Sur le papier, l'idée paraît séduisante. Pour venir à bout des djihadistes qui contrôlent une grande partie des provinces sunnites d'Irak, les stratèges américains ont proposé à Bagdad la création d'une garde nationale sunnite à partir des tribus et des anciens militaires baassistes qui n'ont pas rejoint l'Etat islamique. Sur le papier, l'idée paraît séduisante. Pour venir à bout des djihadistes qui contrôlent une grande partie des provinces sunnites d'Irak, les stratèges américains ont proposé à Bagdad la création d'une garde nationale sunnite à partir des tribus et des anciens militaires baassistes qui n'ont pas rejoint l'Etat islamique. La proposition aurait été acceptée par le premier ministre chiite Haïdar al-Abadi et ses alliés iraniens. Elle correspond aux voeux de nombreux dirigeants de la minorité sunnite, désireux d'assumer la responsabilité de la sécurité sur leurs terres pour en finir avec le harcèlement des milices chiites, toujours omniprésentes dans l'armée et les forces de sécurité. « Le problème, c'est de trouver suffisamment de sunnites prêts à jouer le jeu », relève un militaire occidental, joint au téléphone à Bagdad. Depuis leur démobilisation ordonnée par les Américains après la chute de Saddam Hussein en 2003, la plupart des anciens cadres de l'armée ont fui l'Irak. D'autres sont morts dans l'insurrection lancée ensuite contre les forces américaines. Quant au reliquat, il a rejoint des groupes rebelles, dont certains combattent aujourd'hui aux côtés de Daech. « En arrosant avec beaucoup d'argent certaines tribus anti-Daech, les Américains parviendront à recruter certains de leurs membres, reconnaît le militaire, mais compte tenu de la situation sur le terrain, leur entraînement ne sera pas aisé. » « Aujourd'hui, certains responsables tribaux vous disent clairement regretter le temps où les soldats américains faisaient du guidage au sol des cibles qu'ils devaient atteindre. » Un militaire occidental De nombreuses tribus sont d'ores et déjà plus que réservées. D'abord en raison du passé. Les tribus sunnites, qui avaient offert certains de leurs «fils» aux Américains en 2006-2007 pour déjà combattre à leurs côtés al-Qaida, n'ont pas été récompensées en termes d'intégration dans les forces de sécurité ou l'administration. La situation a, d'autre part, bien changé. Après 2007, les ex-miliciens sunnites étaient soutenus par des soldats américains, qui les encadraient dans leur guerre contre les terroristes. « Aujourd'hui, ajoute le militaire, certains responsables tribaux vous disent clairement regretter le temps où les soldats américains faisaient du guidage au sol des cibles qu'ils devaient atteindre, et ces mêmes responsables nous affirment tout aussi ouvertement qu'ils n'ont pas envie de refaire ce travail avec des miliciens chiites mêlés à l'armée irakienne. » Renseignements alarmistes Aux yeux des Américains, cette garde nationale sunnite se verrait confier la sécurité des zones sunnites dans un Irak reconfiguré et largement autonome. Ce que réclame la minorité sunnite, opprimée ces dernières années par l'ex-premier ministre chiite Nouri al-Maliki, qui cherche à obtenir rien de moins que ce que leurs voisins kurdes ont arraché pour leurs pechmergas. Il y a urgence. Malgré les frappes contre ses positions, Daech avance, et les dernières notes des services de renseignements français et américains sont alarmistes. L'armée irakienne y est décrite comme incapable de faire face aux djihadistes. Quatre cents d'entre eux affrontent la troupe à Amerya Faloudja, à une quarantaine de kilomètres de Bagdad, à quelques encablures de l'aéroport de la capitale, dont la protection n'est garantie que par la présence de renforts américains. La proposition aurait été acceptée par le premier ministre chiite Haïdar al-Abadi et ses alliés iraniens. Elle correspond aux voeux de nombreux dirigeants de la minorité sunnite, désireux d'assumer la responsabilité de la sécurité sur leurs terres pour en finir avec le harcèlement des milices chiites, toujours omniprésentes dans l'armée et les forces de sécurité. « Le problème, c'est de trouver suffisamment de sunnites prêts à jouer le jeu », relève un militaire occidental, joint au téléphone à Bagdad. Depuis leur démobilisation ordonnée par les Américains après la chute de Saddam Hussein en 2003, la plupart des anciens cadres de l'armée ont fui l'Irak. D'autres sont morts dans l'insurrection lancée ensuite contre les forces américaines. Quant au reliquat, il a rejoint des groupes rebelles, dont certains combattent aujourd'hui aux côtés de Daech. « En arrosant avec beaucoup d'argent certaines tribus anti-Daech, les Américains parviendront à recruter certains de leurs membres, reconnaît le militaire, mais compte tenu de la situation sur le terrain, leur entraînement ne sera pas aisé. » « Aujourd'hui, certains responsables tribaux vous disent clairement regretter le temps où les soldats américains faisaient du guidage au sol des cibles qu'ils devaient atteindre. » Un militaire occidental De nombreuses tribus sont d'ores et déjà plus que réservées. D'abord en raison du passé. Les tribus sunnites, qui avaient offert certains de leurs «fils» aux Américains en 2006-2007 pour déjà combattre à leurs côtés al-Qaida, n'ont pas été récompensées en termes d'intégration dans les forces de sécurité ou l'administration. La situation a, d'autre part, bien changé. Après 2007, les ex-miliciens sunnites étaient soutenus par des soldats américains, qui les encadraient dans leur guerre contre les terroristes. « Aujourd'hui, ajoute le militaire, certains responsables tribaux vous disent clairement regretter le temps où les soldats américains faisaient du guidage au sol des cibles qu'ils devaient atteindre, et ces mêmes responsables nous affirment tout aussi ouvertement qu'ils n'ont pas envie de refaire ce travail avec des miliciens chiites mêlés à l'armée irakienne. » Renseignements alarmistes Aux yeux des Américains, cette garde nationale sunnite se verrait confier la sécurité des zones sunnites dans un Irak reconfiguré et largement autonome. Ce que réclame la minorité sunnite, opprimée ces dernières années par l'ex-premier ministre chiite Nouri al-Maliki, qui cherche à obtenir rien de moins que ce que leurs voisins kurdes ont arraché pour leurs pechmergas. Il y a urgence. Malgré les frappes contre ses positions, Daech avance, et les dernières notes des services de renseignements français et américains sont alarmistes. L'armée irakienne y est décrite comme incapable de faire face aux djihadistes. Quatre cents d'entre eux affrontent la troupe à Amerya Faloudja, à une quarantaine de kilomètres de Bagdad, à quelques encablures de l'aéroport de la capitale, dont la protection n'est garantie que par la présence de renforts américains.