«Les nouvelles hypothèses sur le massacre des sept moines en Algérie sont surprenantes et inquiétantes. Et elles ne peuvent être liquidées à priori comme étant pure fantaisie parce que ce ne serait pas la première fois que, s'agissant d'assassinat de religieux, des vérités d'Etat viennent à être démenties». Avec en main le pondéreux annuaire de «Propaganda Fide» des sacerdotes et sœurs trucidés chaque année dans le monde, dénonceant la «tragique désunion qui desservit l'église, entre la vérité factuelle et les vérités officielles fournies par les autorités nationales» c'est le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical de la justice et de la paix, un diplomate de long cours déjà Nonce au Nicaragua, Philippines, Liban, Canada, Thaïlande, ONU, et beaucoup d'autres pays. «Souvent, les missionnaires sont des personnes incommodes autant pour les régimes que pour les rebelles parce qu'ils démontrent que même dans les contrées en crise il est possible de vivre désarmé et sans sentiment de haine. Beaucoup trop d'homicides sont classés en toute hâte comme étant des braquages ou des séquestrations qui finissent mal». Depuis le cas réouvert par l'enquête de « La Stampa » sur les moines massacrés en Algérie aux morts suspectes de missionnaires en amérique du sud, les reconstructions officielles sont-elles en train de s'écrouler ? « Le Saint-siège est un Etat sans légions militaires et chaque année il doit faire front à une trentaine de cas de religieux tués dans le monde [..] Trop de trous noirs dans les versions des régimes militaires et gouvernements du tiers-monde ? «Quand arrive une tragédie, on donne au Saint-siège une explication formelle qui parfois est commode [...] les religieux sont très exposés et ils en sont conscients tout comme l'étaient les moines d'Algérie». Que peut faire l'église ? «Chercher la vérité authentique. Les moines d'algérie faisaient partie des moines trappistes des trois fontaines et l'Abbé du couvent s'est rendu personnellement en Algérie pour comprendre ce qui s'était passé [...] un signe qui a dérangé quelqu'un [...] les martyrs sont un “scandale”, ce sont des victimes faciles». Voir l'article sur le quotidien italien La Stampa