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On ne peut être heureux quand on ne vit que pour soi.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 24 - 03 - 2011

Peut-être, suis-je fermé à la grande politique, mais je n'ignore cependant pas que les hommes politiques eux, savent qu'un crime contre l'humanité fut commis et, que le silence à cet effet, n'est pas fait pour les honorer, au contraire. Nos élus évitent d'aborder la question de la déportation massive et l'internement de plusieurs milliers de citoyens dans les camps du Sud, là ou la France coloniale a expérimenté ses bombes nucléaires, bactériologiques et chimiques. Pourquoi font-ils l'impasse ?
De cette noble mission, celle de représenter leurs concitoyens et de légiférer avec sagesse et raison, ces « représentants » ont fait de ce bas métier verbeux une profession lucrative, mais peu honorable. Issus du peuple, ces « élus » nullement préparés par une vocation intime autre que l'opportunisme d'une place à occuper. Ils ne représentent en fait que ce qui est la partie votante du peuple, c'est une vérité immuable, une vérité voila pourquoi je m'attaque aux individus qui utilisent les institutions à leurs profits en se m'étant au service de ceux qui les ont « sélectionné », et nous bafouent en faisant la sourde oreille, sans avoir le courage de préciser, ni leur position à ce sujet, ni les raisons de leur silence abjectement complice.
Que veux-t-on dissimuler au juste ? Le fait que les signataires des « Accords » dits d'Evian, ont autorisé la France coloniale d'expérimenter ses « Onze » bombes après le 05 juillet 1962 et jusqu'à 1967. Alors de quelle indépendance nous parle-t-on ? Réda Malek pourrait nous en donner la réponse, étant le dernier survivant des signataires des négociations de Rocher Noir et Evian, à moins qu'il ait perdu la mémoire à force de manipuler la peur et de lui faire changer de camp.
Je détiens des dossiers de gens à qui la vie s'ouvrait et s'offrait longue peut être, belle, souriante et remplie d'espoir, des gens qu'un cancer contracté dans l'un des guatanamo's algériens, pathologie radio induite provoquée par la radio activité nucléaire à Reggane, Oued Namous et In M'guel.
C'est parce que je vois pleurer amèrement leurs proches, mais leurs proches seulement hélas, que j'ai décidé de les servir, et de les défendre sur un terrain hostile au droit.
Depuis le coup d'état de février 92 faut-il le préciser, nous n'avons eu que des équilibristes, des illusionnistes, plus encore de pauvres cabotins de la politique, et de deux choses l'une, ou bien ces gens sont algériens et se doivent de prendre part et rendre compte de leurs odieuses missions, ou bien ils ne sont que des mercenaires, et en tant que tels, alors nous payons aujourd'hui gracieusement et grassement des individus qui nous ignorent et, qui n'ont nullement conscience de l'Algérie et de son peuple, combien même ils s'activent épisodiquement à nous rappeler les vertus du patriotisme « de façade » et, à ânonner leurs points de vues nationalistes a qui veut bien les écouter, sans doute, sans se rendre compte qu'ils sont de mauvais serviteurs de l'ALG2RIE. Les uns, ayant précipité le pays dans la plus frauduleuse des faillites, d'autres cultivant la politique du silence et de l'insensibilité.
Qui aujourd'hui pourrait nous tenir rancune du fait que nous exigeons nos droits, et de demeurer ce que nous n'avions jamais cessé d'être, des citoyens propres et dignes en symbiose avec la raison, le Comité de Défense des Internés des Camps du Sud est né pour ca, et pour rappeler que nul ne pourrait nous astreindre au silence.
Aujourd'hui pour s'entendre, il faut se faire entendre, alors il faut qu'on sache que nous ne sommes pas responsables d'une situation dont, nous ne sommes ni les tenants, ni les exécutants, mais les victimes. Ceux qui le sont, doivent comprendre une fois pour toute qu'ils ne sont pas les propriétaires vénaux mandatés pour mépriser et ignorer la douleur humaine. C'est ce qui nous différencie des politiciens qui exigent tout, et ne rendent des comptent à personne, sinon des comptes d'apothicaire.
Si l'Algérie veut persister dans sa conduite, ou plus précisément dans son inconduite nuageuse et injuste, alors il serait indécent de continuer de parler de paix et de réconciliation nationale. On peut tout de même s'inquiéter de l'indolence des autorités pour épurer le lourd contentieux que constitue le drame des internés des camps de la mort. Ni l'escroquerie politique la plus inouïe de l'histoire du pays, ni l'ignominie la plus éhontée, ni l'infamie la plus abjecte dont on puisse avoir l'exemple, ne rivaliseront avec l'abandon des veuves et des orphelins des victimes du goulag algérien. De la religion, ce support de l'entente entre fils d'une même nation, on en a fait de mains « expertes », un sujet de discorde, de division. Des plus beaux et naturels préceptes de l'esprit, on a su tirer des prétextes à se mieux haïr. Des individus retors et opportunistes y ont ajouté habilement leurs personnelles raisons. Ils ont abusé de certaines vues de l'esprit qui ne sont en vérité que de fumeuses illusions de biens mauvais esprits, plus primitifs que primaires.
Ceux qui ont décidé notre déportation sont des individus qui ignorent ce qu'est la honte, et c'est parce qu'ils n'ont pas honte que le C.D.I.C.S a décidé d'élire domicile dans leur conscience, s'ils en ont encore une. (?)
Il y a peut être un peut de tristesse dans mes écrits, mais assurément il n'y a pas de place pour le découragement ou le désespoir. Mes camarades et moi-même, avons arbitrairement payé cher en subissant les effets de la folie mégalomane et le génie malfaisant des auteurs de la première violence que fut notre injuste déportation, ma voix ici ne fait que traduire le lourd silence des victimes des camps de la honte et celui de leurs proches et amis, elle dit haut et très fort : – « N'est-il pas à un degré d'aberration indescriptible, atrocement douloureux de voir mourir de cancer des victimes de la déportation, et d'infliger à leurs enfants et à leurs proches, le soin de les enterrer en pleurant ? »-. N'est ce pas renverser cruellement l'ordre de la nature ?
La question des internés des camps du sud est un tabou, et pas des moindres, nul projet de loi d'aucun parlementaire n'a jamais fait l'objet d'un débat à l'Assemblée nationale ou au Sénat ! Je suggère à ces « élus » d'entamer une grève contre leur silence complice, à défaut oseriez vous dire bien en face à nombreux d'entre les internés, Moudjahidines vous fûtes des héros durant la révolution, aux fils de ces derniers diriez vous vos pères ont libéré le pays et à titre de reconnaissance, vous avez été injustement déportés, oseriez-vous dire aux enfants des Chouhada, vos pères se sont sacrifiés pour que vous soyez aujourd'hui atteints de cancer et considérés mauvais citoyens, simplement parce que des déserteurs de l'armée française, des traitres devenus des anciens ( faux) combattants de la 25éme heure, ont décidé de terminer la sale besogne coloniale contre les fils de l'Algérie, en nous internant en votre nom et en celui du peuple algérien, sans qu'ils aient mandat.
Aurais-je tort si en péroraison, je souligne que « votre notion de patrie » me rappelle étrangement une toile d'un gang monstrueux sans foi ni loi, à la solde du plus fort, entendre le plus méchant, dont nos parlementaires sont les sous intendants.
Je pense qu'il faut aimer pour comprendre, et vouloir comprendre pour aimer, et si je ne me gène guère et nullement pour fustiger au cours de ces lignes, qu'on me fasse la grâce de remarquer que je n'apologue personne ici. Je dénonce une grave injustice, je le fais à la place de cette mosaïque d'étranges partis politiques, dont certains se sont évertués à nous faire passer pour des dangers pour la société, alors qu'il est prouvé que nous avons démontré que nous sommes des algériens aux mains blanches et aux consciences tranquilles , bien qu'on aurait aimer nous voir devenir Spartiates, pour obtenir nos droits, alors que nous comptant les obtenir au Nom de la loi et du droit.
S'il y a bien eu les commandos de la mort, nous sommes des commandos de la vie, n'en déplaise aux tenants des promesses intenables et non tenues, spécialités de nos gouvernants, et aux bouches bavardes auxquelles le C.D.I.C.S montre ici qu'il se place au dessus de ces petitesses, malgré notre état de précarité, rien ne nous empêchera de conserver notre dignité, toute notre dignité.
* Porte-parole du C.D.I.C.S
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