Mauvaise nouvelle sur le front de la lutte contre la tuberculose, qui tue chaque année environ 1,6 million de personnes dans le monde. Les souches bactériennes responsables de cette maladie respiratoire se montrent de plus en plus souvent capables de résister aux antibiotiques disponibles et gagnent du terrain. Mauvaise nouvelle sur le front de la lutte contre la tuberculose, qui tue chaque année environ 1,6 million de personnes dans le monde. Les souches bactériennes responsables de cette maladie respiratoire se montrent de plus en plus souvent capables de résister aux antibiotiques disponibles et gagnent du terrain. Cette tendance est-elle plutôt due à un mauvais suivi des traitements médicaux, qui permet à des mutants d'apparaître et de prendre le pas sur les bacilles sensibles aux médicaments ? Ou bien à la capacité naturelle de nouveaux "super-bacilles" à contaminer les humains ? Cette seconde hypothèse, redoutée par le monde médical, semble confirmée par deux études récentes. La première, signée par une équipe australienne, montre que le coût métabolique de cette résistance ne se répercute pas sur la capacité du bacille de Koch à se transmettre d'un individu à l'autre. L'espoir était que les souches non résistantes garderaient l'avantage dans leur niche écologique, à savoir les deux tiers de l'humanité infectée de façon latente, où elles sommeillent en attendant de passer à l'attaque lors d'un fléchissement des défenses immunitaires. En cas de déclaration de la maladie, les médicaments seraient alors efficaces. Malheureusement, ce schéma semble battu en brèche. Mark Tanaka (université de Nouvelle-Galles-du-Sud,Kensington, Australie) et ses collègues ont élaboré des modèles mathématiques, à partir de données portant sur des bactéries multirésistantes prélevées au Venezuela - qui depuis 1936 bénéficie d'un plan de lutte efficace contre la tuberculose -, à Cuba et en Estonie, où les efforts prophylactiques ont été beaucoup plus sporadiques. Ces modèles montrent que la prévalence des souches résistantes qui ont émergé à Cuba et en Estonie n'est plus due à une défaillance dans l'administration des traitements médicaux, mais qu'elle est désormais attribuable à la transmission entre individus. La situation est différente au Venezuela, où les souches résistantes ont eu moins de temps pour évoluer et acquérir, par mutation, de meilleures capacités de transmission. "Il s'agit d'un très bon article, inquiétant, dans la mesure où le modèle mathématique est probablement optimiste", commente Northan Hurtado, de Médecins sans frontières (MSF). MSF vient de son côté de participer à une enquête de terrain en Géorgie qui corrobore ces projections. Dans la région d'Abkhazie, des souches multirésistantes ont été découvertes chez des individus qui n'avaient encore suivi aucun traitement antituberculeux. L'analyse génétique a montré qu'il s'agissait très fréquemment d'une souche originaire de Chine. Ces observations prouvent que celle-ci est hautement transmissible. "C'est pourquoi il est urgent de disposer de nouvelles méthodes de détection rapide des souches multirésistantes, afin d'identifier les patients et de les traiter pour interrompre la transmission en cours dans l'ancienne Union soviétique", préviennent les chercheurs. A plus long terme, "l'ensemble du globe pourrait être concerné". Cette tendance est-elle plutôt due à un mauvais suivi des traitements médicaux, qui permet à des mutants d'apparaître et de prendre le pas sur les bacilles sensibles aux médicaments ? Ou bien à la capacité naturelle de nouveaux "super-bacilles" à contaminer les humains ? Cette seconde hypothèse, redoutée par le monde médical, semble confirmée par deux études récentes. La première, signée par une équipe australienne, montre que le coût métabolique de cette résistance ne se répercute pas sur la capacité du bacille de Koch à se transmettre d'un individu à l'autre. L'espoir était que les souches non résistantes garderaient l'avantage dans leur niche écologique, à savoir les deux tiers de l'humanité infectée de façon latente, où elles sommeillent en attendant de passer à l'attaque lors d'un fléchissement des défenses immunitaires. En cas de déclaration de la maladie, les médicaments seraient alors efficaces. Malheureusement, ce schéma semble battu en brèche. Mark Tanaka (université de Nouvelle-Galles-du-Sud,Kensington, Australie) et ses collègues ont élaboré des modèles mathématiques, à partir de données portant sur des bactéries multirésistantes prélevées au Venezuela - qui depuis 1936 bénéficie d'un plan de lutte efficace contre la tuberculose -, à Cuba et en Estonie, où les efforts prophylactiques ont été beaucoup plus sporadiques. Ces modèles montrent que la prévalence des souches résistantes qui ont émergé à Cuba et en Estonie n'est plus due à une défaillance dans l'administration des traitements médicaux, mais qu'elle est désormais attribuable à la transmission entre individus. La situation est différente au Venezuela, où les souches résistantes ont eu moins de temps pour évoluer et acquérir, par mutation, de meilleures capacités de transmission. "Il s'agit d'un très bon article, inquiétant, dans la mesure où le modèle mathématique est probablement optimiste", commente Northan Hurtado, de Médecins sans frontières (MSF). MSF vient de son côté de participer à une enquête de terrain en Géorgie qui corrobore ces projections. Dans la région d'Abkhazie, des souches multirésistantes ont été découvertes chez des individus qui n'avaient encore suivi aucun traitement antituberculeux. L'analyse génétique a montré qu'il s'agissait très fréquemment d'une souche originaire de Chine. Ces observations prouvent que celle-ci est hautement transmissible. "C'est pourquoi il est urgent de disposer de nouvelles méthodes de détection rapide des souches multirésistantes, afin d'identifier les patients et de les traiter pour interrompre la transmission en cours dans l'ancienne Union soviétique", préviennent les chercheurs. A plus long terme, "l'ensemble du globe pourrait être concerné".