Anne Giudicelli, spécialiste des Mondes arabe et musulman, et experte indépendante au sein de TERRORISC, explique les failles des stratégies de lutte antiterroriste engagées après le 11 septembre 2001. Anne Giudicelli, spécialiste des Mondes arabe et musulman, et experte indépendante au sein de TERRORISC, explique les failles des stratégies de lutte antiterroriste engagées après le 11 septembre 2001. Mme Anne Giudicelli, ex-chargée de mission au ministère français des Affaires étrangères, a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse, tenue à Paris, que ces stratégies «contribuent paradoxalement à la dynamique de la menace, et au développement de ses capacités d'innovation et de transformation». Un constat qui n'est pas pris en compte par les services antiterroristes de par le monde, alors qu'il constitue la force des idéologues d'Al-Qaïda qui ont, d'emblée, assimilé les méthodes et les mentalités européennes dans ce domaine, au point d'en exploiter les maillons faibles. Après des investigations menées sur les thèmes des violences politiques, l'islamisme, le terrorisme… l'auteur en arrive au constat que le traitement de la question auprès des administrations et des populations européennes se caractérise par beaucoup de lacunes, alors que le vieux continent devient de jour en jour une cible… des coups de filets. Malgré le renforcement sécuritaire, la politique affichée de répression et la surveillance des frontières, «les résultats sont nuls et n'atteignent pas les résultats escomptés», lâchera-t-elle. Affectée dans beaucoup de pays arabes et d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie, cette journaliste a enquêté sur le terrain et entendu les différents arguments que les administrations concernées lui ont apportés. Quelle administration française était à l'origine de cette enquête ? Le ministère français de la Défense, dira l'auteur, en plus de la Grande-Bretagne et l'Australie appuyés par l'Union européenne «la coordination, constate-t-elle, n'est pas encore vraiment faite. Ce qui rend plus difficile la traque de ces réseaux qui se ramifient d'une manière impalpable». Elle avoue, lors de cette conférence, que les services européens «ne s'inspirent pas de la méthode de lutte menée dans les pays les plus touchés par le terrorisme». Selon elle, la carte répressive joue un rôle très négatif. Cette carte ne prend pas en compte la dimension des politiques étrangères et verse dans la politique du deux poids, deux mesures. «Aujourd'hui, on fait des choix qui ne prennent pas en compte la répercussion étrangère concernant les menaces terroristes». Pour les terroristes, les valeurs morales dont jouit l'Europe les encouragent à contrer cette répression. Ce que, par ailleurs, les services de lutte antiterroriste, en Europe, n'ont pas compris pour anticiper une quelconque menace. Concernant les raisons qui font perdurer les menaces, l'auteur parle de la cause palestinienne, de la cause identitaire, de la rancune coloniale… Anne Giudicelli a structuré son enquête dans un livre-enquête qui aborde la nouvelle terre de djihad qu'est l'Europe, les dynamiques et stratégies d'action, intégration et identités. Mme Anne Giudicelli, ex-chargée de mission au ministère français des Affaires étrangères, a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse, tenue à Paris, que ces stratégies «contribuent paradoxalement à la dynamique de la menace, et au développement de ses capacités d'innovation et de transformation». Un constat qui n'est pas pris en compte par les services antiterroristes de par le monde, alors qu'il constitue la force des idéologues d'Al-Qaïda qui ont, d'emblée, assimilé les méthodes et les mentalités européennes dans ce domaine, au point d'en exploiter les maillons faibles. Après des investigations menées sur les thèmes des violences politiques, l'islamisme, le terrorisme… l'auteur en arrive au constat que le traitement de la question auprès des administrations et des populations européennes se caractérise par beaucoup de lacunes, alors que le vieux continent devient de jour en jour une cible… des coups de filets. Malgré le renforcement sécuritaire, la politique affichée de répression et la surveillance des frontières, «les résultats sont nuls et n'atteignent pas les résultats escomptés», lâchera-t-elle. Affectée dans beaucoup de pays arabes et d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie, cette journaliste a enquêté sur le terrain et entendu les différents arguments que les administrations concernées lui ont apportés. Quelle administration française était à l'origine de cette enquête ? Le ministère français de la Défense, dira l'auteur, en plus de la Grande-Bretagne et l'Australie appuyés par l'Union européenne «la coordination, constate-t-elle, n'est pas encore vraiment faite. Ce qui rend plus difficile la traque de ces réseaux qui se ramifient d'une manière impalpable». Elle avoue, lors de cette conférence, que les services européens «ne s'inspirent pas de la méthode de lutte menée dans les pays les plus touchés par le terrorisme». Selon elle, la carte répressive joue un rôle très négatif. Cette carte ne prend pas en compte la dimension des politiques étrangères et verse dans la politique du deux poids, deux mesures. «Aujourd'hui, on fait des choix qui ne prennent pas en compte la répercussion étrangère concernant les menaces terroristes». Pour les terroristes, les valeurs morales dont jouit l'Europe les encouragent à contrer cette répression. Ce que, par ailleurs, les services de lutte antiterroriste, en Europe, n'ont pas compris pour anticiper une quelconque menace. Concernant les raisons qui font perdurer les menaces, l'auteur parle de la cause palestinienne, de la cause identitaire, de la rancune coloniale… Anne Giudicelli a structuré son enquête dans un livre-enquête qui aborde la nouvelle terre de djihad qu'est l'Europe, les dynamiques et stratégies d'action, intégration et identités.