Dans un appel à «humaniser» la justice, le président de la CNPPDH, (Commission nationale de protection et de promotion des droits de l'Homme), s'étonne du fait que les magistrats font encore un «usage abusif de la détention préventive », qui est censée être « une mesure exceptionnelle». Intervenant, jeudi, sur les ondes de la radio nationale, chaîne II, à la veille de la présentation du rapport de la CNPPDH relatif aux droits de l'Homme au président de la République, Me Farouk Ksentini est doublement surpris de l'application de cette mesure qui va à l'encontre de la législation. «Les textes existent et ils le permettent », lance-t-il, jugeant que cette mesure, «n'est pas la meilleure solution» pour lutter contre la criminalité, d'autant plus que « nos prisons connaissent une surpopulation carcérale.» Il estime que la détention préventive pourrait ne pas être appliquée «en matière délictuelle», telle que l'émission de chèque sans provision, ou tout délit sans incidence sur la société. Cependant, le premier responsable de la CNPPDH avoue qu'en matière pénale, «c'est très difficile », citant le cas d'une affaire criminelle où le principal inculpé est en détention préventive depuis 43 mois. «Il y a des lenteurs dans ce cas de figure» dit-il, arguant que cette affaire touche plusieurs inculpés. Il justifie cette lenteur par le nombre insuffisant de magistrats, relevant qu'«il faut doubler ou tripler l'effectif des magistrats». Ce n'est pas facile, reconnaît-t-il, car, explique-t-il «ces magistrats, il faut les former». En tout état de cause, Farouk Ksentini a le sentiment qu'il faut que «les choses s'améliorent pour l'intérêt de tout le monde». Abordant la situation dans les prisons, le président de la CNPPDH confie que les conditions de détention «se sont substantiellement améliorées ». Actuellement, dit-il « nous approchons des normes européennes qui sont de 9 m2 ». Nous en sommes à 7 m2 pour un détenu, a-t-il révélé, estimant fondamental que le détenu ait droit « au respect et à la dignité, un minimum qui lui est dû ». Selon lui, « le problème de la surpopulation carcérale va être résolu par la construction de 13 nouvelles prisons », estimant que « l'aspect humain des détenus est très important ». Toujours dans le registre des prisons, Farouk Ksentini pense qu' « il faut revoir les choses », concernant les prisons datant de l'ère coloniale. Serkadji, affirme-t-il « doit devenir un musée ». Idem pour Lambèse (Batna) et El-Harrach où croupissent 4.000 détenus. Concernant les 56 détenus algériens en Libye, il rappelle qu'il « ne discute pas les décisions de justice d'un Etat souverain ». Cependant, il confirme que le principe de leur transfert vers les prisons algériennes a été retenu. Selon lui, le retard constaté dans la concrétisation de ce principe est lié à des formules administratives. Il reste convaincu que « le dénouement se fera, mais avec un peu de retard ». A propos des Algériens détenus à Guauntanamo, il espère un dénouement proche de cette affaire. Il est convaincu que « cet espace de non-droit qui a déshonoré la présidence américaine va être fermé par la nouvelle administration ». Pour le cas des disparus, le président de la CNPPDH note qu' « il y a une avancée considérable », soulignant que « 97% des familles ont accepté l'indemnisation ». «Un noyau, dit-il, veut autre chose ». Il est autrement pour les repentis. Farouk Ksentini affirme que ces derniers « ne demandent pas à être indemnisés », mais ils demandent à être «recyclés et à réintégrer la société algérienne». Revenant sur la condamnation des jeunes Biskris surpris en train de rompre le jeûne, il souhaite que la peine soit revue, estimant que cela relève de la conscience de chacun. Cependant, il note qu' «il ne faut pas heurter la conviction des musulmans», disant que « celui qui ne veut pas faire carême, qu'il le fasse chez lui, discrètement ». Justement, à propos des libertés religieuses et du rapport du département d'Etat américain relatif à cette question, il souligne que «les assertions contenues dans ce rapport sont inexactes», affirmant qu' « il y a des gens qui ont entrepris des actions religieuses sans autorisation préalable». L'Etat, dit-il, «n'accepte pas l'anarchie surtout religieuse», observant qu' « il faut réduire ces incidents à leur véritable dimension». Sur le front social, Me Farouk Ksentini tempère ses dernières déclarations. Il avoue, cependant que «le pouvoir d'achat des citoyens est mis à rude épreuve», recommandant «de lutter contre le chômage et de créer de l'emploi». S. B. Dans un appel à «humaniser» la justice, le président de la CNPPDH, (Commission nationale de protection et de promotion des droits de l'Homme), s'étonne du fait que les magistrats font encore un «usage abusif de la détention préventive », qui est censée être « une mesure exceptionnelle». Intervenant, jeudi, sur les ondes de la radio nationale, chaîne II, à la veille de la présentation du rapport de la CNPPDH relatif aux droits de l'Homme au président de la République, Me Farouk Ksentini est doublement surpris de l'application de cette mesure qui va à l'encontre de la législation. «Les textes existent et ils le permettent », lance-t-il, jugeant que cette mesure, «n'est pas la meilleure solution» pour lutter contre la criminalité, d'autant plus que « nos prisons connaissent une surpopulation carcérale.» Il estime que la détention préventive pourrait ne pas être appliquée «en matière délictuelle», telle que l'émission de chèque sans provision, ou tout délit sans incidence sur la société. Cependant, le premier responsable de la CNPPDH avoue qu'en matière pénale, «c'est très difficile », citant le cas d'une affaire criminelle où le principal inculpé est en détention préventive depuis 43 mois. «Il y a des lenteurs dans ce cas de figure» dit-il, arguant que cette affaire touche plusieurs inculpés. Il justifie cette lenteur par le nombre insuffisant de magistrats, relevant qu'«il faut doubler ou tripler l'effectif des magistrats». Ce n'est pas facile, reconnaît-t-il, car, explique-t-il «ces magistrats, il faut les former». En tout état de cause, Farouk Ksentini a le sentiment qu'il faut que «les choses s'améliorent pour l'intérêt de tout le monde». Abordant la situation dans les prisons, le président de la CNPPDH confie que les conditions de détention «se sont substantiellement améliorées ». Actuellement, dit-il « nous approchons des normes européennes qui sont de 9 m2 ». Nous en sommes à 7 m2 pour un détenu, a-t-il révélé, estimant fondamental que le détenu ait droit « au respect et à la dignité, un minimum qui lui est dû ». Selon lui, « le problème de la surpopulation carcérale va être résolu par la construction de 13 nouvelles prisons », estimant que « l'aspect humain des détenus est très important ». Toujours dans le registre des prisons, Farouk Ksentini pense qu' « il faut revoir les choses », concernant les prisons datant de l'ère coloniale. Serkadji, affirme-t-il « doit devenir un musée ». Idem pour Lambèse (Batna) et El-Harrach où croupissent 4.000 détenus. Concernant les 56 détenus algériens en Libye, il rappelle qu'il « ne discute pas les décisions de justice d'un Etat souverain ». Cependant, il confirme que le principe de leur transfert vers les prisons algériennes a été retenu. Selon lui, le retard constaté dans la concrétisation de ce principe est lié à des formules administratives. Il reste convaincu que « le dénouement se fera, mais avec un peu de retard ». A propos des Algériens détenus à Guauntanamo, il espère un dénouement proche de cette affaire. Il est convaincu que « cet espace de non-droit qui a déshonoré la présidence américaine va être fermé par la nouvelle administration ». Pour le cas des disparus, le président de la CNPPDH note qu' « il y a une avancée considérable », soulignant que « 97% des familles ont accepté l'indemnisation ». «Un noyau, dit-il, veut autre chose ». Il est autrement pour les repentis. Farouk Ksentini affirme que ces derniers « ne demandent pas à être indemnisés », mais ils demandent à être «recyclés et à réintégrer la société algérienne». Revenant sur la condamnation des jeunes Biskris surpris en train de rompre le jeûne, il souhaite que la peine soit revue, estimant que cela relève de la conscience de chacun. Cependant, il note qu' «il ne faut pas heurter la conviction des musulmans», disant que « celui qui ne veut pas faire carême, qu'il le fasse chez lui, discrètement ». Justement, à propos des libertés religieuses et du rapport du département d'Etat américain relatif à cette question, il souligne que «les assertions contenues dans ce rapport sont inexactes», affirmant qu' « il y a des gens qui ont entrepris des actions religieuses sans autorisation préalable». L'Etat, dit-il, «n'accepte pas l'anarchie surtout religieuse», observant qu' « il faut réduire ces incidents à leur véritable dimension». Sur le front social, Me Farouk Ksentini tempère ses dernières déclarations. Il avoue, cependant que «le pouvoir d'achat des citoyens est mis à rude épreuve», recommandant «de lutter contre le chômage et de créer de l'emploi». S. B.