Nous ne verrons plus la silhouette imposante de Sembène Ousmane légèrement penchée en avant, sa pipe dans le coin de sa bouche et soutenue par sa main droite et arpentant d'un pas ferme les couloirs des salles de cinéma et des festivals. Le grand baobab s'est affaissé le 9 juin 2007, à l'âge de 84 ans, mais il nous laisse en héritage des graines pour des semences d'espoir. Nous ne verrons plus la silhouette imposante de Sembène Ousmane légèrement penchée en avant, sa pipe dans le coin de sa bouche et soutenue par sa main droite et arpentant d'un pas ferme les couloirs des salles de cinéma et des festivals. Le grand baobab s'est affaissé le 9 juin 2007, à l'âge de 84 ans, mais il nous laisse en héritage des graines pour des semences d'espoir. Après que Dakar eut rendu un hommage solennel les 9 et 10 du mois en cours au pionnier du cinéma africain, Sembène Ousmane, décédé le 9 juin à Yoff (nord-est de Dakar), la filmathèque Zinet et la cinémathèque algérienne se joignent à cette commémoration en présentant le 18 juin un programme spécial. Selon un des membres du Bureau exécutif de la Fepaci (Fédération panafricaine des cinéastes), M. Liazid Khodja, le cycle d'œuvres cinématographiques se résume dans ‘'la projection de quatre films majeurs de cet écrivain-cinéaste sénégalais (…) ; un homme de cœur et de conviction et d'esprit libre qui a milité contre vents et marées pour l'Indépendance, la libération et l'unité Africaine, sans oublier ce qui a toujours été au cœur de ses préoccupations le développent du cinéma africain''. Cet autodidacte formé à la dure école de la vie s'est affirmé au fil des années comme un écrivain et un cinéaste prolifique. Ses multiples œuvres littéraires et cinématographiques sont marquées du sceau indélébile de l'engagement militant et du levain pour l'éveil des consciences des peuples africains dans leur quête de liberté et de justice sociale. Ainsi, le public cinéphile pourra suivre dans l'après-midi de mercredi ‘'Borom Sarret'' de Sembène Ousmane, un film sorti en 1962, consacré à un pauvre charretier de Dakar qui se heurte à la bureaucratie. L'œuvre, sera suivie de ‘'la Noire de…'', (1966), un long-métrage court (soixante-cinq minutes) dans lequel il dénonce la nouvelle traite des Noires. Il s'agit de l'histoire d'une fille engagée par un ménage français de «coopérants» qui part vers la France comme vers un mirage de bonheur ;qui y trouve le sort d'une bonne à tout faire et le mépris froid du patron et qui finalement se suicide. En clair, c'est un film qui met en relief la fierté… noire. A 18h00, le public est invité à suivre ‘'le mandat'' (1968). Ce dernier est un conte assez truculent à propos d'un mandat – bien modeste : 500F – envoyé par un neveu émigré à Paris qui apparaît comme une fortune pour toute une famille pauvre de Dakar. D'inextricables formalités feront qu'il ne sera jamais touché par son destinataire… Dans le Mandat, Sembène fait en effet montre de toutes ses qualités de conteur, ne sacrifiant jamais sa faconde à la «morale» politique de son histoire. A travers les tribulations d'un habitant de Dakar qui veut toucher le mandat qu'il a reçu est dessinée une société où le parasitisme et la corruption font rage. Le vrai sujet du Mandat, dira Sembene, «ce n'est pas seulement le malheur du héros, c'est la naissance d'une bourgeoisie africaine». L'humour marié à un profond réalisme social font toute la valeur de cette comédie indémodable. Une œuvre qui reçoit le Prix de la critique internationale au Festival de Venise. Enfin, en soirée, il sera projeté «Le Camp de Thiaroye» (1988). Un film qui met en scène un épisode sanglant peu glorieux de l'histoire. Au Sénégal en 1944, un bataillon de tirailleurs revient de France et est retenu au camp de transit de Thiaroye. Ces hommes on été enrôlés de force, certains depuis 1940, dans l'armée coloniale française pour se battre en France contre les Allemands. Ils attendent, parqués dans le camp, leur démobilisation et leur pécule. La fierté devant les promesses non tenues et le racisme de la hiérarchie militaire. Les tirailleurs Sénégalais se mutinent. La répression immédiate et impitoyable. Après que Dakar eut rendu un hommage solennel les 9 et 10 du mois en cours au pionnier du cinéma africain, Sembène Ousmane, décédé le 9 juin à Yoff (nord-est de Dakar), la filmathèque Zinet et la cinémathèque algérienne se joignent à cette commémoration en présentant le 18 juin un programme spécial. Selon un des membres du Bureau exécutif de la Fepaci (Fédération panafricaine des cinéastes), M. Liazid Khodja, le cycle d'œuvres cinématographiques se résume dans ‘'la projection de quatre films majeurs de cet écrivain-cinéaste sénégalais (…) ; un homme de cœur et de conviction et d'esprit libre qui a milité contre vents et marées pour l'Indépendance, la libération et l'unité Africaine, sans oublier ce qui a toujours été au cœur de ses préoccupations le développent du cinéma africain''. Cet autodidacte formé à la dure école de la vie s'est affirmé au fil des années comme un écrivain et un cinéaste prolifique. Ses multiples œuvres littéraires et cinématographiques sont marquées du sceau indélébile de l'engagement militant et du levain pour l'éveil des consciences des peuples africains dans leur quête de liberté et de justice sociale. Ainsi, le public cinéphile pourra suivre dans l'après-midi de mercredi ‘'Borom Sarret'' de Sembène Ousmane, un film sorti en 1962, consacré à un pauvre charretier de Dakar qui se heurte à la bureaucratie. L'œuvre, sera suivie de ‘'la Noire de…'', (1966), un long-métrage court (soixante-cinq minutes) dans lequel il dénonce la nouvelle traite des Noires. Il s'agit de l'histoire d'une fille engagée par un ménage français de «coopérants» qui part vers la France comme vers un mirage de bonheur ;qui y trouve le sort d'une bonne à tout faire et le mépris froid du patron et qui finalement se suicide. En clair, c'est un film qui met en relief la fierté… noire. A 18h00, le public est invité à suivre ‘'le mandat'' (1968). Ce dernier est un conte assez truculent à propos d'un mandat – bien modeste : 500F – envoyé par un neveu émigré à Paris qui apparaît comme une fortune pour toute une famille pauvre de Dakar. D'inextricables formalités feront qu'il ne sera jamais touché par son destinataire… Dans le Mandat, Sembène fait en effet montre de toutes ses qualités de conteur, ne sacrifiant jamais sa faconde à la «morale» politique de son histoire. A travers les tribulations d'un habitant de Dakar qui veut toucher le mandat qu'il a reçu est dessinée une société où le parasitisme et la corruption font rage. Le vrai sujet du Mandat, dira Sembene, «ce n'est pas seulement le malheur du héros, c'est la naissance d'une bourgeoisie africaine». L'humour marié à un profond réalisme social font toute la valeur de cette comédie indémodable. Une œuvre qui reçoit le Prix de la critique internationale au Festival de Venise. Enfin, en soirée, il sera projeté «Le Camp de Thiaroye» (1988). Un film qui met en scène un épisode sanglant peu glorieux de l'histoire. Au Sénégal en 1944, un bataillon de tirailleurs revient de France et est retenu au camp de transit de Thiaroye. Ces hommes on été enrôlés de force, certains depuis 1940, dans l'armée coloniale française pour se battre en France contre les Allemands. Ils attendent, parqués dans le camp, leur démobilisation et leur pécule. La fierté devant les promesses non tenues et le racisme de la hiérarchie militaire. Les tirailleurs Sénégalais se mutinent. La répression immédiate et impitoyable.