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Repentance
Ya radjel ! Ya mra !
Publié dans Le Midi Libre le 05 - 12 - 2007

Depuis que Sarkozy a posé le pied sur le sol algérien, Aïcha n'est plus la même. Elle ne tient plus en place. Elle veut être au courant de tout ce qui se passe et de tout ce qui se dit sur Sarkozy : « Est-ce qu'il va donner plus de visas celui-là ? », avait-elle lancé à son mari qui voyait déjà où elle allait en venir : « Oh ! Tu sais, Chirac est déjà venu, les jeunes lui ont fait un accueil triomphal et lui ont demandé des visas et le problème est toujours le même : les visas sont toujours au compte-gouttes !» avait répondu Messaoud sur un ton désabusé. Il se souviendra toujours du voyage qu'il avait fait avec Aïcha en 1979. Ils s'étaient rendus chez sa tante qui habitait en famille dans la banlieue parisienne. La journée, ils descendaient sur Paris et ils rentraient tard le soir pour passer la nuit chez la tante qui s'était montrée très accueillante : il faut dire qu'ils avaient pris le soin d'échanger au noir toutes leurs économies, ce qui leur a permis une certaine autonomie. Mais Messaoud se souvient surtout du mal qu'il avait à synchroniser ses désirs avec les caprices d'Aïcha : elle l'entraînait de bon matin chez « Tati » ou « Aux 2 Marronniers » pour acheter des fripes ou des gadjets et lui, il avait toutes les peines du monde à la persuader de s'attarder devant une librairie richement achalandée ou d'entrer dans une salle de cinéma d'art et d'essai car ils ne pouvaient en aucun cas se séparer : Aïcha n'avait pas le sens de l'orientation. C'était presque l'enfer !
Maintenant, Aïcha essayait de trouver entre les lignes, derrière les mots, un signe qui lui ferait espérer une seconde virée chez les cousins. Soudain, elle fronça les sourcils et son doigt interrogateur et accusateur s'abattit sur la page du journal où s'alignaient quatre portraits, juste en face du reportage sur la visite de Sarkozy : « Mais qui sont ces vieux schnocks ?», s'écria-t-elle.
Les « vieux » en question n'étaient ni plus ni moins que les vénérables Aït-Ahmed, Mehri, Ali-Yahia Abdennour et Ali Haroun.
« Pourquoi demandent-ils repentance à la France ?» avait-elle repris sur un ton scandalisé. Messaoud essaya d'être le plus simple du monde dans ses explication : « Aït-Ahmed était militant du PPA depuis 1945, il a été chef de l'OS, membre de la délégation extérieure du FLN au Caire. Il a fait partie des 5 responsables faits prisonniers lors du premier détournement d'un avion civil, par les services français. Il a fait 6 ans de prison. Il a quitté l'Assemblée nationale en 1963 pour protester contre la Constitution imposée par Boumediène et Ben Bella. Il a créé le FFS et a pris le maquis. Fait prisonnier à nouveau, il s'évade et rejoint la Suisse d'où il dirige son parti. Mehri lui, a été ministre du GPRA puis ministre sous Chadli avant de devenir responsable du FLN : il a été mis sur la touche quand il a voulu soustraire le FLN à l'influence des clans.
L'autre, c'est Ali-Yahia Abdennour, ancien membre du FFS, ancien ministre sous Boumédiène. Il a fondé la LADH et maintenant, il s'exprime de temps en temps sur les droits de l'Homme. Le dernier c'est Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération de France. Il a écrit « la 7e wilaya » et « l'Eté de la discorde ». Tu vois, tous les 4 sont assez âgés pour avoir vécu les affres du colonialisme : ils ont connu les massacres de 1945 et les souffrances de la guerre de Libération. Ils ont toutes les raisons de demander la repentance.»
Pendant toute cette tirade, Aïcha est restée bouche bée, écoutant attentivement son compagnon.
Depuis que Sarkozy a posé le pied sur le sol algérien, Aïcha n'est plus la même. Elle ne tient plus en place. Elle veut être au courant de tout ce qui se passe et de tout ce qui se dit sur Sarkozy : « Est-ce qu'il va donner plus de visas celui-là ? », avait-elle lancé à son mari qui voyait déjà où elle allait en venir : « Oh ! Tu sais, Chirac est déjà venu, les jeunes lui ont fait un accueil triomphal et lui ont demandé des visas et le problème est toujours le même : les visas sont toujours au compte-gouttes !» avait répondu Messaoud sur un ton désabusé. Il se souviendra toujours du voyage qu'il avait fait avec Aïcha en 1979. Ils s'étaient rendus chez sa tante qui habitait en famille dans la banlieue parisienne. La journée, ils descendaient sur Paris et ils rentraient tard le soir pour passer la nuit chez la tante qui s'était montrée très accueillante : il faut dire qu'ils avaient pris le soin d'échanger au noir toutes leurs économies, ce qui leur a permis une certaine autonomie. Mais Messaoud se souvient surtout du mal qu'il avait à synchroniser ses désirs avec les caprices d'Aïcha : elle l'entraînait de bon matin chez « Tati » ou « Aux 2 Marronniers » pour acheter des fripes ou des gadjets et lui, il avait toutes les peines du monde à la persuader de s'attarder devant une librairie richement achalandée ou d'entrer dans une salle de cinéma d'art et d'essai car ils ne pouvaient en aucun cas se séparer : Aïcha n'avait pas le sens de l'orientation. C'était presque l'enfer !
Maintenant, Aïcha essayait de trouver entre les lignes, derrière les mots, un signe qui lui ferait espérer une seconde virée chez les cousins. Soudain, elle fronça les sourcils et son doigt interrogateur et accusateur s'abattit sur la page du journal où s'alignaient quatre portraits, juste en face du reportage sur la visite de Sarkozy : « Mais qui sont ces vieux schnocks ?», s'écria-t-elle.
Les « vieux » en question n'étaient ni plus ni moins que les vénérables Aït-Ahmed, Mehri, Ali-Yahia Abdennour et Ali Haroun.
« Pourquoi demandent-ils repentance à la France ?» avait-elle repris sur un ton scandalisé. Messaoud essaya d'être le plus simple du monde dans ses explication : « Aït-Ahmed était militant du PPA depuis 1945, il a été chef de l'OS, membre de la délégation extérieure du FLN au Caire. Il a fait partie des 5 responsables faits prisonniers lors du premier détournement d'un avion civil, par les services français. Il a fait 6 ans de prison. Il a quitté l'Assemblée nationale en 1963 pour protester contre la Constitution imposée par Boumediène et Ben Bella. Il a créé le FFS et a pris le maquis. Fait prisonnier à nouveau, il s'évade et rejoint la Suisse d'où il dirige son parti. Mehri lui, a été ministre du GPRA puis ministre sous Chadli avant de devenir responsable du FLN : il a été mis sur la touche quand il a voulu soustraire le FLN à l'influence des clans.
L'autre, c'est Ali-Yahia Abdennour, ancien membre du FFS, ancien ministre sous Boumédiène. Il a fondé la LADH et maintenant, il s'exprime de temps en temps sur les droits de l'Homme. Le dernier c'est Ali Haroun, ancien responsable de la Fédération de France. Il a écrit « la 7e wilaya » et « l'Eté de la discorde ». Tu vois, tous les 4 sont assez âgés pour avoir vécu les affres du colonialisme : ils ont connu les massacres de 1945 et les souffrances de la guerre de Libération. Ils ont toutes les raisons de demander la repentance.»
Pendant toute cette tirade, Aïcha est restée bouche bée, écoutant attentivement son compagnon.


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