Il existait une pléiade de musiciens de confession jésuite qui s'attelaient à préserver, dans la tradition orale, un pan du diwan andalou, notamment le musicien Edmond Yafil. Il existait une pléiade de musiciens de confession jésuite qui s'attelaient à préserver, dans la tradition orale, un pan du diwan andalou, notamment le musicien Edmond Yafil. Combien est difficile d'écrire l'histoire des chanteurs et musiciens et transcrire la musique classique algérienne (andalou), tant font défaut les documents censés être conservés, sinon quelques archives détenues par peu de personnes ayant fait partie du milieu artistique. En furetant quelques pièces, on ne peut rester indifférents devant la contribution des mélomanes de confession israélite qui, en s'inscrivant dans le tissu socio-culturel algérien, n'en furent pas moins des éléments actifs dans la préservation de la musique andalouse. L'illustre Saâdeddine Bencheneb ne disait-il pas à Mohieddine Bachtarzi : "Combien la conservation, l'histoire et l'évolution de la musique seraient moins énigmatiques si un Maâlem Benfarachou (...) avait rédigé ne serait-ce que quelques pages (...)." En effet, il existait une pléiade de musiciens de confession jésuite qui s'attelaient à préserver, dans la tradition orale, un pan du diwan andalou, notamment le musicien Edmond Yafil qui, depuis son jeune âge, manifestait un amour qui allait grandissant pour les pièces musicales andalouses qu'il considérait comme de grands chefs-d'œuvre. Quand bien même ils ne maîtrisaient pas la langue classique, les musiciens de confession judaïque faisaient de la poésie littéraire zyriabienne une matrice culturelle particulièrement lors des circonstances festives. Aux côtés de Mahieddine Lakehal, Bencharif, Ahmed Sebti, Cheikh Mnemèche, Mohamed Bentefahi et autres Mustapha Kechkoul, Mohamed Mazaâche, les frères Bahar, Zemmouri dit Omar Hibi, Dahmane Benachour, pour ne citer que ceux-là, la liste de noms de musiciens juifs séfarades est longue. On peut citer Maâlem Benfarachou qui, «(…) avec Cheikh Mnemèche, fut celui qui connaissait le plus d'airs andalous. Décédé en 1904, à l'âge de 71 ans, Ben Farachou eut l'occasion de rectifier plusieurs airs mal annotés par Sfindja, Mouzinou. Quant à Saïdi qui jouait la kOuitra, c'était un musicien de grand talent. Il connaissait parfaitement le répertoire classique», écrivait Mohieddine Bachtarzi (v/Jeunesse Action, n°6, 1977). D'autres noms non moins célèbres dans le milieu musical brillaient dans le ciel du vieil Alger, au même titre qu'à Oran, Tlemcen ou Constantine. On peut évoquer Lili El-Abassi, chanteur andalou, Laho Seror qui excellait, dit-on, dans le jeu de la kuitra, le virtuose Saci – propriétaire lui aussi d'un café à la rue Bouzrina (ex-rue de la Lyre) – qui grattait superbement la mandoline au même titre que son coreligionnaire Edmond Yafil. Aussi, outre l'absence de transcription, il n'y avait pas avant l'avènement du XXe siècle de support culturel de nature à protéger la mémoire de l'oubli : ni conservatoire, ni radio, ni télévision. Le support se limitait dans les cafés maures où les mélomanes venaient s'exerçaient ; les associations musicales, elles, n'ont commencé à émerger qu'à partir de la fin des années vingt. Cependant, faut-il préciser que, devant la menace de l'érosion de cet héritage musical, les muphtis de rite hanafite d'Alger avaient pris les devants en conviant les moudjaouidine (lecteurs de Coran) appelés par la suite qassadine à adapter le plus possible les airs de noubate aux paroles des cantiques qu'ils psalmodiaient lors des fêtes religieuses (veillées de Ramadan, mouloud, âchoura…) dans les différents lieux de culte. Histoire de ne pas laisser choir ce patrimoine dans les méandres de l'oubli. Manière aussi de l'immortaliser dans les modes 'araq, zidane, moual, djarka et de l'étendre aux mosquées hanafites de Koléa, Médéa, Blida, Miliana, Cherchell… Tout compte fait, les écrits consultés sur l'activité artistique d'Edmond Yafil témoignent de sa persévérance et sa soif inextinguible à apprendre la musique classique qu'il a commencé à chérir tout enfant lorsque son père (Makhlouf Yafil) l'emmena écouter les mélodies andalouses dans certains cafés d'Alger, fréquentés par de grands musiciens dont Mohamed Sfindja, l'enfant gâté des citadins. Ce qui l'amena, plus tard, à transcrire près de 500 airs qu'il prit soin de déposer à la Sacem. Il faut souligner qu'une bonne partie de transcription de ce trésor est l'œuvre aussi de Mohamed Sfindja et du musicologue Jules Rouanet. Ce dernier était chargé de se documenter sur la musique arabe aux fins d'éditer une grande encyclopédie de musique. Après le décès de Mohamed Sfindja, le 30 juin 1908, une guéguerre opposa, par répliques interposées dans la presse, Edmond Yafil à Jules Rouanet sur la paternité de la transcription. Combien est difficile d'écrire l'histoire des chanteurs et musiciens et transcrire la musique classique algérienne (andalou), tant font défaut les documents censés être conservés, sinon quelques archives détenues par peu de personnes ayant fait partie du milieu artistique. En furetant quelques pièces, on ne peut rester indifférents devant la contribution des mélomanes de confession israélite qui, en s'inscrivant dans le tissu socio-culturel algérien, n'en furent pas moins des éléments actifs dans la préservation de la musique andalouse. L'illustre Saâdeddine Bencheneb ne disait-il pas à Mohieddine Bachtarzi : "Combien la conservation, l'histoire et l'évolution de la musique seraient moins énigmatiques si un Maâlem Benfarachou (...) avait rédigé ne serait-ce que quelques pages (...)." En effet, il existait une pléiade de musiciens de confession jésuite qui s'attelaient à préserver, dans la tradition orale, un pan du diwan andalou, notamment le musicien Edmond Yafil qui, depuis son jeune âge, manifestait un amour qui allait grandissant pour les pièces musicales andalouses qu'il considérait comme de grands chefs-d'œuvre. Quand bien même ils ne maîtrisaient pas la langue classique, les musiciens de confession judaïque faisaient de la poésie littéraire zyriabienne une matrice culturelle particulièrement lors des circonstances festives. Aux côtés de Mahieddine Lakehal, Bencharif, Ahmed Sebti, Cheikh Mnemèche, Mohamed Bentefahi et autres Mustapha Kechkoul, Mohamed Mazaâche, les frères Bahar, Zemmouri dit Omar Hibi, Dahmane Benachour, pour ne citer que ceux-là, la liste de noms de musiciens juifs séfarades est longue. On peut citer Maâlem Benfarachou qui, «(…) avec Cheikh Mnemèche, fut celui qui connaissait le plus d'airs andalous. Décédé en 1904, à l'âge de 71 ans, Ben Farachou eut l'occasion de rectifier plusieurs airs mal annotés par Sfindja, Mouzinou. Quant à Saïdi qui jouait la kOuitra, c'était un musicien de grand talent. Il connaissait parfaitement le répertoire classique», écrivait Mohieddine Bachtarzi (v/Jeunesse Action, n°6, 1977). D'autres noms non moins célèbres dans le milieu musical brillaient dans le ciel du vieil Alger, au même titre qu'à Oran, Tlemcen ou Constantine. On peut évoquer Lili El-Abassi, chanteur andalou, Laho Seror qui excellait, dit-on, dans le jeu de la kuitra, le virtuose Saci – propriétaire lui aussi d'un café à la rue Bouzrina (ex-rue de la Lyre) – qui grattait superbement la mandoline au même titre que son coreligionnaire Edmond Yafil. Aussi, outre l'absence de transcription, il n'y avait pas avant l'avènement du XXe siècle de support culturel de nature à protéger la mémoire de l'oubli : ni conservatoire, ni radio, ni télévision. Le support se limitait dans les cafés maures où les mélomanes venaient s'exerçaient ; les associations musicales, elles, n'ont commencé à émerger qu'à partir de la fin des années vingt. Cependant, faut-il préciser que, devant la menace de l'érosion de cet héritage musical, les muphtis de rite hanafite d'Alger avaient pris les devants en conviant les moudjaouidine (lecteurs de Coran) appelés par la suite qassadine à adapter le plus possible les airs de noubate aux paroles des cantiques qu'ils psalmodiaient lors des fêtes religieuses (veillées de Ramadan, mouloud, âchoura…) dans les différents lieux de culte. Histoire de ne pas laisser choir ce patrimoine dans les méandres de l'oubli. Manière aussi de l'immortaliser dans les modes 'araq, zidane, moual, djarka et de l'étendre aux mosquées hanafites de Koléa, Médéa, Blida, Miliana, Cherchell… Tout compte fait, les écrits consultés sur l'activité artistique d'Edmond Yafil témoignent de sa persévérance et sa soif inextinguible à apprendre la musique classique qu'il a commencé à chérir tout enfant lorsque son père (Makhlouf Yafil) l'emmena écouter les mélodies andalouses dans certains cafés d'Alger, fréquentés par de grands musiciens dont Mohamed Sfindja, l'enfant gâté des citadins. Ce qui l'amena, plus tard, à transcrire près de 500 airs qu'il prit soin de déposer à la Sacem. Il faut souligner qu'une bonne partie de transcription de ce trésor est l'œuvre aussi de Mohamed Sfindja et du musicologue Jules Rouanet. Ce dernier était chargé de se documenter sur la musique arabe aux fins d'éditer une grande encyclopédie de musique. Après le décès de Mohamed Sfindja, le 30 juin 1908, une guéguerre opposa, par répliques interposées dans la presse, Edmond Yafil à Jules Rouanet sur la paternité de la transcription.