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Le ping pong, une passion nationale chinoise guettée par le déclin
Concurrencé par des sports comme le basket, le football ou les sports extrêmes.
Publié dans Le Midi Libre le 05 - 08 - 2008

Sport national par excellence et même arme diplomatique dans les années 70, le ping pong maintient le retraité Xu Tianwu en excellente forme, mais les jeunes générations tendent à le délaisser. Dans un des plus grands parcs publics de Pékin, M. Xu, 72 ans, occupe, avec un de ses amis, une des vingt tables de ping pong mises à disposition du public. «Pour moi, le ping pong est une manière d'être heureux et de rester en pleine santé», explique ce retraité de taille moyenne, légèrement dégarni, qui joue au moins trois heures par jour. Il a commencé relativement tard le tennis de table, à l'approche de la cinquantaine. «Depuis, je n'ai jamais cessé de jouer. C'est grâce à cela que je me maintiens en bonne santé. J'espère jouer jusqu'à 80 ans», explique-t-il, élégant dans sa chemisette grise et son short blanc, assorti à ses chaussettes. Inventé par des Britanniques frustrés de ne pas pouvoir jouer au tennis sur herbe à cause de la pluie, le ping pong a été adopté au XXe siècle par les Chinois qui en ont fait leur sport emblématique. A tel point que beaucoup pensent qu'ils l'ont inventé, tout comme la poudre et l'imprimerie. «Le ping pong montre la dextérité, la rapidité et la vitesse des Chinois», juge, en expert, M. Xu. Introduit en 1904 par le propriétaire d'un magasin de meubles de Shanghai, le tennis de table est véritablement devenu populaire après la fondation de la Chine communiste en 1949. Facile, pas cher, il a surtout permis les premières grandes victoires internationales de sportifs chinois, avec un premier titre de champion du monde en 1959. Plus tard, Mao - qui avait lancé dans les années 50 le slogan «Développer le mouvement sportif, renforcer la condition physique du peuple» - l'utilisa pour se rapprocher des Etats-Unis. En 1971, l'équipe américaine foulait le sol chinois pour une série de rencontres amicales, ouvrant la voie à la normalisation progressive des relations. La «diplomatie du ping pong» était inventée. Pour les jeux de Pékin, le tennis de table est aussi le sport qui pourrait permettre à la Chine de dépasser le géant américain pour le nombre de médailles d'or. «La raison pour laquelle tant de Chinois considèrent des joueurs de tennis de table comme des héros, c'est qu'ils apportent honneur et gloire à la Chine», souligne le retraité Xu. Cependant, le sport national est de plus en plus concurrencé chez les jeunes par des sports comme le basket, le football ou les sports extrêmes. Les jeunes Pékinois délaissent de plus en plus les tables qu'occupent leurs aînés, préférant les terrains de basket de rue, comme à Dongdan, dans l'est de la ville. «Le basket illumine ma vie, c'est le seul loisir qui occupe tout mon temps», explique Zhao Chao, 18 ans, qui joue au basket au moins une heure par jour. Pour Pierre Justo, directeur général des médias et des sports à la société d'études de marché CSM Media Research/TNS Sport (groupe TNS), le tennis de table doit faire face à deux défis: «le renouvellement des générations» et «la force trop importante des Chinois». «C'est pour cela que les annonceurs à la fois chinois mais surtout internationaux ont eu tendance à le délaisser», ajoute-t-il. Cependant, selon lui, c'est une erreur, car «cela reste un sport majeur qui, à la différence du basket-ball ou du football, présente l'avantage de toucher l'ensemble des Chinois». «C'est une clef d'entrée relativement peu chère et assez efficace pour toucher le plus grand nombre», juge-t-il.
Sport national par excellence et même arme diplomatique dans les années 70, le ping pong maintient le retraité Xu Tianwu en excellente forme, mais les jeunes générations tendent à le délaisser. Dans un des plus grands parcs publics de Pékin, M. Xu, 72 ans, occupe, avec un de ses amis, une des vingt tables de ping pong mises à disposition du public. «Pour moi, le ping pong est une manière d'être heureux et de rester en pleine santé», explique ce retraité de taille moyenne, légèrement dégarni, qui joue au moins trois heures par jour. Il a commencé relativement tard le tennis de table, à l'approche de la cinquantaine. «Depuis, je n'ai jamais cessé de jouer. C'est grâce à cela que je me maintiens en bonne santé. J'espère jouer jusqu'à 80 ans», explique-t-il, élégant dans sa chemisette grise et son short blanc, assorti à ses chaussettes. Inventé par des Britanniques frustrés de ne pas pouvoir jouer au tennis sur herbe à cause de la pluie, le ping pong a été adopté au XXe siècle par les Chinois qui en ont fait leur sport emblématique. A tel point que beaucoup pensent qu'ils l'ont inventé, tout comme la poudre et l'imprimerie. «Le ping pong montre la dextérité, la rapidité et la vitesse des Chinois», juge, en expert, M. Xu. Introduit en 1904 par le propriétaire d'un magasin de meubles de Shanghai, le tennis de table est véritablement devenu populaire après la fondation de la Chine communiste en 1949. Facile, pas cher, il a surtout permis les premières grandes victoires internationales de sportifs chinois, avec un premier titre de champion du monde en 1959. Plus tard, Mao - qui avait lancé dans les années 50 le slogan «Développer le mouvement sportif, renforcer la condition physique du peuple» - l'utilisa pour se rapprocher des Etats-Unis. En 1971, l'équipe américaine foulait le sol chinois pour une série de rencontres amicales, ouvrant la voie à la normalisation progressive des relations. La «diplomatie du ping pong» était inventée. Pour les jeux de Pékin, le tennis de table est aussi le sport qui pourrait permettre à la Chine de dépasser le géant américain pour le nombre de médailles d'or. «La raison pour laquelle tant de Chinois considèrent des joueurs de tennis de table comme des héros, c'est qu'ils apportent honneur et gloire à la Chine», souligne le retraité Xu. Cependant, le sport national est de plus en plus concurrencé chez les jeunes par des sports comme le basket, le football ou les sports extrêmes. Les jeunes Pékinois délaissent de plus en plus les tables qu'occupent leurs aînés, préférant les terrains de basket de rue, comme à Dongdan, dans l'est de la ville. «Le basket illumine ma vie, c'est le seul loisir qui occupe tout mon temps», explique Zhao Chao, 18 ans, qui joue au basket au moins une heure par jour. Pour Pierre Justo, directeur général des médias et des sports à la société d'études de marché CSM Media Research/TNS Sport (groupe TNS), le tennis de table doit faire face à deux défis: «le renouvellement des générations» et «la force trop importante des Chinois». «C'est pour cela que les annonceurs à la fois chinois mais surtout internationaux ont eu tendance à le délaisser», ajoute-t-il. Cependant, selon lui, c'est une erreur, car «cela reste un sport majeur qui, à la différence du basket-ball ou du football, présente l'avantage de toucher l'ensemble des Chinois». «C'est une clef d'entrée relativement peu chère et assez efficace pour toucher le plus grand nombre», juge-t-il.

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