Une promenade dans le dédale des venelles de la vieille ville de Naplouse offre un rare aperçu de la prospérité passée d‘une cité qui fut au croisement des routes des caravanes du Proche-Orient. Mais l‘activité économique et touristique de cette ville, autrefois le principal centre commercial palestinien en Cisjordanie, subit l‘effet calamiteux des barrages militaires israéliens et des incursions de l‘armée israélienne nuit après nuit. "On nous appelle la capitale économique de la Palestine", mais capitale du chômage nous conviendrait mieux", ironise Bilal Hamouda, un commerçant de la vieille ville. Cette partie de la cité porte encore les stigmates des batailles furieuses livrées entre combattants palestiniens et militaires israéliens, après le déclenchement de l‘Intifada en septembre 2000: impacts de balles, slogans sur les murs, affiches des "martyrs" tombés sous les balles de l‘armée ou lors d‘attentats suicide. Depuis sept ans, la situation est tendue. Ce qui n‘est pas bon pour les affaires, mais donne à Hamouda tout le loisir de procéder à un long historique de sa ville. Il est fier de "la plus vieille cité du monde", remarquant qu‘elle a été fondée en 2500 avant JC sous le nom de Sichem, le nom qui figure dans la Bible. En l‘an 72 après JC, les Romains fondent Neapolis, la "Nouvelle ville" près de l‘antique Sichem, à l‘origine de la dénomination Naplouse. La ville est aussi appelée Jabel al Nar — en arabe la "montagne du feu" — en raison d‘un récit légendaire selon lequel ses habitants auraient fait fuir la cavalerie de Bonaparte en 1799 en allumant des feux et en lâchant des bêtes sauvages. On la dénomme aussi la "Petite Damas", à cause de son réseau de sources et de fontaines ainsi que son architecture de style ottoman. Les Israéliens lui ont rendu son nom biblique de Sichem, après la conquête de la Cisjordanie en juin 1967, avant même de construire des premières colonies de peuplement tout autour. Naplouse, qui avait été un foyer de résistance lors de la Grande révolte palestinienne contre les Britanniques (de 1936 à 1939), ce qui lui avait valu une dure répression, ne devait pas faillir à sa réputation nationaliste, sous occupation israélienne. Mais aujourd‘hui, ce sont surtout les islamistes que l‘armée israélienne traque à Naplouse. Selon elle, dix ateliers de fabrication de bombes ont été découverts en 2007, et 117 sur 147 kamikazes potentiels y ont été capturés en 2006. C‘est encore à Naplouse que se préparait, selon l‘armée, un attentat suicide à Tel-Aviv, déjoué in extremis en septembre, après l‘arrestation de 49 suspects. Après le coup de force du mouvement islamiste Hamas à la mi-juin dans la bande de Ghaza, Israël a autorisé le déploiement diurne d‘un renfort de 500 policiers palestiniens à Naplouse. Cette mesure était destinée à renforcer l‘autorité du Premier ministre palestinien, Salam Fayyad. Mais Naplouse (130.000 habitants) reste enserré dans un étau, tout véhicule devant subir un contrôle militaire israélien aux barrages à l‘entrée. "La situation est pire que dans toutes les autres villes de Cisjordanie", s‘insurge Majdi Abu Salah, qui vend le gâteau traditionnel de Naplouse, le Knafe. Dans la vieille ville, qui accueillait jadis des foules de visiteurs, arabes israéliens et Palestiniens touristes sont bien rares et les commerçants peinent à survivre. Les neuf bains turcs de Naplouse, qui remontent à une tradition antique, ont presque tous fermé. L‘un d‘eux a été reconverti en fabrique de bonbons. Mais la plupart des employés ont dû être congédiés faute de travail. Son propriétaire Hamed Hezboullah est amer: "C‘est le Ramadan et les affaires devraient marcher, mais quand les familles doivent se serrer la ceinture, elles préfèrent acheter du pain que des douceurs." Une promenade dans le dédale des venelles de la vieille ville de Naplouse offre un rare aperçu de la prospérité passée d‘une cité qui fut au croisement des routes des caravanes du Proche-Orient. Mais l‘activité économique et touristique de cette ville, autrefois le principal centre commercial palestinien en Cisjordanie, subit l‘effet calamiteux des barrages militaires israéliens et des incursions de l‘armée israélienne nuit après nuit. "On nous appelle la capitale économique de la Palestine", mais capitale du chômage nous conviendrait mieux", ironise Bilal Hamouda, un commerçant de la vieille ville. Cette partie de la cité porte encore les stigmates des batailles furieuses livrées entre combattants palestiniens et militaires israéliens, après le déclenchement de l‘Intifada en septembre 2000: impacts de balles, slogans sur les murs, affiches des "martyrs" tombés sous les balles de l‘armée ou lors d‘attentats suicide. Depuis sept ans, la situation est tendue. Ce qui n‘est pas bon pour les affaires, mais donne à Hamouda tout le loisir de procéder à un long historique de sa ville. Il est fier de "la plus vieille cité du monde", remarquant qu‘elle a été fondée en 2500 avant JC sous le nom de Sichem, le nom qui figure dans la Bible. En l‘an 72 après JC, les Romains fondent Neapolis, la "Nouvelle ville" près de l‘antique Sichem, à l‘origine de la dénomination Naplouse. La ville est aussi appelée Jabel al Nar — en arabe la "montagne du feu" — en raison d‘un récit légendaire selon lequel ses habitants auraient fait fuir la cavalerie de Bonaparte en 1799 en allumant des feux et en lâchant des bêtes sauvages. On la dénomme aussi la "Petite Damas", à cause de son réseau de sources et de fontaines ainsi que son architecture de style ottoman. Les Israéliens lui ont rendu son nom biblique de Sichem, après la conquête de la Cisjordanie en juin 1967, avant même de construire des premières colonies de peuplement tout autour. Naplouse, qui avait été un foyer de résistance lors de la Grande révolte palestinienne contre les Britanniques (de 1936 à 1939), ce qui lui avait valu une dure répression, ne devait pas faillir à sa réputation nationaliste, sous occupation israélienne. Mais aujourd‘hui, ce sont surtout les islamistes que l‘armée israélienne traque à Naplouse. Selon elle, dix ateliers de fabrication de bombes ont été découverts en 2007, et 117 sur 147 kamikazes potentiels y ont été capturés en 2006. C‘est encore à Naplouse que se préparait, selon l‘armée, un attentat suicide à Tel-Aviv, déjoué in extremis en septembre, après l‘arrestation de 49 suspects. Après le coup de force du mouvement islamiste Hamas à la mi-juin dans la bande de Ghaza, Israël a autorisé le déploiement diurne d‘un renfort de 500 policiers palestiniens à Naplouse. Cette mesure était destinée à renforcer l‘autorité du Premier ministre palestinien, Salam Fayyad. Mais Naplouse (130.000 habitants) reste enserré dans un étau, tout véhicule devant subir un contrôle militaire israélien aux barrages à l‘entrée. "La situation est pire que dans toutes les autres villes de Cisjordanie", s‘insurge Majdi Abu Salah, qui vend le gâteau traditionnel de Naplouse, le Knafe. Dans la vieille ville, qui accueillait jadis des foules de visiteurs, arabes israéliens et Palestiniens touristes sont bien rares et les commerçants peinent à survivre. Les neuf bains turcs de Naplouse, qui remontent à une tradition antique, ont presque tous fermé. L‘un d‘eux a été reconverti en fabrique de bonbons. Mais la plupart des employés ont dû être congédiés faute de travail. Son propriétaire Hamed Hezboullah est amer: "C‘est le Ramadan et les affaires devraient marcher, mais quand les familles doivent se serrer la ceinture, elles préfèrent acheter du pain que des douceurs."