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"Il y a une grande partie du diwan à déterrer"
Abderrahmane Kobbi, interprète chaabi
Publié dans Le Midi Libre le 06 - 09 - 2008

A 63 ans, le chanteur chaabi Abderrahmane Kobbi poursuit sereinement son bonhomme de chemin sur la scène artistique. Le dernier opus de l'interprète est intitulé Wafat Errassoul (Qsssl), un medh de une heure. Apostrophé au détour d'une rue à Bab El Oued, après une soirée dans la ville littorale de Jijel, ce natif de Notre Dame d'Afrique nous fait un flash-back sur son parcours artistique, riche d'une expérience d'une quarantaine d'années.
A 63 ans, le chanteur chaabi Abderrahmane Kobbi poursuit sereinement son bonhomme de chemin sur la scène artistique. Le dernier opus de l'interprète est intitulé Wafat Errassoul (Qsssl), un medh de une heure. Apostrophé au détour d'une rue à Bab El Oued, après une soirée dans la ville littorale de Jijel, ce natif de Notre Dame d'Afrique nous fait un flash-back sur son parcours artistique, riche d'une expérience d'une quarantaine d'années.
Voulez-vous bien nous brosser succinctement votre début de parcours ?
Disons que j'ai grandi au sein d'une famille de mélomanes dès lors que j'avais deux oncles musiciens dont Kaddour Bheiri. Aussi, il y avait un artiste qui m'a propulsé dans cette voie et qui s'appelle Abdelkader Zouaoui qui m'a écrit le qcid ‘'Soubhane Ellah ya Hlim''. Je suis passé, comme tout jeune interprète, dans l'émission Radio crochet (dont le siège était à l'ex-rue Hoche) en 1966, animée par Zouhir Abdelatif, tout en étant élève de Abdelkrim Dali au conservatoire d'Alger. J'ai persévéré par la suite et, de fil en aiguille, j'ai sorti mon premier disque dont le texte est du regretté Mahboub Bati qui a donné un souffle nouveau à la chansonnette.
Pouvez-vous nous dire dans quel style verse Abderrahmane Kobbi?
Disons qu'au départ de ma carrière, c'était le style anqaoui qui m'emballait. Tout jeune, je me fixais des repères et je faisais des reprises, comme tout autre jeune chanteur d'ailleurs, en imitant les intonations de Hadj M'hamed el Anqa et de Omar Mekraza auxquels je rends hommage. Mais avec le temps, je suis arrivé à forger mon propre style. Maintenant c'est Kobbi qui chante.
Seriez-vous d'accord lorsqu'on dit que la tessiture du chanteur change avec l'âge ?
Ce n'est pas faux dans la mesure où le chanteur gagne en expérience qu'il acquit au fil du temps. Moi-même, j'ai beaucoup travaillé ma voix, ce qui la rend m'rakhma (grave, ndlr).
Vous sentez-vous mieux dans quel genre ?
Au début de ma carrière, j'ai commencé par le medh et la'aroubi. Maintenant, depuis deux ou trois ans, j'interprète des haouaza avec des récitals dans lesquels j'inclus le berouali qui met un peu de l'ambiance dans les fêtes.
Histoire de répondre en quelque sorte aux aspirations des jeunes…
Oui. Il ne faudra pas oublier que ce n'est plus le public d'antan qui aimait le qcid long et que je préfère d'ailleurs interpréter. J'ai remarqué que les jeunes d'aujourd'hui sont sensibles plus au genre de musique qu'est le haouzi. En clair, ils préfèrent un style aux airs souples et changeants.
Vous êtes sollicité pour animer des soirées à l'étranger ?
Oui. Je suis sollicité au même titre que d'autres chanteurs algériens, notamment en France, Angleterre, Belgique et au Canada où je me produis devant notre communauté algérienne qui veut se mettre dans le bain du terroir. Outre les prestations que je donne à travers certaines régions du pays, notamment les villes littorales, je suis invité régulièrement au "maoussem" annuel de Mostaganem en hommage à Sidi Lakhdar Benkhlouf. Une rencontre qui nous permet de se ressourcer un peu et perpétuer une tradition louable avec les gens et les mélomanes de différentes régions du pays.
Il y a un parolier avec qui vous aimez travailler ...
Oui, outre les textes des grands maîtres connus pour leurs poèmes et prose tels Kaddour el 'Alami, Ben M'saib, Sidi Lakhdar Ben Khlouf, Cheikh El Maghraoui. Il y a aussi le parolier, le regretté Zerrouk Daghefali avec qui j'ai beaucoup travaillé.
Abderrahmane Kobbi n'est-il pas tenté par l'écriture de textes ?
En général, non, sauf celle que j'ai écrite qui s'intitule ‘'Ya baba lahnine'', en guise d'hommage à mon père.
Vos derniers produits enregistrés ...
Il y a le CD que j'ai enregistré chez Dounia production qui est un patchwork de chansons dont El Kaoui, Hmamet S'tah et Ya El goumri avec un arrangement musical. Mon dernier opus est un CD portant le titre d'un qcid sur ‘'Wafat Errassoul''.
Selon vous, y a-t-il des poèmes d'illustres cheikhs qui ne sont pas encore mis en valeur par des interprètes chaabis ?
Je pense qu'il n'y a pas de doute là-dessus. Un large pan de notre patrimoine littéraire n'est pas encore mis en lumière, une grande partie du diwan poétique reste à déterrer.
Vos projets ?
Je prépare une autre compilation qui réunit un qcid et des chansonnettes en kabyle.
En guise de conclusion, un mot que vous souhaitez adresser à la nouvelle génération.
Il faudrait que les jeunes travaillent, fassent un effort de recherche et surtout qu'ils osent se rapprocher des gens qui ont de l'expérience, sans complexe aucun. Il ne faudra pas qu'ils tombent dans la production facile et le cliché simpliste. Aussi, il nous appartient de leur prodiguer conseil pour qu'ils ne dévient pas de la ligne du chaabi.
Voulez-vous bien nous brosser succinctement votre début de parcours ?
Disons que j'ai grandi au sein d'une famille de mélomanes dès lors que j'avais deux oncles musiciens dont Kaddour Bheiri. Aussi, il y avait un artiste qui m'a propulsé dans cette voie et qui s'appelle Abdelkader Zouaoui qui m'a écrit le qcid ‘'Soubhane Ellah ya Hlim''. Je suis passé, comme tout jeune interprète, dans l'émission Radio crochet (dont le siège était à l'ex-rue Hoche) en 1966, animée par Zouhir Abdelatif, tout en étant élève de Abdelkrim Dali au conservatoire d'Alger. J'ai persévéré par la suite et, de fil en aiguille, j'ai sorti mon premier disque dont le texte est du regretté Mahboub Bati qui a donné un souffle nouveau à la chansonnette.
Pouvez-vous nous dire dans quel style verse Abderrahmane Kobbi?
Disons qu'au départ de ma carrière, c'était le style anqaoui qui m'emballait. Tout jeune, je me fixais des repères et je faisais des reprises, comme tout autre jeune chanteur d'ailleurs, en imitant les intonations de Hadj M'hamed el Anqa et de Omar Mekraza auxquels je rends hommage. Mais avec le temps, je suis arrivé à forger mon propre style. Maintenant c'est Kobbi qui chante.
Seriez-vous d'accord lorsqu'on dit que la tessiture du chanteur change avec l'âge ?
Ce n'est pas faux dans la mesure où le chanteur gagne en expérience qu'il acquit au fil du temps. Moi-même, j'ai beaucoup travaillé ma voix, ce qui la rend m'rakhma (grave, ndlr).
Vous sentez-vous mieux dans quel genre ?
Au début de ma carrière, j'ai commencé par le medh et la'aroubi. Maintenant, depuis deux ou trois ans, j'interprète des haouaza avec des récitals dans lesquels j'inclus le berouali qui met un peu de l'ambiance dans les fêtes.
Histoire de répondre en quelque sorte aux aspirations des jeunes…
Oui. Il ne faudra pas oublier que ce n'est plus le public d'antan qui aimait le qcid long et que je préfère d'ailleurs interpréter. J'ai remarqué que les jeunes d'aujourd'hui sont sensibles plus au genre de musique qu'est le haouzi. En clair, ils préfèrent un style aux airs souples et changeants.
Vous êtes sollicité pour animer des soirées à l'étranger ?
Oui. Je suis sollicité au même titre que d'autres chanteurs algériens, notamment en France, Angleterre, Belgique et au Canada où je me produis devant notre communauté algérienne qui veut se mettre dans le bain du terroir. Outre les prestations que je donne à travers certaines régions du pays, notamment les villes littorales, je suis invité régulièrement au "maoussem" annuel de Mostaganem en hommage à Sidi Lakhdar Benkhlouf. Une rencontre qui nous permet de se ressourcer un peu et perpétuer une tradition louable avec les gens et les mélomanes de différentes régions du pays.
Il y a un parolier avec qui vous aimez travailler ...
Oui, outre les textes des grands maîtres connus pour leurs poèmes et prose tels Kaddour el 'Alami, Ben M'saib, Sidi Lakhdar Ben Khlouf, Cheikh El Maghraoui. Il y a aussi le parolier, le regretté Zerrouk Daghefali avec qui j'ai beaucoup travaillé.
Abderrahmane Kobbi n'est-il pas tenté par l'écriture de textes ?
En général, non, sauf celle que j'ai écrite qui s'intitule ‘'Ya baba lahnine'', en guise d'hommage à mon père.
Vos derniers produits enregistrés ...
Il y a le CD que j'ai enregistré chez Dounia production qui est un patchwork de chansons dont El Kaoui, Hmamet S'tah et Ya El goumri avec un arrangement musical. Mon dernier opus est un CD portant le titre d'un qcid sur ‘'Wafat Errassoul''.
Selon vous, y a-t-il des poèmes d'illustres cheikhs qui ne sont pas encore mis en valeur par des interprètes chaabis ?
Je pense qu'il n'y a pas de doute là-dessus. Un large pan de notre patrimoine littéraire n'est pas encore mis en lumière, une grande partie du diwan poétique reste à déterrer.
Vos projets ?
Je prépare une autre compilation qui réunit un qcid et des chansonnettes en kabyle.
En guise de conclusion, un mot que vous souhaitez adresser à la nouvelle génération.
Il faudrait que les jeunes travaillent, fassent un effort de recherche et surtout qu'ils osent se rapprocher des gens qui ont de l'expérience, sans complexe aucun. Il ne faudra pas qu'ils tombent dans la production facile et le cliché simpliste. Aussi, il nous appartient de leur prodiguer conseil pour qu'ils ne dévient pas de la ligne du chaabi.


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