par Kamel Daoud, samedi 17 septembre 2011, 11:13 Facebook Pendant qu'on braque le peuple sur une fausse marche (le 17 septembre), il y a les vraies marches du vrai monde : elles n'ont pas de date ou seulement des dates anodines. Il y a eut cette semaine, la marche des habitants de Fréha (en Kabylie) par exemple. Il s'agit d'Algériens qui demandent le départ d'une caserne de militaires qu'ils estiment myopes : à Fréha on a tiré sur une vieille femme mère de 14 enfants et pas sur un jeune terroriste auteur de 14 meurtres. Il y a aussi la grande marche annoncée : celle des chômeurs algériens, prévue partout dans le pays pour ce mois-ci. Là, il ne s'agit pas de « sionisme », de main étrangère, de complot mais seulement de pauvres algériens qui veulent soit le travail, soit le baril. Et là, le Pouvoir n'a pas parlé, analysé ou lancé ses journaux de services, mais il a fait ce qu'il sait faire : il a frappé. Le leader des chômeurs algériens, à Ouargla, blogueur de son époque, a été arrêté parce qu'il filmait un rassemblement de chômeurs là-bas. Leçon de la chose : on peut vous parler de l'ouverture de l'audiovisuel par la recette d'une convention entre une autorité future et des sociétés future, en bas, dans le monde réel, le policier qui a arrêté le chômeur n'a pas eut besoin de cahier de charge, de convention ou d'autorité de régulation. L'image de la foule reste sous monopole réel et l'audiovisuel promet de s'ouvrir par le haut, pas par le bas. Dans le tas, le chroniqueur a surtout retenu cette invraisemblable sortie supposée du ministre e l'intérieur actuel. Le 17 septembre imaginaire est un complot ourdi par des sioniste, aurait-il affirmé pour un journal. La preuve ? Le chiffre 17. Selon le journal qui rapporte cette info, le 17 est la date des accords de camp David selon le ministre et donc c'est la preuve du complot. Le chroniqueur espère encore, malgré tout, que cet homme qui a la réputation de ne pas être un clown ni un idiot n'est pas l'auteur de cette numérologie absurde. Que l'explication par le sionisme n'est pas sa phrase mais seulement une interprétation. Dans le cas contraire, la déception devant une intelligence qui sombre dans le populisme est cruelle à regarder de près. Ce pays souffre de plus que de croire aux extraterrestres et d'habiller son drame par le populisme fasciste. L'usage du « sionisme » comme ennemie de l'Algérie debout est finement choisie par ses auteurs : on n'y vise pas la France qui possède comptes bancaires et archives, ni un Etat trop proche qui peut démentir, mais une vague confrérie du Mal qui n'est ni un Etat ni une peuple, mais une secte. La ruse joue sur cette base d'anti-sémistime de plus en plus prononcé chez les algériens, poussés à surveiller le croissant au ciel et la croix de David sur les protège-cahiers au lieu de construire des gratte-ciel. Le mal est déjà proifond et certains jouent avec le feu et les leurs balatguya : avant-hier, les impriperies de nos confrères d'EL Watan et d'EL Khabar ont été attaqué par des vandales anonymes pour essayer de les brûler. La raison ? Les agresseurs ne l'ont pas dites, mais il ne faut pas être idiot pour la deviner. On n'a même pas besoin de la numérologie de Ould Kablia. Retour aux manips et aux peurs des années 90. Et pour immobiliser encore plus les algériens, ont leur parle du retour, ou pas du FIS, alors que personne ne parle d'un parti pour les 75% des moins de 30 ans algériens. Tant de pétrole qui va avec tant d'imbécilité meurtrière !