Le président américain Barack Obama a examiné les options militaires envisageables pour soutenir le gouvernement irakien mais il n'a pas pris de décision sur les modalités d'une intervention, alors que les djihadistes sunnites continuent de menacer Bagdad. Le président Barack Obama a réuni lundi ses plus proches conseillers pour la sécurité nationale pour évoquer la menace de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), a annoncé la Maison blanche. "Le président va continuer de consulter son équipe de conseillers en sécurité nationale dans les jours à venir", a dit la Maison blanche sans donner de détails. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, estimant que l'existence même de l'Irak était menacée, a déclaré lundi que les Etats-Unisétaient ouverts à des discussions avec l'Iran sur les moyens de contrer l'offensive djihadiste en Irak et n'excluaient pas des frappes aériennes. "Quand on voit des gens assassiner et commettre des massacres, il faut bien les arrêter. Et il faut se donner les moyens de les arrêter, que ce soit par des attaques aériennes ou par d'autres moyens", a-t-il dit dans une interview à Yahoo ! News. Le dossier a été abordé lundi à Vienne où les Etats-Unis participaient à une réunion du groupe P5+1 sur le programme nucléaire iranien et où la délégation américaine a pu rencontrer des représentants de la République islamique. Une source proche du dossier a précise qu'il n'a pas été question de coordination militaire. Aucune décision d'importance stratégique ne sera prise dans le dos des Irakiens, a encore dit cette source. "Nous sommes ouverts au dialogue avec les Iraniens, tout comme nous sommes ouverts au dialogue avec d'autres acteurs importants de la région, sur la menace que l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant) fait peser sur l'Irak. La question a été brièvement soulevée en marge de la réunion du P5+1 aujourd'hui à Vienne", a dit un haut responsable américain. "Ces discussions ne concernent pas une éventuelle coordination militaire ou la prise de décisions stratégiques sur l'avenir de l'Irak dans le dos du peuple irakien", a-t-il ajouté. Le président américain Barack Obama a averti lundi le Congrès que les Etats-Unis allaient déployer jusqu'à 275 personnels militaires pour apporter un soutien et renforcer la sécurité des ressortissants américains présents à Bagdad et protéger l'ambassade américaine. La volonté de rapprochement avec Téhéran illustre le degré d'inquiétude suscité par l'offensive de l'EIIL. Les insurgés sunnites se sont emparés dans la nuit de dimanche à lundi de Tal Afar, ville du nord-ouest de l'Irak peuplée essentiellement de Turkmènes, consolidant ainsi leur emprise sur le Nord. Un responsable de Tal Afar a fait état de nombreux tués dans les combats pour le contrôle de la ville, située non loin de Mossoul, deuxième métropole d'Irak, dont l'EIIL a pris le contrôle mardi dernier au tout début de son offensive. Tal Afar était défendue par une unité des forces de sécurité irakiennes commandée par un général chiite, Abou Walid, dont les soldats étaient parmi les rares, dans la région de Mossoul, à ne pas avoir fui face à l'avancée rapide des insurgés sunnites. Lundi, une autre ville - Saklaouiya, à l'ouest de Bagdad - est tombée entre les mains des djihadistes de l'EIIL et de leurs alliés des tribus sunnites. Les djihadistes se sont emparés, dans cette ville proche de Falloudja, de six véhicules Humvee et de deux blindés, qui s'ajoutent à l'arsenal d'engins blindés de fabrication américaine pris depuis le début de la débandade de l'armée régulière.