Depuis la dernière élection présidentielle en France, l'«Ouverture» politique fait des des ravages. Les bras de la nouvelle administration se sont aussi très amplement ouverts pour accueillir même des personnages du monde des médias… Depuis la dernière élection présidentielle en France, l'«Ouverture» politique fait des des ravages. Les bras de la nouvelle administration se sont aussi très amplement ouverts pour accueillir même des personnages du monde des médias… Dès le lendemain de la victoire de Sarkozy, Georges-Marc Benamou, éditorialiste à Nice-Matin et chroniqueur à La Provence, est nommé conseiller pour la culture et l'audiovisuel du nouveau chef de l'Etat. Dans le même temps, Catherine Pégard du Point est aussi nommée à l'Elysée et Myriam Lévy, chargée de suivre la campagne de Ségolène Royal au Figaro, est aujourd'hui également à Matignon. Dans le «Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République» présidé par Edouard Balladur, on retrouve Jean-Louis Bourlanges, chroniqueur dans l'émission «L'esprit public» sur France Culture ; Guy Carcassonne, chroniqueur au Point ; Jean-Claude Casanova, éditorialiste associé au Monde et co-animateur de l'émission «La rumeur du monde» avec Jean-Marie Colombani sur France Culture et Olivier Duhamel, chroniqueur sur France Culture. Dans la commission pour la «libération de la croissance française» présidée par Jacques Attali, lui-même éditorialiste à L'Express, on retrouve : Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro et chroniqueur à BFM, et Eric Le Boucher, chroniqueur économique au Monde. Il est vrai que Carcassonne ou Duhamel sont professeurs de droit avant d'être des éditorialistes. Il est vrai également que la participation de journalistes ou de chroniqueurs à des comités gouvernementaux n'est pas une nouveauté. Dans le groupe qui a élaboré le rapport Camdessus — déjà sur la croissance — en 2004, on retrouvait quelques noms. Mais une ouverture si «large» et si «décomplexée», réalisée en si peu de temps, est, lit-on dans les commentaires, sans précédent sous la Vème République française. Quelle est exactement la fonction sociale exercée par Eric Le Boucher quand, le 2 septembre 2007 il livre, aux lecteurs de son journal les premières réflexions que lui inspire le travail qui lui a été confié au sein de la commission Attali ? Journaliste ? Rendant hommage à «M. Sarkozy» qui «débloque beaucoup de choses en tout secouant» ; il le met toutefois en garde : «La popularité est superficielle. La confiance s'ancre, elle, plus profond.» Ces cas individuels, disent les voix de quelques journalistes indépendants, sont l'expression (et non la cause) de l'interdépendance des pouvoirs politique et médiatique dont les commissions sont un des lieux de rencontre. Une interdépendance qui reflète l'emprise de l'économie sur les médias ainsi que les convergences d'intérêt qui existent entre le nouveau pouvoir et l'oligarchie qui détient la plupart des médias. Dès le lendemain de la victoire de Sarkozy, Georges-Marc Benamou, éditorialiste à Nice-Matin et chroniqueur à La Provence, est nommé conseiller pour la culture et l'audiovisuel du nouveau chef de l'Etat. Dans le même temps, Catherine Pégard du Point est aussi nommée à l'Elysée et Myriam Lévy, chargée de suivre la campagne de Ségolène Royal au Figaro, est aujourd'hui également à Matignon. Dans le «Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République» présidé par Edouard Balladur, on retrouve Jean-Louis Bourlanges, chroniqueur dans l'émission «L'esprit public» sur France Culture ; Guy Carcassonne, chroniqueur au Point ; Jean-Claude Casanova, éditorialiste associé au Monde et co-animateur de l'émission «La rumeur du monde» avec Jean-Marie Colombani sur France Culture et Olivier Duhamel, chroniqueur sur France Culture. Dans la commission pour la «libération de la croissance française» présidée par Jacques Attali, lui-même éditorialiste à L'Express, on retrouve : Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro et chroniqueur à BFM, et Eric Le Boucher, chroniqueur économique au Monde. Il est vrai que Carcassonne ou Duhamel sont professeurs de droit avant d'être des éditorialistes. Il est vrai également que la participation de journalistes ou de chroniqueurs à des comités gouvernementaux n'est pas une nouveauté. Dans le groupe qui a élaboré le rapport Camdessus — déjà sur la croissance — en 2004, on retrouvait quelques noms. Mais une ouverture si «large» et si «décomplexée», réalisée en si peu de temps, est, lit-on dans les commentaires, sans précédent sous la Vème République française. Quelle est exactement la fonction sociale exercée par Eric Le Boucher quand, le 2 septembre 2007 il livre, aux lecteurs de son journal les premières réflexions que lui inspire le travail qui lui a été confié au sein de la commission Attali ? Journaliste ? Rendant hommage à «M. Sarkozy» qui «débloque beaucoup de choses en tout secouant» ; il le met toutefois en garde : «La popularité est superficielle. La confiance s'ancre, elle, plus profond.» Ces cas individuels, disent les voix de quelques journalistes indépendants, sont l'expression (et non la cause) de l'interdépendance des pouvoirs politique et médiatique dont les commissions sont un des lieux de rencontre. Une interdépendance qui reflète l'emprise de l'économie sur les médias ainsi que les convergences d'intérêt qui existent entre le nouveau pouvoir et l'oligarchie qui détient la plupart des médias.