L'armée thaïlandaise a décrété, mardi, la loi martiale, sans toutefois déposer le gouvernement, afin de rétablir le calme dans le royaume secoué depuis six mois par des troubles politiques entre partisans et opposants au pouvoir en place. L'armée thaïlandaise a décrété, mardi, la loi martiale, sans toutefois déposer le gouvernement, afin de rétablir le calme dans le royaume secoué depuis six mois par des troubles politiques entre partisans et opposants au pouvoir en place. Tandis que les soldats patrouillaient dans plusieurs quartiers de Bangkok, des responsables de l'armée ont assuré qu'il ne s'agissait pas d'un coup d'Etat, mais seulement d'une initiative destinée à sortir le pays de l'impasse politique. Les militaires n'avaient pas informé le gouvernement provisoire, formé de partisans de l'ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, de leur décision. Ils l'ont annoncée à la télévision à 3h du matin, heure locale (lundi à 20h GMT). Le chef d'état-major de l'armée, le général Prayuth Chanocha, a affirmé que la sécurité du pays relevait désormais de ses hommes, chargés de mettre fin aux affrontements qui ont fait 28 morts et 700 blessés depuis le mois de novembre. "Nous demandons à toutes les parties de venir discuter pour trouver une issue au conflit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec des représentants de l'administration. L'armée a agi pour restaurer l'ordre et rassurer les investisseurs, a-t-il dit, ajoutant que l'armée interviendrait contre toute personne faisant feu ou blessant des civils. Les militaires ont demandé à dix chaînes de télévision par satellite, y compris des chaînes dirigées par des groupes pro- et antigouvernementaux, de cesser d'émettre dans le but, disent-ils, d'"éviter toute déformation de la vérité". L'armée a donné pour instruction aux groupes fidèles et hostiles au gouvernement installés en plusieurs endroits de Bangkok de ne pas se déplacer pour éviter de nouveaux accrochages. Mais le chef de file des opposants a opposé aux militaires une fin de non-recevoir. "La loi martiale n'a aucune conséquence sur notre soulèvement populaire et nous conservons notre droit à manifester contre un mouvement tyrannique", a déclaré Suthep Thaugsuban à ses partisans. L'éviction de l'ex-Première ministre, Yingluck Shinawatra, le 7 mai dernier, réclamée de longue date par les opposants, n'a pas suffi à éteindre la contestation des "chemises jaunes" qui réclament un Premier ministre "neutre" pour mettre en oeuvre une réforme électorale destinée à briser l'influence de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, sur la vie politique. En dépit de la surprise, l'équipe au pouvoir a en revanche accueilli favorablement l'annonce de l'instauration de la loi martiale. "Les interventions de l'armée doivent se faire dans le cadre de la constitution", a déclaré le Premier ministre par intérim Niwatthamrong Boonsongphaisan, ancien ministre du Commerce de Yingluck nommé à la tête du gouvernement intérimaire après l'éviction de cette dernière. Il a également annoncé avoir soumis la date du 3 août à la commission électorale pour organiser un scrutin. Niwatthamrong Boonsongphaisan a ajouté qu'il discuterait avec le chef d'état-major "dès que possible". Pour l'organisation Human Rights Watch, les événements de la nuit sont "un coup d'Etat de facto" tandis qu'un analyste a évoqué un "coup d'Etat fantôme". "Il n'y a aucune consultation avec le gouvernement et je pense que l'armée va petit à petit étendre ses pouvoirs et tâter le terrain", a ajouté Kan Yuenyong, du centre d'études Siam Intelligence Unit. Les événements actuels ne sont que la dernière réplique d'un conflit qui dure depuis huit ans entre les "chemises jaunes", principalement des membres de la classe moyenne et des notables royalistes de Bangkok, et les "chemises rouges", partisans plus populaires de la famille Shinawatra. L'armée est régulièrement intervenue dans la vie politique depuis que le pays est devenu une monarchie constitutionnelle, en 1932. La loi martiale avait été instaurée pour la dernière fois en 2006 lors d'un coup d'Etat militaire pour renverser l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. "La proclamation de la loi martiale était attendue par tous ceux qui suivent la situation politique", a commenté Thaksin, qui vit en exil depuis 2008. "J'espère qu'aucun camp ne portera atteinte aux droits de l'homme et ne nuira au processus démocratique plus que ce n'est déjà le cas", ajoute-t-il sur le site de microblogging Twitter. Ses partisans, rassemblés dans l'ouest de la capitale, ont appelé au calme mais prévenu que la situation pourrait dégénérer si le gouvernement était limogé. Les Etats-Unis, qui ont coupé leur aide à la Thaïlande après le renversement de Thaksin, ont fait savoir qu'ils suivaient la situation de près. Tandis que les soldats patrouillaient dans plusieurs quartiers de Bangkok, des responsables de l'armée ont assuré qu'il ne s'agissait pas d'un coup d'Etat, mais seulement d'une initiative destinée à sortir le pays de l'impasse politique. Les militaires n'avaient pas informé le gouvernement provisoire, formé de partisans de l'ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, de leur décision. Ils l'ont annoncée à la télévision à 3h du matin, heure locale (lundi à 20h GMT). Le chef d'état-major de l'armée, le général Prayuth Chanocha, a affirmé que la sécurité du pays relevait désormais de ses hommes, chargés de mettre fin aux affrontements qui ont fait 28 morts et 700 blessés depuis le mois de novembre. "Nous demandons à toutes les parties de venir discuter pour trouver une issue au conflit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec des représentants de l'administration. L'armée a agi pour restaurer l'ordre et rassurer les investisseurs, a-t-il dit, ajoutant que l'armée interviendrait contre toute personne faisant feu ou blessant des civils. Les militaires ont demandé à dix chaînes de télévision par satellite, y compris des chaînes dirigées par des groupes pro- et antigouvernementaux, de cesser d'émettre dans le but, disent-ils, d'"éviter toute déformation de la vérité". L'armée a donné pour instruction aux groupes fidèles et hostiles au gouvernement installés en plusieurs endroits de Bangkok de ne pas se déplacer pour éviter de nouveaux accrochages. Mais le chef de file des opposants a opposé aux militaires une fin de non-recevoir. "La loi martiale n'a aucune conséquence sur notre soulèvement populaire et nous conservons notre droit à manifester contre un mouvement tyrannique", a déclaré Suthep Thaugsuban à ses partisans. L'éviction de l'ex-Première ministre, Yingluck Shinawatra, le 7 mai dernier, réclamée de longue date par les opposants, n'a pas suffi à éteindre la contestation des "chemises jaunes" qui réclament un Premier ministre "neutre" pour mettre en oeuvre une réforme électorale destinée à briser l'influence de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, sur la vie politique. En dépit de la surprise, l'équipe au pouvoir a en revanche accueilli favorablement l'annonce de l'instauration de la loi martiale. "Les interventions de l'armée doivent se faire dans le cadre de la constitution", a déclaré le Premier ministre par intérim Niwatthamrong Boonsongphaisan, ancien ministre du Commerce de Yingluck nommé à la tête du gouvernement intérimaire après l'éviction de cette dernière. Il a également annoncé avoir soumis la date du 3 août à la commission électorale pour organiser un scrutin. Niwatthamrong Boonsongphaisan a ajouté qu'il discuterait avec le chef d'état-major "dès que possible". Pour l'organisation Human Rights Watch, les événements de la nuit sont "un coup d'Etat de facto" tandis qu'un analyste a évoqué un "coup d'Etat fantôme". "Il n'y a aucune consultation avec le gouvernement et je pense que l'armée va petit à petit étendre ses pouvoirs et tâter le terrain", a ajouté Kan Yuenyong, du centre d'études Siam Intelligence Unit. Les événements actuels ne sont que la dernière réplique d'un conflit qui dure depuis huit ans entre les "chemises jaunes", principalement des membres de la classe moyenne et des notables royalistes de Bangkok, et les "chemises rouges", partisans plus populaires de la famille Shinawatra. L'armée est régulièrement intervenue dans la vie politique depuis que le pays est devenu une monarchie constitutionnelle, en 1932. La loi martiale avait été instaurée pour la dernière fois en 2006 lors d'un coup d'Etat militaire pour renverser l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. "La proclamation de la loi martiale était attendue par tous ceux qui suivent la situation politique", a commenté Thaksin, qui vit en exil depuis 2008. "J'espère qu'aucun camp ne portera atteinte aux droits de l'homme et ne nuira au processus démocratique plus que ce n'est déjà le cas", ajoute-t-il sur le site de microblogging Twitter. Ses partisans, rassemblés dans l'ouest de la capitale, ont appelé au calme mais prévenu que la situation pourrait dégénérer si le gouvernement était limogé. Les Etats-Unis, qui ont coupé leur aide à la Thaïlande après le renversement de Thaksin, ont fait savoir qu'ils suivaient la situation de près.