Sans surprise, c'est Nicolas Sarkozy qui a donné le ton. Mercredi soir, le président du parti Les Républicains (ex-UMP, droite) a prononcé un discours présenté comme "fondateur" sur les valeurs de la France. Sans surprise, c'est Nicolas Sarkozy qui a donné le ton. Mercredi soir, le président du parti Les Républicains (ex-UMP, droite) a prononcé un discours présenté comme "fondateur" sur les valeurs de la France. L'ex-président français, très fortement pressenti comme candidat aux prochaines élections présidentielles, a surtout profité de ce discours pour réaffirmer que la France est un "pays chrétien [...] que doivent respecter ceux qui veulent y vivre". Nicolas Sarkozy a aussi estimé qu'"il y a un risque d'affrontement si la République ne reprend pas les choses en mains et ne fait pas respecter les règles communes à tout le monde". L'attaque est à peine voilée et vise sans ambages la communauté musulmane, qui sera en outre directement ciblée par Sarkozy dans le discours lorsqu'il affirme : "Nous devons urgemment fixer les règles d'un nouvel islam de France". Le discours de l'ex-chef d'Etat a d'ailleurs suscité la condamnation du secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM). Selon Abdallah Zekri, Nicolas Sarkozy "attise le feu" contre les musulmans. "Parce qu'il y aurait 1 % de gens qui ne respecteraient pas les lois de la République sur 5 millions de musulmans, il y aurait un risque d'affrontement ? C'est lui qui, manifestement, cherche l'affrontement", a déploré Zekri, dans des propos rapportés par Ouest-France. L'Islam a depuis plusieurs années représenté un point d'ancrage dans la rhétorique de la classe politique française. Cette rhétorique ne cesse cependant de dégénérer ces derniers mois, notamment après les attentats du 13 novembre, lorsque l'amalgame entre Islam et terrorisme s'est de manière subconsciente définitivement installé. Plus inquiétant, l'amalgame n'est plus le fait des partis de droite et d'extrême droite en France, mais aussi celle du gouvernement français, pourtant de gauche. En témoigne le projet de la loi de déchéance de la nationalité pour les binationaux proposée puis au final retirée par le gouvernement, qui visait de manière quasi-exclusive les Français de confession musulmane. Le gouvernement se garde également de condamner fermement les propos islamophobes, devenus de plus en plus nombreux. Conséquence de la stigmatisation, le nombre d'actes islamophobes en France ont augmenté de 223 % en 2015 par rapport à l'année d'avant, et les menaces à elles seules ont bondi de près de 300 %. Une situation qui n'est pas appelée à s'améliorer à l'approche de l'élection présidentielle, où inévitablement l'Islam sera plus que jamais destiné à devenir un des grands thèmes des élections, avec les inévitables dérapages qui accompagnent l'évocation de ce sujet sensible. Un autre symbole de la dégradation de l'image de l'islam en France est la réaction épidermique du maire de Bordeaux, Alain Juppé, à la publication d'une capture d'écran d'un faux tweet dans lequel il souhaite "un très bon ramadan à tous mes frères et soeurs en islam". Pourtant réputé modéré dans ses positions vis-à-vis de l'Islam, le candidat à la primaire de droite avait immédiatement annoncé qu'il allait porter plainte contre X, tout en insistant qu'il était "toujours catholique". Il annoncera finalement plus tard que la plainte allait être retirée, après avoir découvert que l'auteur de la blague n'était autre qu'un jeune lycéen. Alain Juppé aurait-il eu la même réaction viscérale si le farceur lui avait attribué une confession religieuse autre que musulmane ? La question mérite d'être posée, et en dit long sur la perception actuelle de l'Islam en France. L'ex-président français, très fortement pressenti comme candidat aux prochaines élections présidentielles, a surtout profité de ce discours pour réaffirmer que la France est un "pays chrétien [...] que doivent respecter ceux qui veulent y vivre". Nicolas Sarkozy a aussi estimé qu'"il y a un risque d'affrontement si la République ne reprend pas les choses en mains et ne fait pas respecter les règles communes à tout le monde". L'attaque est à peine voilée et vise sans ambages la communauté musulmane, qui sera en outre directement ciblée par Sarkozy dans le discours lorsqu'il affirme : "Nous devons urgemment fixer les règles d'un nouvel islam de France". Le discours de l'ex-chef d'Etat a d'ailleurs suscité la condamnation du secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM). Selon Abdallah Zekri, Nicolas Sarkozy "attise le feu" contre les musulmans. "Parce qu'il y aurait 1 % de gens qui ne respecteraient pas les lois de la République sur 5 millions de musulmans, il y aurait un risque d'affrontement ? C'est lui qui, manifestement, cherche l'affrontement", a déploré Zekri, dans des propos rapportés par Ouest-France. L'Islam a depuis plusieurs années représenté un point d'ancrage dans la rhétorique de la classe politique française. Cette rhétorique ne cesse cependant de dégénérer ces derniers mois, notamment après les attentats du 13 novembre, lorsque l'amalgame entre Islam et terrorisme s'est de manière subconsciente définitivement installé. Plus inquiétant, l'amalgame n'est plus le fait des partis de droite et d'extrême droite en France, mais aussi celle du gouvernement français, pourtant de gauche. En témoigne le projet de la loi de déchéance de la nationalité pour les binationaux proposée puis au final retirée par le gouvernement, qui visait de manière quasi-exclusive les Français de confession musulmane. Le gouvernement se garde également de condamner fermement les propos islamophobes, devenus de plus en plus nombreux. Conséquence de la stigmatisation, le nombre d'actes islamophobes en France ont augmenté de 223 % en 2015 par rapport à l'année d'avant, et les menaces à elles seules ont bondi de près de 300 %. Une situation qui n'est pas appelée à s'améliorer à l'approche de l'élection présidentielle, où inévitablement l'Islam sera plus que jamais destiné à devenir un des grands thèmes des élections, avec les inévitables dérapages qui accompagnent l'évocation de ce sujet sensible. Un autre symbole de la dégradation de l'image de l'islam en France est la réaction épidermique du maire de Bordeaux, Alain Juppé, à la publication d'une capture d'écran d'un faux tweet dans lequel il souhaite "un très bon ramadan à tous mes frères et soeurs en islam". Pourtant réputé modéré dans ses positions vis-à-vis de l'Islam, le candidat à la primaire de droite avait immédiatement annoncé qu'il allait porter plainte contre X, tout en insistant qu'il était "toujours catholique". Il annoncera finalement plus tard que la plainte allait être retirée, après avoir découvert que l'auteur de la blague n'était autre qu'un jeune lycéen. Alain Juppé aurait-il eu la même réaction viscérale si le farceur lui avait attribué une confession religieuse autre que musulmane ? La question mérite d'être posée, et en dit long sur la perception actuelle de l'Islam en France.