Combien de générations d'étudiants et d'amoureux du vieux livre ont défilé dans la bouquinerie "Aux Etoiles d'or" de la rue Didouche, n° 74, imperturbablement gérée par M. Mouloud Mechkour, depuis des décennies ? Ce dernier fait un constat amer : "Ce sont les plus de 50 ans qui lisent. Les jeunes ne lisent plus depuis 1985 (pourquoi depuis 1985? Ndlr), hormis quelques jeunes filles qui demandent Guy des Cars ou les livres à l'eau de rose de la collection Arlequin." M. Mechkour se console en voyant avocats, médecins et autres ingénieurs de l'ancienne génération venir dans son local avec leurs enfants et dire fièrement à ceux-ci : "C'est là que j'ai appris à vraiment lire !" Et puis dans cette modeste boutique rôde l'ombre d'illustres clients encore vivants ou morts : Frison-Roche, Roblès, Jean Senac, Djaout, Boudjedra, Abderrahmane Lounès, Georges Arnaud. Pendant que nous discutions avec le bouquiniste, un jeune homme d'une trentaine d'années entassait une pile de livres sur le comptoir qu'il vint payer. - Mais, fais-je remarquer à M. Mouloud, voilà un jeune homme qui lit !... - Il achète ces livres pour les revendre. Le jeune homme, apparemment vexé, dit d'un ton bougon : - Je les revends, mais je les lis aussi. Une anecdote qui nous rappelle une autre, car il nous vient en mémoire celle que racontait souvent l'écrivain disparu Rachid Mimouni qui déplorait également le peu d'intérêt des Algérien pour la lecture. Il racontait que durant les premières éditions du SILA, les éditeurs français furent enthousiasmés par le comportement des Algériens qui se jetaient sur les encyclopédies et les gros livres très chers. "Ils lisent finalement, ces gens-là !", pensaient-ils. Ils déchantèrent quand ils apprirent que ces acquisitions étaient revendues jusque sur les marchés aux puces parisiens. Même processus pour le gros bouquin arabe broché d'or. Les barbus les enlèvent par charretées entières pour les revendre devant les mosquées, étant donné que "tidjara hallal". Combien de générations d'étudiants et d'amoureux du vieux livre ont défilé dans la bouquinerie "Aux Etoiles d'or" de la rue Didouche, n° 74, imperturbablement gérée par M. Mouloud Mechkour, depuis des décennies ? Ce dernier fait un constat amer : "Ce sont les plus de 50 ans qui lisent. Les jeunes ne lisent plus depuis 1985 (pourquoi depuis 1985? Ndlr), hormis quelques jeunes filles qui demandent Guy des Cars ou les livres à l'eau de rose de la collection Arlequin." M. Mechkour se console en voyant avocats, médecins et autres ingénieurs de l'ancienne génération venir dans son local avec leurs enfants et dire fièrement à ceux-ci : "C'est là que j'ai appris à vraiment lire !" Et puis dans cette modeste boutique rôde l'ombre d'illustres clients encore vivants ou morts : Frison-Roche, Roblès, Jean Senac, Djaout, Boudjedra, Abderrahmane Lounès, Georges Arnaud. Pendant que nous discutions avec le bouquiniste, un jeune homme d'une trentaine d'années entassait une pile de livres sur le comptoir qu'il vint payer. - Mais, fais-je remarquer à M. Mouloud, voilà un jeune homme qui lit !... - Il achète ces livres pour les revendre. Le jeune homme, apparemment vexé, dit d'un ton bougon : - Je les revends, mais je les lis aussi. Une anecdote qui nous rappelle une autre, car il nous vient en mémoire celle que racontait souvent l'écrivain disparu Rachid Mimouni qui déplorait également le peu d'intérêt des Algérien pour la lecture. Il racontait que durant les premières éditions du SILA, les éditeurs français furent enthousiasmés par le comportement des Algériens qui se jetaient sur les encyclopédies et les gros livres très chers. "Ils lisent finalement, ces gens-là !", pensaient-ils. Ils déchantèrent quand ils apprirent que ces acquisitions étaient revendues jusque sur les marchés aux puces parisiens. Même processus pour le gros bouquin arabe broché d'or. Les barbus les enlèvent par charretées entières pour les revendre devant les mosquées, étant donné que "tidjara hallal".