Les jeunes sans-emploi de la wilaya de Ouargla occupent la rue en permanence depuis deux jours. Devant le siège de la wilaya, devant la direction du bureau de main d'œuvre, devant la cour de Ouargla et actuellement à l'entrée de la commune de Rouissat, tout prés du tribunal militaire. Les jeunes de Rouissat ont installé des tentes de fortune pour signifier aux autorités qu'ils ne partiront pas, ils restent là nuit et jour. Ceux de Hassi Messaoud bloquent quotidiennement la route menant à Ouargla. Ils sont là à brandir des écriteaux contre l'exclusion et la persistance des passe-droits à l'ANEM. La symbolique est claire mais ne semble pas susciter un changement des comportements chez les responsables qui campent sur leur ancienne position : Faire la sourde oreille et vider le combat des chômeurs de son sens après avoir rencontré et écouté quelques uns. Les solutions préconisées sont longues. En n'en faisant pas une priorité, une certaine banalisation du fait de manifester pour un poste de travail est devenue la règle dans la wilaya de Ouargla où les manifestations de chômeurs qui perdurent depuis plus de sept ans ont pris une ampleur alarmante ces derniers jours. C'est le premier problème de la wilaya, loin avant le manque d'hygiène, la perturbation de l'eau et de l'électricité et la médiocrité ambiante. Quant à la chaleur qui pointe son nez, elle ne fait qu'exacerber la colère. L'installation d'un nouveau wali plus avenant, plus à l'écoute avait pourtant suscité un élan d'espoir chez la population jeune qui n'en peut plus d'être ainsi ignorée mais la fatalité semble inéluctable. Ouargla qui ne sait plus choisir des élus de la pointure de l'honorable Bouafia depuis les années 1970 ne sait toujours pas auquel de ses saints se vouer pour que sa voix élevée contre la Hogra et la maffia de l'emploi dans le secteur pétrolier soit enfin prise au sérieux. Des dizaines voire des centaines de jeunes sont quotidiennement dans la rue, est-ce pour autant que quelqu'un vient les voir ? Tout le monde vaque à ses occupations dans un mépris entendu. Houria Alioua Lectures: