Après une longue réflexion, la direction de la télévision a décidé d'ouvrir le champ médiatique audiovisuel, à la diversité politique et à la pluralité du discours. En effet, avec la création d'un espace de liberté d'expression de 13 minutes, après le JT de 20 h, la Télévision nationale décide de lever quelque peu le pied et d'autoriser le débat contradictoire. Encore faut-il s'inscrire dans la ligne politique de l'Unique, qui se veut une vitrine du pouvoir. L'émission étant enregistrée, elle peut être sujette à toutes les censures et à toutes les interprétations. Mais la volonté du DG de l'Entv, M.Hamraoui Habib Chawki, est claire: faire de l'Unique la meilleure tribune ouverte sur la politique dans le monde arabe. Il veut ainsi montrer que l'Algérie, malgré son déficit créatif, possède des potentialités intellectuelles et politiques incontournables sur la scène médiatique et audiovisuelle. Le DG de l'Entv veut ainsi répondre, de manière intelligente et stratégique, à l'émission d'Al-Djazira qui a accordé son antenne à un ex-officier des services, en panne de notoriété et en désaccord avec lui-même. Hamraoui, qui se veut novateur, prépare avec doigté la rentrée télévisuelle, en attendant l'ouverture totale de la chaîne «mère» au débat politique, en 2002, à l'approche des échéances électorales. Cette ouverture des médias lourds, qui a été souvent revendiquée par les partis politiques de l'opposition, est ainsi consacrée par le pouvoir en place. La dernière émission, qui traitait de la politique, remonte à quelques mois avant les élections présidentielles. L'émission, qui s'intitulait Rencontre avec les partis, traitait exclusivement des thèmes débattus à l'APN et était animée, généralement, par des membres de l'Assemblée. Avec les événements de Kabylie, une autre émission, qui se voulait une tribune de réflexion sur l'origine de la braise kabyle, a été concoctée à la hâte. Contrairement aux estimations des décideurs, cette émission, présentée par un ancien animateur de Sabahyate, a réussi à réconcilier les téléspectateurs algériens avec leur unique télévision. Aujourd'hui, avec cette nouvelle ouverture de la télévision à la politique, c'est toute l'Algérie qui ouvrira «les yeux sur les faits».