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Le projet de résistance et du changement existe
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 17 - 10 - 2010

On parle de Boumediène, de Benbella et d'autres qui, d'une manière ou d'une autre, ont pris part, sciemment ou inconsciemment, à l'instauration de ce système qui dévore l'Algérie. Juste après l'indépendance, Ali Mécili était parti voir plusieurs leaders à l'assemblée constituante et leur dire « Le MALG est un monstre qui allait dévorer l'Algérie » et il les a incité à sortir de l'hémicycle et à engager la résistance. Certains l'ont écouté et beaucoup d'autres non.
Pourquoi cette vocation ? C'est tout simplement pour dire que le mal vient de loin et toute résistance doit, au préalable, interroger l'histoire pour que tout projet de changement ait une assise solide.
Le MALG, l'Armée des frontières, les négociations secrètes entre De gaule et Nasser des années durant, ont permis au système financier international et à des services secrets dont le MOSSAD au Maroc, de bien préparer l'après colonisation, une colonisation feutrée conduite par les rejetons de Lacheroy, père de « la guerre révolutionnaire ». Le système financier international n'a jamais lâché ou renoncé au colonialisme et on voit aujourd'hui comment ses disciples installés après les indépendances dans plusieurs pays, ont orchestré la continuité du colonialisme et ce qui se passe juste devant notre nez au Sahel est édifiant.
Le DRS ne tire pas uniquement sa force de la rente pétrolière et de la corruption, mais aussi du soutien du système financier international et des occidentaux néocolonialistes. Mais le DRS n'est pas Dieu. Leurs chefs dépassent les soixante dix ans et ont déjà un pied dans la « Hofra ». Et comme tout système qui n'évolue pas il est condamné à périr. On ne peut pas gérer éternellement une société par la corruption et la violence. « Aad et thamoud » ont disparu, l'apartheid et le mur de Berlin aussi. En Amérique Latine les USA n'ont jamais pu éteindre la flamme révolutionnaire et le Hizbollah libanais continue à narguer et à faire peur à tous les flics du monde entier. Les palestiniens ont résisté avec « les hidjara ».
Le projet de résistance et du changement existe et porté par la majorité des algériens. Mais il n'est pas visible pour plusieurs raisons, la plus importante est l'absence d'une organisation qui puisse le porter. Le FLN que Mehri a mené jusqu'à Rome (et ce n'était pas rien) n'est plus le FLN et le FIS que Hachani a essayé de sauver n'est plus le FIS. Et c'est avec amertume que je constate que le FFS est en train de ne plus être le FFS.
La contestation, malgré l'état d'urgence, existe dans la société et elle s'exprime de différentes manières. Des émeutes sont signalées ça et là presque quotidiennement et des dizaines de jeunes se jettent à la mer, sans qu'il y ait une organisation capable de leur présenter un projet d'espoir à même de les mobiliser. On me dira, peut être, du côte de Souidani Boudjemâa, l'un des derniers remparts, que les champs politiques et médiatiques sont fermés et que c'est la faute à l'état d'urgence. Soit !
En tout cas, à part le champ syndical où les syndicats autonomes sont dans leur rôle, rien ne présage les autres luttes.
Les jeunes émeutiers non encadrés, parce que le DRS a réussi à les éloigner du politique, engagent des actions courageuses mais sans lendemains parce que non capitalisées politiquement. Leur désespoir ne fait que monter et lorsque le dernier esclave d'entre eux aura rajouté le dernier bout de bois (pour reprendre Mammeri), il est à craindre que le brasier qui n'a ni organisation, ni projet visible et lisible, emportera l'Algérie. La foule, la rue, sécrétera ses propres leaders et comment seront-ils ?
Une chose est sure : l'Algérie ne nous appartient pas, elle appartient aux générations futures. Nos aînés ont combattu pour l'indépendance pour la libérer et ils se sont acquittés, du moins à ce niveau là, de leur devoir. La balle est maintenant dans notre camp. Allons nous achever la libération de l'Algérie et la remettre libre aux générations futures, ou au contraire resterons nous des esclaves en faisant d'elles des esclaves ? Avons-nous autre chose à léguer à nos enfants d'autre que l'esclavage ?


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