Dans la mémoire collective d'un peuple, il y a des moments tragiques qui ne s'effacent jamais malgré le temps passé, malgré les joies traversées, malgré l'oubli qu'on voudrait lui imposer. Le mois de juin replonge justement dans deux dates sombres de l'Histoire de l'Algérie. Dans la mémoire collective d'un peuple, il y a des moments tragiques qui ne s'effacent jamais malgré le temps passé, malgré les joies traversées, malgré l'oubli qu'on voudrait lui imposer. Le mois de juin replonge justement dans deux dates sombres de l'Histoire de l'Algérie. Il y a d'abord le 29 juin 1992, date où l'un des lions d'Algérie, Mohamed Boudiaf, a été fauché par des balles assassines. Puis le 26 juin 1998, le lâche assassinat de celui qui a écrit et chanté l'une de ses plus belles chansons Hymne à Boudiaf, le Rebelle, Lounes Matoub. Deux dates tragiques où deux grandes figures de l'Algérie disparaissaient causant le désespoir de tout un peuple. Le "destin" a voulu que tous deux soient sacrifier pour la défense d'un principe qui leur tenait tellement à coeur, un Etat démocratique. Mais le « destin », ou plutôt les mains de la lâcheté et des ennemis de l'Algérie ont voulu que tous deux partent avant de voir se concrétiser ce grand rêve. L'autre prédiction, chantée par le Rebelle, est que ces crimes restent impunis à ce jour déclarés officiellement comme étant des « actes » isolés. Aujourd'hui, 22 ans après son assassinat, Boudiaf n'a toujours pas été oublié par ses « enfants ». Il est présent à chaque instant dans leurs pensées et actions. D'ailleurs plusieurs pages lui ont été consacrées sur les réseaux sociaux. Son peuple ne l'a pas oublié, même les plus jeunes qui ne l'ont jamais connu. Cette grande figure de la guerre de Libération nationale a certes marqué l'Histoire de l'Algérie lors de son combat pour l'indépendance mais, Boudiaf a indéniablement marqué, surtout les jeunes, par son passage à la tête du pays, une présidence n'ayant duré que 165 jours. Comme quoi le temps passé au sein du pouvoir ne détermine pas l'importance que pourrait lui donné un peuple, mais ce sont plutôt les actes et les principes desquels on se réclame. 22 ans sont déjà passés depuis l'assassinat de Mohamed Boudiaf, président du Haut Comité d'Etat (HCE) à la maison de la culture d'Annaba où il animait une conférence devant les cadres de la nation. Il était revenu au pays de son exil marocain après la démission du président Chadli Bendjedid, le 2 janvier 1992. Il est rappelé en Algérie pour venir y présider le HCE jusqu'au tragique 29 juin 1992 où il trouva la mort. Lors des 165 jours que durera son règne il suscitera l'adhésion de tout le peuple algérien. Il a pris la tête du HCE au moment où l'Algérie entrait de plain-pied dans une zone de turbulences politiques et au bout de quelques semaines, les Algériens ont appris à connaître l'homme et sa démarche et ont cru en lui pour une Algérie meilleure. Un espoir qui allait être vite brisé par une rafale de mitraillette tirée par un sous-lieutenant du groupe d'intervention spécial (GIS), Lambarek Boumaârafi qui jeta une grenade pour faire diversion et tira à bout portant sur le président le tuant sur le coup. Une commission d'enquête retient la thèse de l'acte isolé qui est cependant caractérisée par des zones d'ombres à ce jour. Il est vrai qu'avant cet acte isolé perpétré par le sous-lieutenant Lambarek Boumarafi, le défunt président avait souvent dans ses interventions, discouru sur les méfaits de la mafia politico-financière. L'homme de Novembre parlait d'une rupture radicale avec les pratiques désastreuses, qui avaient cours en ce moment en Algérie. Un chantier qui tenait particulièrement à coeur à l'un des principaux artisans du déclenchement de la lutte armée qui sera contrarié par l'acte «isolé» de Boumarafi. C'est en 1945, après les massacres de Sétif- Guelma-Kherrata que Mohamed Boudiaf, rejoint le mouvement nationaliste de Messali Hadj en adhérant au PPA. Deux ans plus tard, en 1947, il participe à la création de l'Organisation secrète en 1947, branche armée secrète du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il fut chargé de mettre sur pied une cellule de l'OS dans le département de Constantine. Un travail dans la clandestinité qui ne l'a pas empêché de s'entourer d'un noyau de militants qui fut à l'origine du déclenchement de la lutte armée le 1er Novembre 1954. Il sera le coordinateur du "Groupe des 22" qui déclenchera la lutte armée qui marque le début de la guerre de Libération, le 1er Novembre 1954. Deux ans plus tard, en août 1956, ce fut le Congrès de la Soummam à l'issue duquel il devient membre du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne). La même année, il est arrêté en 1956 en compagnie de Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella – tous dirigeants du FLN – par l'armée française suite à l'arraisonnement de l'avion qui les transportait du Maroc vers la Tunisie. Il sera libéré le 16 mars 1962 après les Accords d'Evian. Dès les premiers jours de l'Indépendance chèrement acquise, l'homme de Novembre ne tarda pas à exprimer ses idées qui « dérangeaient » les dirigeants de l'époque. Boudiaf, fidèle à ses idées, s'étant opposé au coup de force contre le GPRA par l'étatmajor général de l'ALN des frontières, a connu la prison dans l'Algérie indépendante pour finalement s'astreindre à un exil forcé durant lequel il a fondé un parti d'opposition, le Parti de la révolution socialiste (PRS). A la mort du président Boumediene, il dissout le PRS et se consacre à ses activités professionnelles en dirigeant une briqueterie à Kénitra (Maroc), jusqu'au début de 1992 où il met fin à son exil. Il apparaissait comme un homme neuf, non impliqué dans la gestion des différents régimes et il est pressenti pour sortir le pays de l'impasse. Il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait la société. Le destin de l'homme fut stoppé par l'acte « isolé » du sous-lieutenant Boumaarafi. Un acte « isolé » qui a changé le cours de l'Histoire de l'Algérie. Oui, un acte lâche, méprisable... et qui a changé le cours de notre Histoire, qui a brisé nos espoir et désespéré notre jeunesse. Un acte qui nous a plongé dans la terreur et l'intolérance. Pourtant Boudiaf nous avait redonné confiance en notre avenir. C'est d'ailleurs ce qui avait été perçu par tout un peuple à travers le premier message de Boudiaf le 16 janvier 1992 « L'Algérie est menacée, les ennemis d'hier et d'aujourd'hui conspirent contre son indépendance et son unité. Accepter le fardeau de la responsabilité en cette conjoncture est un devoir national qui vaut tous les sacrifices. Je reviens pour me tenir aux côtés des femmes et des hommes de ce pays qui affrontent avec fermeté le défi, armés de loyauté et de sincérité pour le présent et l'avenir de cette patrie qu'ils portent dans leurs coeurs. (...) Les institutions de l'Etat doivent être respectées de tous. L'Etat doit demeurer un Etat de droit ou règnent justice, équité et égalité entre tous et d'ou doit être bannie l'injustice à l'égard des plus faibles. L'unique voie qui nous permettra d'atteindre ces objectifs est celle d'une démocratie authentique, et la démocratie ne signifie ni l'anarchie ni l'atteinte aux institutions de l'Etat. Je m'engage à ne ménager aucun effort en oeuvrant avec vous à trouver des solutions adéquates aux problèmes dont souffrent nos jeunes. Ce sera la priorité de notre action. » Il y a d'abord le 29 juin 1992, date où l'un des lions d'Algérie, Mohamed Boudiaf, a été fauché par des balles assassines. Puis le 26 juin 1998, le lâche assassinat de celui qui a écrit et chanté l'une de ses plus belles chansons Hymne à Boudiaf, le Rebelle, Lounes Matoub. Deux dates tragiques où deux grandes figures de l'Algérie disparaissaient causant le désespoir de tout un peuple. Le "destin" a voulu que tous deux soient sacrifier pour la défense d'un principe qui leur tenait tellement à coeur, un Etat démocratique. Mais le « destin », ou plutôt les mains de la lâcheté et des ennemis de l'Algérie ont voulu que tous deux partent avant de voir se concrétiser ce grand rêve. L'autre prédiction, chantée par le Rebelle, est que ces crimes restent impunis à ce jour déclarés officiellement comme étant des « actes » isolés. Aujourd'hui, 22 ans après son assassinat, Boudiaf n'a toujours pas été oublié par ses « enfants ». Il est présent à chaque instant dans leurs pensées et actions. D'ailleurs plusieurs pages lui ont été consacrées sur les réseaux sociaux. Son peuple ne l'a pas oublié, même les plus jeunes qui ne l'ont jamais connu. Cette grande figure de la guerre de Libération nationale a certes marqué l'Histoire de l'Algérie lors de son combat pour l'indépendance mais, Boudiaf a indéniablement marqué, surtout les jeunes, par son passage à la tête du pays, une présidence n'ayant duré que 165 jours. Comme quoi le temps passé au sein du pouvoir ne détermine pas l'importance que pourrait lui donné un peuple, mais ce sont plutôt les actes et les principes desquels on se réclame. 22 ans sont déjà passés depuis l'assassinat de Mohamed Boudiaf, président du Haut Comité d'Etat (HCE) à la maison de la culture d'Annaba où il animait une conférence devant les cadres de la nation. Il était revenu au pays de son exil marocain après la démission du président Chadli Bendjedid, le 2 janvier 1992. Il est rappelé en Algérie pour venir y présider le HCE jusqu'au tragique 29 juin 1992 où il trouva la mort. Lors des 165 jours que durera son règne il suscitera l'adhésion de tout le peuple algérien. Il a pris la tête du HCE au moment où l'Algérie entrait de plain-pied dans une zone de turbulences politiques et au bout de quelques semaines, les Algériens ont appris à connaître l'homme et sa démarche et ont cru en lui pour une Algérie meilleure. Un espoir qui allait être vite brisé par une rafale de mitraillette tirée par un sous-lieutenant du groupe d'intervention spécial (GIS), Lambarek Boumaârafi qui jeta une grenade pour faire diversion et tira à bout portant sur le président le tuant sur le coup. Une commission d'enquête retient la thèse de l'acte isolé qui est cependant caractérisée par des zones d'ombres à ce jour. Il est vrai qu'avant cet acte isolé perpétré par le sous-lieutenant Lambarek Boumarafi, le défunt président avait souvent dans ses interventions, discouru sur les méfaits de la mafia politico-financière. L'homme de Novembre parlait d'une rupture radicale avec les pratiques désastreuses, qui avaient cours en ce moment en Algérie. Un chantier qui tenait particulièrement à coeur à l'un des principaux artisans du déclenchement de la lutte armée qui sera contrarié par l'acte «isolé» de Boumarafi. C'est en 1945, après les massacres de Sétif- Guelma-Kherrata que Mohamed Boudiaf, rejoint le mouvement nationaliste de Messali Hadj en adhérant au PPA. Deux ans plus tard, en 1947, il participe à la création de l'Organisation secrète en 1947, branche armée secrète du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il fut chargé de mettre sur pied une cellule de l'OS dans le département de Constantine. Un travail dans la clandestinité qui ne l'a pas empêché de s'entourer d'un noyau de militants qui fut à l'origine du déclenchement de la lutte armée le 1er Novembre 1954. Il sera le coordinateur du "Groupe des 22" qui déclenchera la lutte armée qui marque le début de la guerre de Libération, le 1er Novembre 1954. Deux ans plus tard, en août 1956, ce fut le Congrès de la Soummam à l'issue duquel il devient membre du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne). La même année, il est arrêté en 1956 en compagnie de Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella – tous dirigeants du FLN – par l'armée française suite à l'arraisonnement de l'avion qui les transportait du Maroc vers la Tunisie. Il sera libéré le 16 mars 1962 après les Accords d'Evian. Dès les premiers jours de l'Indépendance chèrement acquise, l'homme de Novembre ne tarda pas à exprimer ses idées qui « dérangeaient » les dirigeants de l'époque. Boudiaf, fidèle à ses idées, s'étant opposé au coup de force contre le GPRA par l'étatmajor général de l'ALN des frontières, a connu la prison dans l'Algérie indépendante pour finalement s'astreindre à un exil forcé durant lequel il a fondé un parti d'opposition, le Parti de la révolution socialiste (PRS). A la mort du président Boumediene, il dissout le PRS et se consacre à ses activités professionnelles en dirigeant une briqueterie à Kénitra (Maroc), jusqu'au début de 1992 où il met fin à son exil. Il apparaissait comme un homme neuf, non impliqué dans la gestion des différents régimes et il est pressenti pour sortir le pays de l'impasse. Il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait la société. Le destin de l'homme fut stoppé par l'acte « isolé » du sous-lieutenant Boumaarafi. Un acte « isolé » qui a changé le cours de l'Histoire de l'Algérie. Oui, un acte lâche, méprisable... et qui a changé le cours de notre Histoire, qui a brisé nos espoir et désespéré notre jeunesse. Un acte qui nous a plongé dans la terreur et l'intolérance. Pourtant Boudiaf nous avait redonné confiance en notre avenir. C'est d'ailleurs ce qui avait été perçu par tout un peuple à travers le premier message de Boudiaf le 16 janvier 1992 « L'Algérie est menacée, les ennemis d'hier et d'aujourd'hui conspirent contre son indépendance et son unité. Accepter le fardeau de la responsabilité en cette conjoncture est un devoir national qui vaut tous les sacrifices. Je reviens pour me tenir aux côtés des femmes et des hommes de ce pays qui affrontent avec fermeté le défi, armés de loyauté et de sincérité pour le présent et l'avenir de cette patrie qu'ils portent dans leurs coeurs. (...) Les institutions de l'Etat doivent être respectées de tous. L'Etat doit demeurer un Etat de droit ou règnent justice, équité et égalité entre tous et d'ou doit être bannie l'injustice à l'égard des plus faibles. L'unique voie qui nous permettra d'atteindre ces objectifs est celle d'une démocratie authentique, et la démocratie ne signifie ni l'anarchie ni l'atteinte aux institutions de l'Etat. Je m'engage à ne ménager aucun effort en oeuvrant avec vous à trouver des solutions adéquates aux problèmes dont souffrent nos jeunes. Ce sera la priorité de notre action. »