Lamia est une jeune femme victime de violence qui a fui son foyer à cause des violences qu'elle subissait de la part de son mari au quotidien. Rencontrée dans un centre d'accueil, affirmant avoir ras-le-bol de sa condition de femme violentée, elle ne se garde pas de maltraiter et brutaliser à la moindre bêtise son enfant âgée de 10 ans. La petite Lynda terrorisée, les yeux chargés de douleur et de peine, le regard évasif porte sur son corps frêle les séquelles d'un sévère rappel à l'ordre. La maman plaide la légitimité de son acte avançant que son rôle de mère lui dicte sa conduite. Entre des parents ou des instituteurs qui clament tout haut la nécessité du châtiment corporel dans une optique disciplinaire et le vide juridique qui ne protège pas l'intégrité physique et psychologique de l'enfant, nos chérubins souffrent le martyre en silence. Le châtiment corporel pénalisé dans de nombreux pays La triste vérité est en réalité simple : notre société approuve certaines formes courantes de violence à l'égard des enfants, notamment celles infligées dans le cadre familial. Au sein de notre société, les enfants subissent des violences physiques, dans l'école ou au sein de leur famille, considérés souvent comme légitimes et ayant pour visée l'éducation de l'enfant. Il est de bon aloi de souligner qu'un tiers des Etats membres du Conseil de l'Europe ont aboli les châtiments corporels et d'autres se sont engagés à réexaminer leur législation en la matière. Malgré cela, les châtiments corporels à l'encontre des enfants demeurent légaux, voire admissibles dans nombres de pays qui les considèrent comme une forme admissible de discipline, en particulier à la maison.En Pologne, le gouvernement polonais songe à adopter une loi qui interdit aux parents l'usage de la violence dans l'éducation des enfants. Qu'en est-il de la situation en Algérie ? En Algérie, quel est le regard que porte la loi sur la question des châtiments corporels à l'encontre des enfants ? Comment la famille algérienne considère-t-elle les violences faites aux enfants ? A l'école, existent-ils des textes de loi qui empêchent actuellement les instituteurs à recourir à la violence pour imposer la discipline ? Aucune peine répressive n'est prévue par le code pénal algérien Le code pénal n'évoque malheureusement aucune peine répressive à l'encontre des parents ou des éducateurs qui recourent souvent à la violence comme moyen d'éducation. Pour la psychologue, Mme S. Ferhat, «le recours au châtiment corporel, comme méthode disciplinaire, est monnaie cournte au sein de la famille algérienne qui, faute de dialogue, privilégie l'usage de la force. « Au sein de la famille, ou même dans l'école, des enfants sont exposés à un harcèlement moral et physique au non toujours de l'éducation. Malheureusement, la conception d'une éducation fondée sur le châtiment corporel est prédominante chez nous. Les parents se donnent le droit de brutaliser leurs enfants croyant bien faire. Or, psychologiquement parlant, les châtiments corporels avilissent celui qui les donne et celui qui les reçoit. Ils n'ont pas d'efficacité éducative véritable et dressent une barrière, parfois définitive, entre les parents et les enfants. Aussi, la violence génère la violence. De ce fait, le châtiment corporel est loin d'être une méthode éducative adaptée», explique la psychologue. Concernant la condamnation du châtiment corporel à l'école et au sein de la famille par l'adoption de sanctions pénales à l'égard des parents, la psychologue estime que l'interdiction devra d'abord commencer par des campagnes de sensibilisation générale à l'adresse de la société civile. «Plutôt qu'une nouvelle interdiction, une campagne d'information serait mieux adaptée à l'abolition des châtiments corporels et même de toute forme de châtiment», renchérit Mme Ferhat. Lutter contre la violence par l'adoption de mesures préventives et répressives Selon Mme Ibouchoukane, avocate près de la cours d'Alger, rien ne saurait justifier toutes les pratiques portant atteinte à la dignité de l'enfant. Les instruments internationaux des droits de l'homme reconnaissent aux enfants le droit à une protection contre toutes les formes de violence, notamment les châtiments corporels, et cela dans tous les environnements (maison, école, établissements pénitentiaires, structures d'accueil alternatives, etc.). L'avocate affirme qu'il n'existe encore pas dans la législation algérienne des textes de loi qui protègent les enfants contre toute forme de violence, considérées souvent comme légitimes. Aussi, la sensibilisation et l'information de la société civile sur les dangers du châtiment corporel sur l'évolution des enfants soient fondamentales pour lutter contre cette forme de violence nuisible. «Abolir le châtiment corporel des enfants nécessite d'agir à différents paliers. Cela suppose de modifier, d'abord, la législation en profondeur et d'adopter de nouvelles mesures permettant de garantir la bonne application des lois et d'orienter les personnes qui travaillent avec les enfants et les familles. Une sensibilisation générale s'impose également, afin d'informer le public des droits des enfants et de changer les attitudes et les comportements», poursuit notre interlocutrice. Le châtiment corporel subi par les enfants au nom de la rigueur disciplinaire reste un fait quotidiennement observé dans la société algérienne. Loin d'avoir des retentissements positifs sur l'évolution des enfants, les spécialistes appellent à l'usage de la communication parents-enfants et un recours pour une éducation plus performante et une évolution psychologique plus sereine des enfants. Lamia est une jeune femme victime de violence qui a fui son foyer à cause des violences qu'elle subissait de la part de son mari au quotidien. Rencontrée dans un centre d'accueil, affirmant avoir ras-le-bol de sa condition de femme violentée, elle ne se garde pas de maltraiter et brutaliser à la moindre bêtise son enfant âgée de 10 ans. La petite Lynda terrorisée, les yeux chargés de douleur et de peine, le regard évasif porte sur son corps frêle les séquelles d'un sévère rappel à l'ordre. La maman plaide la légitimité de son acte avançant que son rôle de mère lui dicte sa conduite. Entre des parents ou des instituteurs qui clament tout haut la nécessité du châtiment corporel dans une optique disciplinaire et le vide juridique qui ne protège pas l'intégrité physique et psychologique de l'enfant, nos chérubins souffrent le martyre en silence. Le châtiment corporel pénalisé dans de nombreux pays La triste vérité est en réalité simple : notre société approuve certaines formes courantes de violence à l'égard des enfants, notamment celles infligées dans le cadre familial. Au sein de notre société, les enfants subissent des violences physiques, dans l'école ou au sein de leur famille, considérés souvent comme légitimes et ayant pour visée l'éducation de l'enfant. Il est de bon aloi de souligner qu'un tiers des Etats membres du Conseil de l'Europe ont aboli les châtiments corporels et d'autres se sont engagés à réexaminer leur législation en la matière. Malgré cela, les châtiments corporels à l'encontre des enfants demeurent légaux, voire admissibles dans nombres de pays qui les considèrent comme une forme admissible de discipline, en particulier à la maison.En Pologne, le gouvernement polonais songe à adopter une loi qui interdit aux parents l'usage de la violence dans l'éducation des enfants. Qu'en est-il de la situation en Algérie ? En Algérie, quel est le regard que porte la loi sur la question des châtiments corporels à l'encontre des enfants ? Comment la famille algérienne considère-t-elle les violences faites aux enfants ? A l'école, existent-ils des textes de loi qui empêchent actuellement les instituteurs à recourir à la violence pour imposer la discipline ? Aucune peine répressive n'est prévue par le code pénal algérien Le code pénal n'évoque malheureusement aucune peine répressive à l'encontre des parents ou des éducateurs qui recourent souvent à la violence comme moyen d'éducation. Pour la psychologue, Mme S. Ferhat, «le recours au châtiment corporel, comme méthode disciplinaire, est monnaie cournte au sein de la famille algérienne qui, faute de dialogue, privilégie l'usage de la force. « Au sein de la famille, ou même dans l'école, des enfants sont exposés à un harcèlement moral et physique au non toujours de l'éducation. Malheureusement, la conception d'une éducation fondée sur le châtiment corporel est prédominante chez nous. Les parents se donnent le droit de brutaliser leurs enfants croyant bien faire. Or, psychologiquement parlant, les châtiments corporels avilissent celui qui les donne et celui qui les reçoit. Ils n'ont pas d'efficacité éducative véritable et dressent une barrière, parfois définitive, entre les parents et les enfants. Aussi, la violence génère la violence. De ce fait, le châtiment corporel est loin d'être une méthode éducative adaptée», explique la psychologue. Concernant la condamnation du châtiment corporel à l'école et au sein de la famille par l'adoption de sanctions pénales à l'égard des parents, la psychologue estime que l'interdiction devra d'abord commencer par des campagnes de sensibilisation générale à l'adresse de la société civile. «Plutôt qu'une nouvelle interdiction, une campagne d'information serait mieux adaptée à l'abolition des châtiments corporels et même de toute forme de châtiment», renchérit Mme Ferhat. Lutter contre la violence par l'adoption de mesures préventives et répressives Selon Mme Ibouchoukane, avocate près de la cours d'Alger, rien ne saurait justifier toutes les pratiques portant atteinte à la dignité de l'enfant. Les instruments internationaux des droits de l'homme reconnaissent aux enfants le droit à une protection contre toutes les formes de violence, notamment les châtiments corporels, et cela dans tous les environnements (maison, école, établissements pénitentiaires, structures d'accueil alternatives, etc.). L'avocate affirme qu'il n'existe encore pas dans la législation algérienne des textes de loi qui protègent les enfants contre toute forme de violence, considérées souvent comme légitimes. Aussi, la sensibilisation et l'information de la société civile sur les dangers du châtiment corporel sur l'évolution des enfants soient fondamentales pour lutter contre cette forme de violence nuisible. «Abolir le châtiment corporel des enfants nécessite d'agir à différents paliers. Cela suppose de modifier, d'abord, la législation en profondeur et d'adopter de nouvelles mesures permettant de garantir la bonne application des lois et d'orienter les personnes qui travaillent avec les enfants et les familles. Une sensibilisation générale s'impose également, afin d'informer le public des droits des enfants et de changer les attitudes et les comportements», poursuit notre interlocutrice. Le châtiment corporel subi par les enfants au nom de la rigueur disciplinaire reste un fait quotidiennement observé dans la société algérienne. Loin d'avoir des retentissements positifs sur l'évolution des enfants, les spécialistes appellent à l'usage de la communication parents-enfants et un recours pour une éducation plus performante et une évolution psychologique plus sereine des enfants.