Dans le cadre du 3e Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes (15-25 décembre 2008), un hommage sera rendu au musicien et pédagogue, Hacène Benchoubane qui, l'espace d'une cinquantaine d'années, reste rivé à la musique zyriabienne, tout en se donnant à corps perdu à la transmission de son savoir généreusement offert en partage aux jeunes pousses. Dans le cadre du 3e Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes (15-25 décembre 2008), un hommage sera rendu au musicien et pédagogue, Hacène Benchoubane qui, l'espace d'une cinquantaine d'années, reste rivé à la musique zyriabienne, tout en se donnant à corps perdu à la transmission de son savoir généreusement offert en partage aux jeunes pousses. Nourri aux sources de la musicale andalouse et pétri dans le moule d'une lignée de mélomanes, le septuagénaire Hacène Benchoubane continue à perpétuer le patrimoine zyriabien avec amour et désintérêt. Son père Rachid, qui l'initiait aux premières notes, fit école dans l'association El Moutribia, créée en 1909 avant d'intégrer, plus tard, des ensembles andalous composés notamment des musiciens comme les regrettés Dahmane Benachour, Hadj Mahfoudh Saddek Bejaoui, Mustapha Kechkoul et du maitre incontesté Mahieddine Lakehal. Aussi, son oncle Mustapha Benchoubane, grand fantaisiste comique et guitariste dans les années quarante, côtoyait les figures de proue du Théâtre algérien tels Rachid Ksentini et Mohieddine Bachtarzi Né le 28 janvier 1934 à Notre-Dame d'Afrique, Hacène Benchoubane fit ses premiers pas, au début des années 50, au sein du conservatoire d'Hussein-dey sous la férule du maître Abdelkrim Dali qui lui apprit les rudiments de la çànaa. Suite à une opération effectuée en 1956 par l'armée coloniale dans les rangs des militants du FLN, Hacène Benchoubane est enlevé de chez lui pour être ensuite emmené dans les camps d'internement de Paul Cazelles, Bossuet et Sidi Chami où il purgea une peine d'emprisonnement jusqu'à fin 1961. Dès sa libération, il entre au conservatoire municipal de musique et de déclamation d'Alger où il poursuit de 1962 à 1968 son apprentissage de musique et chant dispensé par le professeur disparu Abderrahmane Belhocine. Une période pendant laquelle il obtint le 1er accessit en 1963, suivi d'une autre distinction (2e prix en 1965) et enfin, le premier prix en 1966. Cela ne l'empêchait pas de parfaire son cursus musical avec des mélomanes à Ruisseau où il put dénicher dans les années 1963/64 un local. Un espace qui permit à l'association musicale El Fen oual Adab de voir le jour. Le premier président de la formation, le professeur Omar Khodja, avait réuni un noyau de musiciens tels les frères Mustapha et Mohamed Boutriche, Boualem Hamroune, Abdelhafid Djenidi et autres Slimane Loubari et Yahia Guidri. El Fen oual Adab sera une pépinière et permettra, grâce à l'impulsion de Mohamed Boutriche en 1975, l'éclosion de jeunes musiciens qui allaient parfaire leur formation dans le conservatoire d'Alger, à l'image de Bouzama, Kheddim, Chaouli, Hamidou, etc. L'art de perpétuer le legs ancestral Lors des festivals de la musique andalouse organisés à Alger en 1967 et 1969, l'enfant de Ruisseau fera partie de l'orchestre national andalou la radio nationale, dirigé par le maître Abderrazak Fakhardji, aux côtés d'illustres instrumentistes dont les regrettés Abdelkrim Mahamesadji, Boudjemaa Ferguène et les frères Bahar. Rivé à la passion musicale, Hacène Benchoubane continuera à se frotter à l'association El fen oual jusqu'en 1975 avant que le directeur du Conservatoire de déclamation et de chant d'Alger ne lui confie la formation des premières classes. L'espace d'une trentaine d'années (75-2005), il dispensera, dans l'ombre, un enseignement au sein de cette institution qui a vu émerger de jeunes talents sur la scène artistique, à l'image de Selma Kouiret, Radia Manel, Sid-Ali Driss, Haroun, pour ne citer que ceux-là. Il encadra aussi les handicapés visuels comme le non-voyant Toufik Aoun. ''Cela a été pour moi une expérience prometteuse'', dit-il, relevant, par ailleurs, le défi de ''mettre en place une chorale''. Parallèlement à la formation pédagogique au conservatoire, il fait partie (1967-1995) en tant que mandoliniste de l'ensemble orchestral dirigé par le maître Mohamed Kaznadji, aux côtés des regrettés Mohamed Bahar, Boudjemaa Ferguène, et autre Zerrouk Mokdad qui, soit dit en passant, s'est illustré, particulièrement ces dernières années, par ses belles vocalises. L'orchestre animera plusieurs concerts en Algérie et se produira dans nombre de villes du monde, agrémenant des soirées, notamment à Paris, New York, Washington, Séville et Rome. Depuis 2001, le musicien Hacène Benchoubane poursuit son bonhomme de chemin en intégrant l'orchestre du musicologue Rachid Guerbas qui rassemble les trois écoles du pays (çanaa, gharnati et malouf) dans le but de donner un souffle nouveau au patrimoine musical andalou. F. B-H. Nourri aux sources de la musicale andalouse et pétri dans le moule d'une lignée de mélomanes, le septuagénaire Hacène Benchoubane continue à perpétuer le patrimoine zyriabien avec amour et désintérêt. Son père Rachid, qui l'initiait aux premières notes, fit école dans l'association El Moutribia, créée en 1909 avant d'intégrer, plus tard, des ensembles andalous composés notamment des musiciens comme les regrettés Dahmane Benachour, Hadj Mahfoudh Saddek Bejaoui, Mustapha Kechkoul et du maitre incontesté Mahieddine Lakehal. Aussi, son oncle Mustapha Benchoubane, grand fantaisiste comique et guitariste dans les années quarante, côtoyait les figures de proue du Théâtre algérien tels Rachid Ksentini et Mohieddine Bachtarzi Né le 28 janvier 1934 à Notre-Dame d'Afrique, Hacène Benchoubane fit ses premiers pas, au début des années 50, au sein du conservatoire d'Hussein-dey sous la férule du maître Abdelkrim Dali qui lui apprit les rudiments de la çànaa. Suite à une opération effectuée en 1956 par l'armée coloniale dans les rangs des militants du FLN, Hacène Benchoubane est enlevé de chez lui pour être ensuite emmené dans les camps d'internement de Paul Cazelles, Bossuet et Sidi Chami où il purgea une peine d'emprisonnement jusqu'à fin 1961. Dès sa libération, il entre au conservatoire municipal de musique et de déclamation d'Alger où il poursuit de 1962 à 1968 son apprentissage de musique et chant dispensé par le professeur disparu Abderrahmane Belhocine. Une période pendant laquelle il obtint le 1er accessit en 1963, suivi d'une autre distinction (2e prix en 1965) et enfin, le premier prix en 1966. Cela ne l'empêchait pas de parfaire son cursus musical avec des mélomanes à Ruisseau où il put dénicher dans les années 1963/64 un local. Un espace qui permit à l'association musicale El Fen oual Adab de voir le jour. Le premier président de la formation, le professeur Omar Khodja, avait réuni un noyau de musiciens tels les frères Mustapha et Mohamed Boutriche, Boualem Hamroune, Abdelhafid Djenidi et autres Slimane Loubari et Yahia Guidri. El Fen oual Adab sera une pépinière et permettra, grâce à l'impulsion de Mohamed Boutriche en 1975, l'éclosion de jeunes musiciens qui allaient parfaire leur formation dans le conservatoire d'Alger, à l'image de Bouzama, Kheddim, Chaouli, Hamidou, etc. L'art de perpétuer le legs ancestral Lors des festivals de la musique andalouse organisés à Alger en 1967 et 1969, l'enfant de Ruisseau fera partie de l'orchestre national andalou la radio nationale, dirigé par le maître Abderrazak Fakhardji, aux côtés d'illustres instrumentistes dont les regrettés Abdelkrim Mahamesadji, Boudjemaa Ferguène et les frères Bahar. Rivé à la passion musicale, Hacène Benchoubane continuera à se frotter à l'association El fen oual jusqu'en 1975 avant que le directeur du Conservatoire de déclamation et de chant d'Alger ne lui confie la formation des premières classes. L'espace d'une trentaine d'années (75-2005), il dispensera, dans l'ombre, un enseignement au sein de cette institution qui a vu émerger de jeunes talents sur la scène artistique, à l'image de Selma Kouiret, Radia Manel, Sid-Ali Driss, Haroun, pour ne citer que ceux-là. Il encadra aussi les handicapés visuels comme le non-voyant Toufik Aoun. ''Cela a été pour moi une expérience prometteuse'', dit-il, relevant, par ailleurs, le défi de ''mettre en place une chorale''. Parallèlement à la formation pédagogique au conservatoire, il fait partie (1967-1995) en tant que mandoliniste de l'ensemble orchestral dirigé par le maître Mohamed Kaznadji, aux côtés des regrettés Mohamed Bahar, Boudjemaa Ferguène, et autre Zerrouk Mokdad qui, soit dit en passant, s'est illustré, particulièrement ces dernières années, par ses belles vocalises. L'orchestre animera plusieurs concerts en Algérie et se produira dans nombre de villes du monde, agrémenant des soirées, notamment à Paris, New York, Washington, Séville et Rome. Depuis 2001, le musicien Hacène Benchoubane poursuit son bonhomme de chemin en intégrant l'orchestre du musicologue Rachid Guerbas qui rassemble les trois écoles du pays (çanaa, gharnati et malouf) dans le but de donner un souffle nouveau au patrimoine musical andalou. F. B-H.