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Un tabou à casser, un fléau à combattre
Chaque été 10.000 prostituées prennent d'assaut le littoral algérois
Publié dans Le Midi Libre le 27 - 08 - 2008

La prostitution est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. En été c'est pas moins de 10.000 filles qui écument les hôtels et complexes du littoral pour exercer le plus vieux métier du monde et qui, une fois la saison terminée, repartent dans leur douar d'origine qui pour aider sa famille qui pour payer une nourrice. Pour beaucoup d'entre elles, ce sont les vicissitudes de la vie qui les conduisent à se retrouver sur le trottoir.
La prostitution est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. En été c'est pas moins de 10.000 filles qui écument les hôtels et complexes du littoral pour exercer le plus vieux métier du monde et qui, une fois la saison terminée, repartent dans leur douar d'origine qui pour aider sa famille qui pour payer une nourrice. Pour beaucoup d'entre elles, ce sont les vicissitudes de la vie qui les conduisent à se retrouver sur le trottoir.
Décidément, la prostitution prend une ampleur impressionnante. Nos villes, notamment les villes côtières, pullulent de prostituées. Les maisons closes clandestines, elles aussi, ne cessent d'augmenter. D'El Djamila (ex-La Madrague) jusqu'à Chenoua, en passant par Moretti, Sidi Fredj, Palm-Beach, Zéralda et Tipasa, toutes les stations balnéaires situées prés d'Alger, sont, dès la tombée de la nuit, envahies par des filles de joie, sorties de nulle part mais qui ont une telle force de persuasion que les plus réticents d'entre les hommes finissent souvent par tomber dans le panneau et céder à la tentation.
Une simple virée nocturne dans les environs de la Capitale nous permettra de comprendre le développement alarmant du plus vieux métier du monde dans notre pays. Selon des sources bien au fait de ce dossier, chaque été, elles sont plus de 10.000 prostituées à converger vers la capitale pour ramasser le magot et repartir chez elles une fois la saison estivale terminée. Les lieux où elles sévissent sont ciblés d'avance : des hôtels au bord de la mer, des restaurants-cabarets, des maisons closes clandestines, etc.
Aujourd'hui, plus que jamais, le littoral algérois demeure incontestablement le lieu le plus prisé de la majorité des prostituées. Ces dernières savent très bien que c'est là que les hommes les plus friqués se dirigent en quête de plaisir. Et ils mettent le paquet pour l'assouvir.
Bars, restaurants et cabarets : un point de chute
A l'instar de La Madrague, les lieux où foisonnent restaurants de luxe, bars et cabarets, sont réputés être le point de chute de ces femmes en quête d'argent en faisant commerce de leurs corps. Il faut dire que même les patrons de bars les plus exigeants, c'est-à-dire ceux qui, à tout prix cherchent à conserver la réputation de leur commerce, ont fini par plier genou devant la concurrence déloyale de leurs voisins. Sans la présence de ces courtisanes, ils risquent tout simplement de mettre les clés sous le paillasson. Si l'offre est forte, la demande ne l'est pas moins pour autant.
Ainsi, une fois la nuit tombée à La Madrague, commence alors une véritable chasse aux pigeons. Avec une facilité déconcertante, les filles de joie repèrent leur proie. « Sans ces femmes, je risque de fermer boutique » confiera d'emblée un patron de bar, visiblement satisfait de la présence de celles qui lui attirent une clientèle tirée sur le volet.
Tout le monde, au fait, trouve son compte même si D. Hassina considère qu'exercer le plus vieux métier du monde lui rapporte certes de l'argent mais, en revanche, cela lui a valu tant de peines et de regrets. « J'ai laissé tomber ma famille, mes amies pour tomber dans les griffes de ce fléau. Maintenant, je ne songe même pas à m'y soustraire » avoue-t-elle d'un ton plein d'amertume.
Plus loin de La Madrague et de ces nuits folles et "torrides", à Palm-Beach, un monde fou se bouscule, dès la tombée de la nuit, au célèbre cabaret appelé Miami-Beach où le nombre de jeunes femmes dépasse de loin celui des hommes. En cet endroit où se produisent les Chebs du rai, les hommes restent aux aguets pour dénicher l'oiseau rare.
Comme cette jeune étudiante que les vicissitudes de la vie ont contraint à quitter les études, à l'université des sciences politiques, pour aider sa famille à subvenir à ses besoins. Originaire de l'Est du pays, L. Samira, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, ne s'est jamais doutée de se retrouver dans cette situation qu'elle abhorre par-dessus tout.
Mais, dira-t-elle : « C'est par la faute de l'un de mes copains que je me suis mise à offrir mon corps au plus offrant. Je regrette certes mais, au moins, j'aide ma famille qui n'a aucune ressource pour survivre ». Un aveu cinglant d'une jeune qui sort à peine de l'adolescence pour tomber dans les griffes de certains hommes sans foi ni loi.
La chasse aux pigeons
A Douaouda Marine, des femmes font carrément, et d'une manière ostentatoire, le trottoir durant cette période estivale. Elles racolent à ciel ouvert. Mais ce n'est pas toujours le cas car des lieux réservés à ces pratiques sont connus par les habitués. Les différentes filles dont l'âge varie entre 16 et 30 ans forment le plus gros des troupes. Elles sont reconnaissables à leurs tenues légères et provocantes en plus d'un maquillage parfois outrageant.
Le plus souvent, elles se regroupent par deux, voire trois dans un bar ou un restaurant pour débusquer le pigeon plein aux as qui paiera l'addition et quelques minutes de plaisir parfois à prix fort.
C'est au cours d'un repas que se traite l'affaire et si le client est satisfait du prix proposé par sa nouvelle compagne, ils se dirigent tous deux vers un hôtel que connaît la jeune femme -celle-ci doit être de connivence avec le patron de l'établissement - moyennant une somme supplémentaire.
Il arrive fréquemment que la même chambre soit louée cinq fois par jour, voire dix, durant le week-end et la saison estivale. Des établissements de renom s'adonnent à cette pratique lucrative à bien des égards compte tenu que ceux-cisont pratiquement vides pendant la basse saison.
Comme on le constate, malgré les interdictions de toutes sortes, la prostitution a traversé les époques, jusqu'à devenir aujourd'hui encore plus difficile à enrayer. Mais malgré les proportions alarmantes qu'elle est en train de prendre, la prostitution reste toujours un tabou dans notre société. Un tabou qu'il faut absolument casser aujourd'hui au regard des menaces que ce fléau fait peser sur les algériens. C'est seulement à ce prix que l'on arrivera à combattre ce fléau…
Décidément, la prostitution prend une ampleur impressionnante. Nos villes, notamment les villes côtières, pullulent de prostituées. Les maisons closes clandestines, elles aussi, ne cessent d'augmenter. D'El Djamila (ex-La Madrague) jusqu'à Chenoua, en passant par Moretti, Sidi Fredj, Palm-Beach, Zéralda et Tipasa, toutes les stations balnéaires situées prés d'Alger, sont, dès la tombée de la nuit, envahies par des filles de joie, sorties de nulle part mais qui ont une telle force de persuasion que les plus réticents d'entre les hommes finissent souvent par tomber dans le panneau et céder à la tentation.
Une simple virée nocturne dans les environs de la Capitale nous permettra de comprendre le développement alarmant du plus vieux métier du monde dans notre pays. Selon des sources bien au fait de ce dossier, chaque été, elles sont plus de 10.000 prostituées à converger vers la capitale pour ramasser le magot et repartir chez elles une fois la saison estivale terminée. Les lieux où elles sévissent sont ciblés d'avance : des hôtels au bord de la mer, des restaurants-cabarets, des maisons closes clandestines, etc.
Aujourd'hui, plus que jamais, le littoral algérois demeure incontestablement le lieu le plus prisé de la majorité des prostituées. Ces dernières savent très bien que c'est là que les hommes les plus friqués se dirigent en quête de plaisir. Et ils mettent le paquet pour l'assouvir.
Bars, restaurants et cabarets : un point de chute
A l'instar de La Madrague, les lieux où foisonnent restaurants de luxe, bars et cabarets, sont réputés être le point de chute de ces femmes en quête d'argent en faisant commerce de leurs corps. Il faut dire que même les patrons de bars les plus exigeants, c'est-à-dire ceux qui, à tout prix cherchent à conserver la réputation de leur commerce, ont fini par plier genou devant la concurrence déloyale de leurs voisins. Sans la présence de ces courtisanes, ils risquent tout simplement de mettre les clés sous le paillasson. Si l'offre est forte, la demande ne l'est pas moins pour autant.
Ainsi, une fois la nuit tombée à La Madrague, commence alors une véritable chasse aux pigeons. Avec une facilité déconcertante, les filles de joie repèrent leur proie. « Sans ces femmes, je risque de fermer boutique » confiera d'emblée un patron de bar, visiblement satisfait de la présence de celles qui lui attirent une clientèle tirée sur le volet.
Tout le monde, au fait, trouve son compte même si D. Hassina considère qu'exercer le plus vieux métier du monde lui rapporte certes de l'argent mais, en revanche, cela lui a valu tant de peines et de regrets. « J'ai laissé tomber ma famille, mes amies pour tomber dans les griffes de ce fléau. Maintenant, je ne songe même pas à m'y soustraire » avoue-t-elle d'un ton plein d'amertume.
Plus loin de La Madrague et de ces nuits folles et "torrides", à Palm-Beach, un monde fou se bouscule, dès la tombée de la nuit, au célèbre cabaret appelé Miami-Beach où le nombre de jeunes femmes dépasse de loin celui des hommes. En cet endroit où se produisent les Chebs du rai, les hommes restent aux aguets pour dénicher l'oiseau rare.
Comme cette jeune étudiante que les vicissitudes de la vie ont contraint à quitter les études, à l'université des sciences politiques, pour aider sa famille à subvenir à ses besoins. Originaire de l'Est du pays, L. Samira, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, ne s'est jamais doutée de se retrouver dans cette situation qu'elle abhorre par-dessus tout.
Mais, dira-t-elle : « C'est par la faute de l'un de mes copains que je me suis mise à offrir mon corps au plus offrant. Je regrette certes mais, au moins, j'aide ma famille qui n'a aucune ressource pour survivre ». Un aveu cinglant d'une jeune qui sort à peine de l'adolescence pour tomber dans les griffes de certains hommes sans foi ni loi.
La chasse aux pigeons
A Douaouda Marine, des femmes font carrément, et d'une manière ostentatoire, le trottoir durant cette période estivale. Elles racolent à ciel ouvert. Mais ce n'est pas toujours le cas car des lieux réservés à ces pratiques sont connus par les habitués. Les différentes filles dont l'âge varie entre 16 et 30 ans forment le plus gros des troupes. Elles sont reconnaissables à leurs tenues légères et provocantes en plus d'un maquillage parfois outrageant.
Le plus souvent, elles se regroupent par deux, voire trois dans un bar ou un restaurant pour débusquer le pigeon plein aux as qui paiera l'addition et quelques minutes de plaisir parfois à prix fort.
C'est au cours d'un repas que se traite l'affaire et si le client est satisfait du prix proposé par sa nouvelle compagne, ils se dirigent tous deux vers un hôtel que connaît la jeune femme -celle-ci doit être de connivence avec le patron de l'établissement - moyennant une somme supplémentaire.
Il arrive fréquemment que la même chambre soit louée cinq fois par jour, voire dix, durant le week-end et la saison estivale. Des établissements de renom s'adonnent à cette pratique lucrative à bien des égards compte tenu que ceux-cisont pratiquement vides pendant la basse saison.
Comme on le constate, malgré les interdictions de toutes sortes, la prostitution a traversé les époques, jusqu'à devenir aujourd'hui encore plus difficile à enrayer. Mais malgré les proportions alarmantes qu'elle est en train de prendre, la prostitution reste toujours un tabou dans notre société. Un tabou qu'il faut absolument casser aujourd'hui au regard des menaces que ce fléau fait peser sur les algériens. C'est seulement à ce prix que l'on arrivera à combattre ce fléau…


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