Stop ! Je t'arrête net là monsieur le «ministre» ! Oui, oui, moi, ce parfait inconnu dans le pitoyable monde des journalistes, résignés et sans courage qui t'entourent, te tutoie et te dis halte. Moi, qui ne pourrais jamais travailler à l'APS, pour des raisons évidentes, je te demande de te faire petit s'il te plait, en attendant le prochain remaniement, de rester à l'écart et de faire ton temps, parce que tu sais mieux que moi que, chaque matin, tu t'assoies sur le plus éjectable des sièges. Tu devrais y penser sérieusement, car personne ne veut ajouter à la panoplie de tes prédispositions naturelles, la bêtise et l'ineptie. Tu te contenteras volontiers de ce que tu es déjà et de ce que tu as été quand tu étais à la tête de l'APS. Enfin à la tête… Ne te consoles-tu pas déjà d'avoir été le simple assistant de Zerhouni, Red Chef assumé d'un service censé être public, donc payé par moi et d'autres algériens ? Ne te suffit-t-il pas d'avoir été l'artisan d'une gestion chaotique de la plus rigide des Agences de Presse du monde ? Ne te rassasies-tu pas d'être devenu «ministre» bouche-trou d'un portefeuille ingrat qui a vu des Boukerzaza et des Mihoubi licenciés pour délit d'émancipation ? Toi, qui penses religieusement que la Presse n'est là que pour servir de jacuzzi au pouvoir en place, comment oses-tu t'attaquer à la corporation, toi qui es censé l'aider à se sortir du marasme dans lequel elle se trouve, à cause de toi et de tes semblables, vecteurs de médiocrité ? Tu déclarais, devant l'APN, qu'«il faut des journalistes assez compétents pour mener un débat politique. Et je le dis à haute voix : si vous considérez que la presse est pleine de compétences, moi je ne suis pas de cet avis». Sic! Une deuxième fois, tu as été interpellé par les journalistes à la sortie de la salle, qui t'ont demandé de t'expliquer. Tu t'enfonçais alors en assumant. “Un débat politique” dis-tu ? Et sur l'ENTV qui plus est ! Ben voyons. Depuis quand il y a un débat politique en Algérie ? Depuis quand il y a débat tout court dans ce pays ? Tu connais la réponse, bien sûr : il n'y a que du monologue et des jeux de rôles, tu le sais bien. D'ailleurs, qui inviteras-tu à débattre, la vraie opposition que l'on ne verra jamais à l'Unique, ou bien l'autre opposition, professionnelle de la figuration et de l'engagement simulé, qui reçoit son gros chèque chaque fin de mois, en plus de queqlues privilèges en bonus pour service rendu ? Et puis, quel doit-être le profil du “journaliste compétent” selon ta grille de sélection ? A ton image ? Sans commentaire. Bien évidemment qu'on sait à qui tu t'adressais en lançant ces phrases mesquines. A tes employeurs, parce que c'est de ça qu'il s'agit. Tu y ajoutes, quand même, ta petite touche personnelle. Celle du fidèle serviteur, du sous-fifre zèlé de service, de celui qui se veut plus royaliste que le roi. De celui qui veut signaler qu'il est bien là, pour le malheur et pour le pire. Mais surtout pour le pire. De celui qui ne froissera jamais le poil et qui caressera toujours les fantasmes les plus inavoués de ses gourous. Ton manque de tact et tes insultes ne passent pas. Le comble, c'est que tu ne peux pas imaginer à quel point tu te ridiculises. Hicham A. Chronique adressée à Nacer Mehal, «ministre» de la Communication, ex DG de l'APS