refusons catégoriquement l'instauration d'une seconde session ou le retour à la fiche de synthèse qui sont loin d'être bénéfiques." La raison ? Ces deux formules, estime le Satef, vont encourager les candidats et leurs enseignants à ne pas fournir trop d'efforts et compter uniquement sur la deuxième chance. "Et vu le manque de rigueur dans l'évaluation des élèves, le retour à la fiche de synthèse est également à écarter." Le Satef plaide pour la formule des épreuves anticipées une année avant l'épreuve. Soit "un baccalauréat en deux parties ou deux temps". Les épreuves relatives aux matières secondaires se dérouleraient une année avant le bac et le reste des matières se fera comme d'habitude en classe de terminale. D'autres syndicats comme le Cnapest, le Snapest, le CLA et la Fédération des parents d'élèves approuvent cette deuxième chance. Le Cnapest et le Snapest insistent sur l'importance de la fiche de synthèse pour départager les recalés qui bénéficieront d'une deuxième chance. Une formule qui permettra de faire d'une pierre deux coups : contraindre les élèves à fréquenter les lycées jusqu'à la veille de l'examen et leur donner une deuxième chance. M. B. Nom Adresse email