L'auditorium de la ville de Paris abritera un colloque sur les massacres du 8 Mai 1945, avec la participation d'intellectuels et d'universitaires. Un tabou est brisé. L'auditorium de la ville de Paris abritera un colloque sur les massacres du 8 Mai 1945, avec la participation d'intellectuels et d'universitaires. Un tabou est brisé. Alors que la France officielle s'émeut du génocide arménien, elle semble être frappée d'amnésie dès qu'il s'agit de se regarder au miroir de son histoire coloniale, qui est émaillée de massacres, de déportations, de séquestrations, de cantonnements, d'usurpations de terres et d'identité. Le Parlement français, dominé par la droite, a même eu la géniale idée de voter une loi en février 2005 qui fait l'apologie du passé colonial de la France en… Afrique du Nord. Alors même que quelque temps auparavant, l'ancien ambassadeur de France à Alger avait reconnu, à Sétif même, la responsabilité de la France dans les massacres du 8 Mai 1945, qui avaient fait quelque 45.000 victimes dans le Constantinois (Guelma, Kherrata, Sétif…), et qu'il avait qualifiés de tragédie. Heureusement qu'à côté de ces oublis historiques, il se trouve des intellectuels et des universitaires dont les travaux remettent en cause cette vision officielle étroite et erronée de l'histoire contemporaine. C'est ainsi que l'historien Olivier Le Cour Grandmaison compte organiser à l'auditorium de la ville de Paris, le 6 mai prochain, un colloque sous le thème «Le 8 Mai 1945 à Sétif et Guelma : histoire, qualification et déni». Professeur à l'université d'Evry, Olivier Le Cour Grandmaison est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de la colonisation française et sur les massacres du 17 Octobre 1961 à Paris. Selon l'APS, des historiens, des philosophes et une juriste seront invités à évoquer sous les angles historique, juridique et éthique, ces tragiques évènements survenus le jour même de la victoire des Alliés sur les forces nazies marquant ainsi la fin du second conflit mondial. Ainsi, les historiens Jean-Louis Planche, Benjamin Stora et Alain Ruscio parleront respectivement des «Massacres de mai - juin 1945 et les Américains», de «l'Historiographie française à propos des massacres de Sétif et Guelma» et de «la France nouvelle et esprit ancien : le monde politique français face à la question coloniale 1944-1947». Les philosophes Alain Brossat et Seloua Luste Boulbina aborderont sous la double optique politique et éthique cette étape importante de l'histoire nationale. Le premier intervenant se penchera sur «Ce qui empêche de nommer l'évènement déni, évitement, occultation ou censure ?», alors que la seconde intervenante parlera de la problématique de «la Nation, nationalisme et usages de la mémoire du 8 Mai 1945 en Algérie». Enfin, la juriste Nicole Dreyfus présentera une communication sur «les conséquences du 8 Mai 1945 et la qualification des massacres». En marge de ce colloque, un documentaire sur ces massacres, réalisé par Mehdi Lalaoui, sera présenté à l'assistance et sera suivi d'un débat. L'organisation de ce colloque par la mairie de Paris s'inscrit dans le sillage de nombreux travaux de recherche et de réflexion sur ces massacres qui ont mis à nu la nature barbare du système colonial français et tous les moyens mis en branle pour taire la voix des Algériens qui revendiquaient leur droit à l'autodétermination et au recouvrement de leur liberté spoliée. Cette année a vu la publication de nombreux ouvrages consacrés au 8 Mai 1945, comme celui de Jean-Pierre Peyroulou, «Guelma, 1945 : une subversion française dans l'Algérie coloniale». Ce professeur agrégé et docteur en histoire retrace le déroulement de ce drame à Guelma et décèle dans l'action des populations européennes des logiques criminelles et subversives préfigurant celles de l'OAS en 1961-1962. Jean-Pierre Peyroulou examine également dans son ouvrage le fonctionnement d'une société et d'un Etat coloniaux qui élaborèrent une raison d'Etat rampante pour recouvrir la réalité et la nature des violences. L'autre œuvre marquante est le documentaire de Yasmina Adi, «L'Autre 8 Mai 1945 : aux origines de la guerre d'Algérie», diffusé il y a quelques mois sur «France 2» et le 17 avril dernier au Centre culturel algérien de Paris. La jeune réalisatrice a proposé une nouvelle approche de cette question en s'appuyant sur des archives inédites du gouvernement français et des services secrets US et britanniques. Elle a également donné la parole aux hommes et aux femmes qui ont vécu dans leur chair ce drame, dans une œuvre poignante et forte qui lève le voile sur l'une des pages noires de l'histoire de la France coloniale. Cette œuvre documentaire sera présentée en avant-première, dans les prochains jours à Alger, puis à Guelma, en marge d'un colloque, avant qu'elle ne fasse l'objet d'une large diffusion à travers le pays et en présence de la réalisatrice. Alors que la France officielle s'émeut du génocide arménien, elle semble être frappée d'amnésie dès qu'il s'agit de se regarder au miroir de son histoire coloniale, qui est émaillée de massacres, de déportations, de séquestrations, de cantonnements, d'usurpations de terres et d'identité. Le Parlement français, dominé par la droite, a même eu la géniale idée de voter une loi en février 2005 qui fait l'apologie du passé colonial de la France en… Afrique du Nord. Alors même que quelque temps auparavant, l'ancien ambassadeur de France à Alger avait reconnu, à Sétif même, la responsabilité de la France dans les massacres du 8 Mai 1945, qui avaient fait quelque 45.000 victimes dans le Constantinois (Guelma, Kherrata, Sétif…), et qu'il avait qualifiés de tragédie. Heureusement qu'à côté de ces oublis historiques, il se trouve des intellectuels et des universitaires dont les travaux remettent en cause cette vision officielle étroite et erronée de l'histoire contemporaine. C'est ainsi que l'historien Olivier Le Cour Grandmaison compte organiser à l'auditorium de la ville de Paris, le 6 mai prochain, un colloque sous le thème «Le 8 Mai 1945 à Sétif et Guelma : histoire, qualification et déni». Professeur à l'université d'Evry, Olivier Le Cour Grandmaison est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de la colonisation française et sur les massacres du 17 Octobre 1961 à Paris. Selon l'APS, des historiens, des philosophes et une juriste seront invités à évoquer sous les angles historique, juridique et éthique, ces tragiques évènements survenus le jour même de la victoire des Alliés sur les forces nazies marquant ainsi la fin du second conflit mondial. Ainsi, les historiens Jean-Louis Planche, Benjamin Stora et Alain Ruscio parleront respectivement des «Massacres de mai - juin 1945 et les Américains», de «l'Historiographie française à propos des massacres de Sétif et Guelma» et de «la France nouvelle et esprit ancien : le monde politique français face à la question coloniale 1944-1947». Les philosophes Alain Brossat et Seloua Luste Boulbina aborderont sous la double optique politique et éthique cette étape importante de l'histoire nationale. Le premier intervenant se penchera sur «Ce qui empêche de nommer l'évènement déni, évitement, occultation ou censure ?», alors que la seconde intervenante parlera de la problématique de «la Nation, nationalisme et usages de la mémoire du 8 Mai 1945 en Algérie». Enfin, la juriste Nicole Dreyfus présentera une communication sur «les conséquences du 8 Mai 1945 et la qualification des massacres». En marge de ce colloque, un documentaire sur ces massacres, réalisé par Mehdi Lalaoui, sera présenté à l'assistance et sera suivi d'un débat. L'organisation de ce colloque par la mairie de Paris s'inscrit dans le sillage de nombreux travaux de recherche et de réflexion sur ces massacres qui ont mis à nu la nature barbare du système colonial français et tous les moyens mis en branle pour taire la voix des Algériens qui revendiquaient leur droit à l'autodétermination et au recouvrement de leur liberté spoliée. Cette année a vu la publication de nombreux ouvrages consacrés au 8 Mai 1945, comme celui de Jean-Pierre Peyroulou, «Guelma, 1945 : une subversion française dans l'Algérie coloniale». Ce professeur agrégé et docteur en histoire retrace le déroulement de ce drame à Guelma et décèle dans l'action des populations européennes des logiques criminelles et subversives préfigurant celles de l'OAS en 1961-1962. Jean-Pierre Peyroulou examine également dans son ouvrage le fonctionnement d'une société et d'un Etat coloniaux qui élaborèrent une raison d'Etat rampante pour recouvrir la réalité et la nature des violences. L'autre œuvre marquante est le documentaire de Yasmina Adi, «L'Autre 8 Mai 1945 : aux origines de la guerre d'Algérie», diffusé il y a quelques mois sur «France 2» et le 17 avril dernier au Centre culturel algérien de Paris. La jeune réalisatrice a proposé une nouvelle approche de cette question en s'appuyant sur des archives inédites du gouvernement français et des services secrets US et britanniques. Elle a également donné la parole aux hommes et aux femmes qui ont vécu dans leur chair ce drame, dans une œuvre poignante et forte qui lève le voile sur l'une des pages noires de l'histoire de la France coloniale. Cette œuvre documentaire sera présentée en avant-première, dans les prochains jours à Alger, puis à Guelma, en marge d'un colloque, avant qu'elle ne fasse l'objet d'une large diffusion à travers le pays et en présence de la réalisatrice.