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Un film mort-né
Projection dans les salles d'Alger de Kindy de Ameur Behloul
Publié dans Le Midi Libre le 19 - 05 - 2009

«Kindy» de Ameur Behloul (Scénario de Mourad bourboune), avec Sid Ahmed Agoumi, Hassan Benzerari et Amel Himeur, projeté dans les salles El Mouggar, l'Algeria et Cosmos jusqu'au 31 mai.
«Kindy» de Ameur Behloul (Scénario de Mourad bourboune), avec Sid Ahmed Agoumi, Hassan Benzerari et Amel Himeur, projeté dans les salles El Mouggar, l'Algeria et Cosmos jusqu'au 31 mai.
A l'annonce d'une nouvelle production cinématographique algérienne, on se présente toujours avec une certaine fougue mêlée d'une appréhension pour découvrir le nouveau-né. Produit par l'ENTV et Maghreb Film Production et ayant disposé d'une très large distribution assurée par Isser Prod au niveau national et comptant Sid Ahmed Agoumi comme acteur principal, «Kindy» de Ameur Bahloul semblait avoir le potentiel pour surprendre. Pourtant, le film déçoit beaucoup.
Le film relate les péripéties d'une enquête policière sur un crime « mystérieux » commis à Jijel. Le commissaire Kindy, dépêché d'Alger et aidé par la police locale, est chargé de mener à bien l'investigation. Natif de Jijel mais l'ayant quitté très jeune, le commissaire s'aperçoit que la ville est désormais scindée en deux clans rivaux, avec une sorte de parrain à la tête de chacun : Si Achour et Si Ramdhan. Ces derniers se trouvent être en conflit pour des intérêts divers, notamment pour un terrain important qu'ils convoitent tous les deux. Un concours de circonstances amène l'assistant de Si Achour à tuer ce dernier, tout en s'arrangeant pour faire imputer le crime à Si Ramdhan.
Au-delà d'une trame décousu et d'une intrigue inconsistante (inexistante !), le grand tort du film est sans doute d'avoir eu cette puérile intrépidité de vouloir, en moins d'une heure et demi, traiter de tous les problèmes de la société. Cela aboutit sur un patchwork embrouillé, un plat dont les ingrédients improbables sont des sujets aussi divers que le terrorisme et ses retombées ; le trafic des terrains immobiliers ; la complicité dont dispose les grands patrons et le soutient à l'intérieur de l'administration ; le trafic d'objets historiques et le pillage du patrimoine ; la contrebande ; le mouvement et la colère des masses (de jeunes), etc.
Hélas, la confusion thématique n'est pas la seule faiblesse du film. Plusieurs autres aspects contribuent de leur côté à en faire un exercice mental éprouvant. Ainsi, on se trouvera face à des personnages qui émergent de nulle part et qui recouvrent subitement une grande importance. On aura aussi à contempler une course poursuite sans aucun motif de poursuite, une voiture piégée placée aléatoirement, et autant de tentatives effrénées d'ajouter de l'action à un film submergé par son propre contenu. Relevons aussi sans s'attarder que «Kindy» manifeste le symptôme habituel de toutes les séries et les films produits par l'ENTV et qui est l'emploi d'une langue qui hésite de manière risible entre l'arabe classique et dialectal et aboutit sur l'invention d'un langage que ne parle absolument aucun algérien (La particularité langagière de la région où se passent les événements est totalement éludée). «Kindy» est un film qui serait sans doute passé inaperçu dans un flot de productions similaires si ses producteurs avaient eu moins de prétention : rappelons qu'il a été en compétition pour représenter l'Algérie au Festival International du Film Arabe, qui s'est déroulé à Oran l'année dernière. De surcroit, il a disposé d'une très grande distribution et a compté dans ses rôles une importante pléiade d'acteurs de renom. Le public était donc en droit de s'attendre à une œuvre imposante. Il semble en vérité que «Kindy» est une nouvelle victime de cette maladie qui consiste à croire en une sorte d'évolutionnisme cinématographique dans lequel un seul model d'évolution est possible, la production hollywoodienne. Il essaie donc d'imiter un cinéma d'action, de pseudo suspense et de factice identification mais, ne disposant pas des moyens adéquats, il sombre dramatiquement dans la caricature.
A l'annonce d'une nouvelle production cinématographique algérienne, on se présente toujours avec une certaine fougue mêlée d'une appréhension pour découvrir le nouveau-né. Produit par l'ENTV et Maghreb Film Production et ayant disposé d'une très large distribution assurée par Isser Prod au niveau national et comptant Sid Ahmed Agoumi comme acteur principal, «Kindy» de Ameur Bahloul semblait avoir le potentiel pour surprendre. Pourtant, le film déçoit beaucoup.
Le film relate les péripéties d'une enquête policière sur un crime « mystérieux » commis à Jijel. Le commissaire Kindy, dépêché d'Alger et aidé par la police locale, est chargé de mener à bien l'investigation. Natif de Jijel mais l'ayant quitté très jeune, le commissaire s'aperçoit que la ville est désormais scindée en deux clans rivaux, avec une sorte de parrain à la tête de chacun : Si Achour et Si Ramdhan. Ces derniers se trouvent être en conflit pour des intérêts divers, notamment pour un terrain important qu'ils convoitent tous les deux. Un concours de circonstances amène l'assistant de Si Achour à tuer ce dernier, tout en s'arrangeant pour faire imputer le crime à Si Ramdhan.
Au-delà d'une trame décousu et d'une intrigue inconsistante (inexistante !), le grand tort du film est sans doute d'avoir eu cette puérile intrépidité de vouloir, en moins d'une heure et demi, traiter de tous les problèmes de la société. Cela aboutit sur un patchwork embrouillé, un plat dont les ingrédients improbables sont des sujets aussi divers que le terrorisme et ses retombées ; le trafic des terrains immobiliers ; la complicité dont dispose les grands patrons et le soutient à l'intérieur de l'administration ; le trafic d'objets historiques et le pillage du patrimoine ; la contrebande ; le mouvement et la colère des masses (de jeunes), etc.
Hélas, la confusion thématique n'est pas la seule faiblesse du film. Plusieurs autres aspects contribuent de leur côté à en faire un exercice mental éprouvant. Ainsi, on se trouvera face à des personnages qui émergent de nulle part et qui recouvrent subitement une grande importance. On aura aussi à contempler une course poursuite sans aucun motif de poursuite, une voiture piégée placée aléatoirement, et autant de tentatives effrénées d'ajouter de l'action à un film submergé par son propre contenu. Relevons aussi sans s'attarder que «Kindy» manifeste le symptôme habituel de toutes les séries et les films produits par l'ENTV et qui est l'emploi d'une langue qui hésite de manière risible entre l'arabe classique et dialectal et aboutit sur l'invention d'un langage que ne parle absolument aucun algérien (La particularité langagière de la région où se passent les événements est totalement éludée). «Kindy» est un film qui serait sans doute passé inaperçu dans un flot de productions similaires si ses producteurs avaient eu moins de prétention : rappelons qu'il a été en compétition pour représenter l'Algérie au Festival International du Film Arabe, qui s'est déroulé à Oran l'année dernière. De surcroit, il a disposé d'une très grande distribution et a compté dans ses rôles une importante pléiade d'acteurs de renom. Le public était donc en droit de s'attendre à une œuvre imposante. Il semble en vérité que «Kindy» est une nouvelle victime de cette maladie qui consiste à croire en une sorte d'évolutionnisme cinématographique dans lequel un seul model d'évolution est possible, la production hollywoodienne. Il essaie donc d'imiter un cinéma d'action, de pseudo suspense et de factice identification mais, ne disposant pas des moyens adéquats, il sombre dramatiquement dans la caricature.


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