Depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a fait des pieds et des mains pour remettre sur le tapis le thème de la lutte contre la discrimination ethnique. Depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a fait des pieds et des mains pour remettre sur le tapis le thème de la lutte contre la discrimination ethnique. Il semblerait que l'élection de Barack Obama fait bouger les choses en France. En cela, Sarkozy ne veut pas voir le train passer et ne pas agir. Pour ce faire, il nomme Yazid Sabeg, un Algérien, à la tête du Commissariat pour la diversité et l'égalité des chances. Cet homme d'affaires, né à Guelma et fils d'un manutentionnaire algérien arrivé en France en 1957, a gravi les échelons sans trahir son identité qu'il assume profondément. Exemple de réussite sociale, il aime à se définir comme étant «fondamentalement Français et profondément Maghrébin». En novembre, «Monsieur diversité» écrit un manifeste pour l'égalité des chances qui a eu un écho favorable. C'est un poste qui lui sied comme un gant tant il est vrai que la lutte contre les discriminations ethniques et pour l'égalité des chances a toujours été son credo. Docteur d'Etat en sciences économiques et sociales, Sabeg avait multiplié les interventions et les tribunes libres en faveur de la « discrimination positive » ou encore du C.V anonyme. Il faut dire que «Monsieur diversité» aura fort à faire face aux mentalités enclines à un racisme au demeurant profondément ancré dans la société française, surtout son élite. L'effet Obama ? Depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a fait des pieds et des mains pour remettre sur le tapis le thème de la lutte contre la discrimination ethnique. Rappelons qu'il avait joué la carte de la diversité pour apaiser la révolte des cités en 2005, et ce, en teintant son gouvernement «black, blanc, beurre» et appelant les chaînes de télévision à «faire dans la couleur» et mettre des black et des Arabes au JT, non pas par conviction mais par calculs politiciens. Mais dans la réalité, les choses n'ont guère évolué. Sarkozy avait reconnu dans ce contexte que «le modèle français d'intégration a échoué, d'où la création d'un commissariat à l'égalité des chances». Ainsi, l'élection de Barack Obama a mis à nu l'échec des politiques d'intégration en France, si tant est qu'il y en eût une. Aux Etats-Unis, un Noir est élu par ses concitoyens, alors qu'en France, un Arabe ou un Noir est encore susceptible de se voir recaler à l'embauche, à la location d'un logement ou encore à l'entrée d'une discothèque. Amère qu'elle est, voilà la réalité ! En cela, «la France n'a pas un train de retard par rapport aux Etats-Unis, mais toute une ligne ferroviaire», disait Malek Boutih, ex-président de SOS Racisme et désormais membre du Parti socialiste français. Si la nomination de Yazid Sabeg à la tête du Commissariat à l'égalité des chances et à la diversité est à saluer, cette mesure cache mal le calcul politique auquel elle obéit. En effet, elle intervient dans un contexte de révolte des jeunes en Grèce qui, au demeurant, inquiète fortement Sarkozy. Pour preuve, le président français a fait un recul sans précédent par rapport à la réforme des lycées, de peur de provoquer un mimétisme en France. De plus, la grogne des cités reste dans les esprits, les jeunes issus de l'immigration n'ont toujours pas digéré l'affaire du «nettoyage de la racaille au karcher». D'autant plus que Sarkozy craint davantage une révolte des jeunes et il fait tout pour l'éviter. Certains journaux français avancent que cette nomination était prévue pour courant 2009. Mais au vu de la révolte des jeunes en Grèce et la grogne des lycéens devant la réforme des lycées, ajoutée à cela la symbolique autour de l'accession d'Obama à la présidence qui interviendra au demeurant en janvier, Sarkozy a préféré avancer cette date. En réagissant de la sorte, Sarkozy veut tuer dans l'œuf une éventuelle révolte des immigrés. «Un substrat culturel» propice au racisme Réagissant à la nomination de Yazid Sabeg à la tête du commissariat pour la diversité et l'égalité des chances, le président de SOS racisme, Dominique Sopo, a indiqué que «lutter contre les discriminations raciales, c'est avant tout s'interroger sur le substrat culturel qui les rend possibles. La France a certes mis en cause juridiquement parlant les pratiques racistes, mais le substrat culturel, bien que considérablement affaibli, continue à travailler chacune de nos consciences. Et pour cause: par un retour timide et ambigu sur son passé esclavagiste et colonial, la France n'a pas fini de vider un contentieux historique qui continue à nourrir des représentations et des rancœurs auxquelles il faudra bien un jour s'attaquer ! Ce qui demande d'autres actes que le vote en 2005 d'un amendement vantant le "rôle positif" de la colonisation ou encore l'exploitation populiste du thème de l'immigration qui semble avoir pour seule fonction de signifier que l'étranger se trouve exclu de la définition d'une identité nationale «formolisée». Il est clair que dans les faits, le discours raciste et colonialiste est encore en vigueur jusqu'alors. Pour preuve, les jeunes issus de l'immigration sont systématiquement orientés vers des formations courtes, en vue de les confiner dans des métiers manuels. Il n'y a pas de sot métier certes, mais force est de relever que la volonté d'exclure les jeunes issus de l'immigration de l'élite est probante. Déjà, Sarkozy avait, en vue d'apaiser la grogne des cités en 2005, ouvert les portes du gouvernement à des membres issus de l'immigration. Rachida Dati, Fadéla Amara et Rama Yade furent alors appelées pour y enfiler ce costume. Poste alibi ? L'on serait tenté de le croire, tant il est vrai que ces ministres immigrées sont dénigrées par leurs collègues au sein même du gouvernement où les piques et les réflexions sur leur origine fusent. Après le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a souligné à propos de Rama Yade que sa mission au sein du gouvernement était «inutile», le député maire de Nice, Estrosi, a récemment dit, toujours à propos de Rama Yade, qu'elle était ni plus ni moins qu'un «placement» dont «on veut tirer les bénéfices». De la même manière, des magistrats ou autres membres du gouvernement tentent de rabaisser Rachida Dati. Si même les ministres issus de l'immigration payent les frais d'un état d'esprit raciste profondément ancré dans la société française, que dire alors d'un simple étudiant d'origine maghrébine ou africaine qui postule à l'entrée dans une grande école ou une entreprise. La nomination de Yazid Sabeg à la tête du Commissariat pour la diversité et l'égalité des chances est en soi une mesure à saluer, pour peu qu'elle soit dénuée de toute hypocrisie politique visant à récupérer le discours contre l'immigration à des fins politico-médiatiques dont Sarkozy veut tirer profit. M. C. Il semblerait que l'élection de Barack Obama fait bouger les choses en France. En cela, Sarkozy ne veut pas voir le train passer et ne pas agir. Pour ce faire, il nomme Yazid Sabeg, un Algérien, à la tête du Commissariat pour la diversité et l'égalité des chances. Cet homme d'affaires, né à Guelma et fils d'un manutentionnaire algérien arrivé en France en 1957, a gravi les échelons sans trahir son identité qu'il assume profondément. Exemple de réussite sociale, il aime à se définir comme étant «fondamentalement Français et profondément Maghrébin». En novembre, «Monsieur diversité» écrit un manifeste pour l'égalité des chances qui a eu un écho favorable. C'est un poste qui lui sied comme un gant tant il est vrai que la lutte contre les discriminations ethniques et pour l'égalité des chances a toujours été son credo. Docteur d'Etat en sciences économiques et sociales, Sabeg avait multiplié les interventions et les tribunes libres en faveur de la « discrimination positive » ou encore du C.V anonyme. Il faut dire que «Monsieur diversité» aura fort à faire face aux mentalités enclines à un racisme au demeurant profondément ancré dans la société française, surtout son élite. L'effet Obama ? Depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a fait des pieds et des mains pour remettre sur le tapis le thème de la lutte contre la discrimination ethnique. Rappelons qu'il avait joué la carte de la diversité pour apaiser la révolte des cités en 2005, et ce, en teintant son gouvernement «black, blanc, beurre» et appelant les chaînes de télévision à «faire dans la couleur» et mettre des black et des Arabes au JT, non pas par conviction mais par calculs politiciens. Mais dans la réalité, les choses n'ont guère évolué. Sarkozy avait reconnu dans ce contexte que «le modèle français d'intégration a échoué, d'où la création d'un commissariat à l'égalité des chances». Ainsi, l'élection de Barack Obama a mis à nu l'échec des politiques d'intégration en France, si tant est qu'il y en eût une. Aux Etats-Unis, un Noir est élu par ses concitoyens, alors qu'en France, un Arabe ou un Noir est encore susceptible de se voir recaler à l'embauche, à la location d'un logement ou encore à l'entrée d'une discothèque. Amère qu'elle est, voilà la réalité ! En cela, «la France n'a pas un train de retard par rapport aux Etats-Unis, mais toute une ligne ferroviaire», disait Malek Boutih, ex-président de SOS Racisme et désormais membre du Parti socialiste français. Si la nomination de Yazid Sabeg à la tête du Commissariat à l'égalité des chances et à la diversité est à saluer, cette mesure cache mal le calcul politique auquel elle obéit. En effet, elle intervient dans un contexte de révolte des jeunes en Grèce qui, au demeurant, inquiète fortement Sarkozy. Pour preuve, le président français a fait un recul sans précédent par rapport à la réforme des lycées, de peur de provoquer un mimétisme en France. De plus, la grogne des cités reste dans les esprits, les jeunes issus de l'immigration n'ont toujours pas digéré l'affaire du «nettoyage de la racaille au karcher». D'autant plus que Sarkozy craint davantage une révolte des jeunes et il fait tout pour l'éviter. Certains journaux français avancent que cette nomination était prévue pour courant 2009. Mais au vu de la révolte des jeunes en Grèce et la grogne des lycéens devant la réforme des lycées, ajoutée à cela la symbolique autour de l'accession d'Obama à la présidence qui interviendra au demeurant en janvier, Sarkozy a préféré avancer cette date. En réagissant de la sorte, Sarkozy veut tuer dans l'œuf une éventuelle révolte des immigrés. «Un substrat culturel» propice au racisme Réagissant à la nomination de Yazid Sabeg à la tête du commissariat pour la diversité et l'égalité des chances, le président de SOS racisme, Dominique Sopo, a indiqué que «lutter contre les discriminations raciales, c'est avant tout s'interroger sur le substrat culturel qui les rend possibles. La France a certes mis en cause juridiquement parlant les pratiques racistes, mais le substrat culturel, bien que considérablement affaibli, continue à travailler chacune de nos consciences. Et pour cause: par un retour timide et ambigu sur son passé esclavagiste et colonial, la France n'a pas fini de vider un contentieux historique qui continue à nourrir des représentations et des rancœurs auxquelles il faudra bien un jour s'attaquer ! Ce qui demande d'autres actes que le vote en 2005 d'un amendement vantant le "rôle positif" de la colonisation ou encore l'exploitation populiste du thème de l'immigration qui semble avoir pour seule fonction de signifier que l'étranger se trouve exclu de la définition d'une identité nationale «formolisée». Il est clair que dans les faits, le discours raciste et colonialiste est encore en vigueur jusqu'alors. Pour preuve, les jeunes issus de l'immigration sont systématiquement orientés vers des formations courtes, en vue de les confiner dans des métiers manuels. Il n'y a pas de sot métier certes, mais force est de relever que la volonté d'exclure les jeunes issus de l'immigration de l'élite est probante. Déjà, Sarkozy avait, en vue d'apaiser la grogne des cités en 2005, ouvert les portes du gouvernement à des membres issus de l'immigration. Rachida Dati, Fadéla Amara et Rama Yade furent alors appelées pour y enfiler ce costume. Poste alibi ? L'on serait tenté de le croire, tant il est vrai que ces ministres immigrées sont dénigrées par leurs collègues au sein même du gouvernement où les piques et les réflexions sur leur origine fusent. Après le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a souligné à propos de Rama Yade que sa mission au sein du gouvernement était «inutile», le député maire de Nice, Estrosi, a récemment dit, toujours à propos de Rama Yade, qu'elle était ni plus ni moins qu'un «placement» dont «on veut tirer les bénéfices». De la même manière, des magistrats ou autres membres du gouvernement tentent de rabaisser Rachida Dati. Si même les ministres issus de l'immigration payent les frais d'un état d'esprit raciste profondément ancré dans la société française, que dire alors d'un simple étudiant d'origine maghrébine ou africaine qui postule à l'entrée dans une grande école ou une entreprise. La nomination de Yazid Sabeg à la tête du Commissariat pour la diversité et l'égalité des chances est en soi une mesure à saluer, pour peu qu'elle soit dénuée de toute hypocrisie politique visant à récupérer le discours contre l'immigration à des fins politico-médiatiques dont Sarkozy veut tirer profit. M. C.